dna a écrit:
Ivann Botella : « Je n’ai pas peur »
Le jeune avant-centre strasbourgeois Ivann Botella (20 ans), que le Racing a décidé il y a un mois de ne pas conserver après son premier contrat pro d’un an, a digéré sa déception. Il est résolu à tirer profit de cet échec et d’une année gâchée par une vilaine blessure.
C’est, il l’avoue, « dur d’apprendre en plein confinement que l’on n’est pas gardé ». Cette mésaventure, Ivann Botella l’a vécue il y a un mois (notre édition du 22 avril). Le jeune attaquant, qui avait paraphé un premier bail professionnel d’un an au printemps 2019, a alors appris que le Racing ne lèverait pas son option pour deux saisons supplémentaires.
« Je ne m’y attendais pas », raconte l’avant-centre aux 26 buts avec la réserve en National 3 (18 en 2018-2019). « C’est vrai que je me suis blessé en fin d’année (fracture du 3e métatarse du pied gauche le 3 décembre) et que j’ai manqué trois mois. Mais j’avais travaillé pour revenir et j’espérais me montrer. Malheureusement, le coronavirus a stoppé la saison. »
« J’avais créé des affinités avec ce club »
Pour l’ami du milieu offensif Adrien Lebeau qui, dans la même situation, a prolongé jusqu’en 2022, un monde s’écroule. « Après ma blessure, je m’étais inquiété de ma situation auprès des dirigeants. Ils m’avaient répété leur confiance en moi. D’où ma surprise ! Je pensais que le club allait me conserver deux ans, quitte à me prêter la première année pour m’aguerrir. »
Le garçon n’est cependant pas du genre à se laisser abattre. Il ravale vite sa déception. « Ce n’est pas mon premier échec. J’ai toujours su rebondir et ce n’est pas parce que mon aventure à Strasbourg s’arrête que mon parcours s’arrête aussi. Il m’a fallu deux jours pour digérer la pilule. Je n’ai pas peur de ce qui va arriver. »
Le mardi 12 mai, lors de la reprise de l’entraînement, Thierry Laurey détaille à son joueur les raisons d’une décision collégiale. « Le coach m’a parlé de moi en bien (sourire ), en soulignant que j’étais honnête, travailleur. Mais il m’a aussi expliqué que la marche de la Ligue 1 lui semblait trop haute et qu’il ne me servait à rien de rester pour jouer en National 3 avec la réserve. Selon lui, je dois pouvoir trouver un club en Ligue 2 ou National. »
En définitive, Ivann Botella est au moins autant chagriné par sa séparation avec un environnement propice à son épanouissement que par l’issue sportive défavorable.
« Quand le coach m’a convoqué, j’ai réalisé et je me suis dit : “Cette fois, je pars vraiment.” Mes trois saisons ici (depuis son arrivée de Trélissac à l’été 2017) ont été une super expérience. Tous mes entraîneurs, Régis Arnould, François Keller et Thierry Laurey, m’ont apporté. J’avais créé des affinités avec cette ville et, surtout, ce club. »
« Mon seul regret ? Ne pas avoir goûté à la Meinau »
En un mois, il a néanmoins amorti le choc émotionnel et a volontiers repris l’entraînement avec un club auquel il est lié jusqu’au 30 juin. « Entre rester confiné chez moi comme les deux mois précédents et participer aux trois séances hebdomadaires, mon choix est vite fait. Je travaille pour moi. Je n’ai qu’un regret : ne pas avoir eu ma chance et goûté à la Meinau, sinon sur le banc (Ndlr : il n’a figuré que deux fois sur une feuille de match de Ligue 1, sans entrer, à Reims le 18 août et contre Rennes le 25). J’ai marqué avec les pros (trois buts en préparation estivale) et la réserve. C’est pour ça que c’est un peu dur de ne pas rester, même si je sais bien que je sors d’une saison blanche avec les pros. »
Aujourd’hui, le natif de Libourne attend sa prochaine destination. « Il y a des contacts, mais rien de formalisé. Le coach m’a dit que des entraîneurs l’ont appelé à mon sujet. Des clubs se sont aussi renseignés auprès du Racing (Valenciennes, Le Mans et Bourg-Péronnas). Je ne suis pas inquiet. Ça va se décanter. »
Lebeau : « Il va rebondir »
Au moment où Ivan Botella apprenait que le Racing ne le prolongerait pas, son grand pote Adrien Lebeau, dont le cas était identique, était informé que son contrat serait renouvelé jusqu’en 2022. Les chemins des deux complices vont donc se séparer.
« On finira bien par se retrouver », positive l’avant-centre. Le milieu offensif veut aussi le croire. « Quand Ivann est arrivé à Strasbourg, nous avons tout de suite partagé une chambre au centre de formation, puis en déplacement avec les pros. Même quand nous avons chacun pris notre appartement à la Meinau, pas très loin du stade, nous habitions dans la même résidence et étions toujours ensemble. Nous avons toujours été là l’un pour l’autre, en nous conseillant mutuellement. Il est déçu, évidemment, mais va rebondir, j’en suis sûr. C’est tout le mal que je lui souhaite. »
Sujet: Ivann Botella 
Mar 19 Mai 2020 - 2:24
