- nanar a écrit:
- 24-09-1572....massacre de la saint Barthelemy
Oooooohhhhhhh nanar c'est pas du jeu ! Tu en as pas assez de casser tous mes plans ?En tout cas bravo à toi puisque il s'agissait bien du "Massacre de la Saint-Barthélémy" ! :!bien!: :cheers: La petite histoire:Massacre de la Saint-BarthélemyLe
Massacre de la Saint-Barthélemy est le massacre perpétré à Paris par les catholiques sur les protestants le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy. Ce massacre s'est prolongé dans la capitale pendant plusieurs jours, puis s'est étendu à plus d'une vingtaine de villes de province durant les semaines suivantes.
Cet épisode tragique des guerres de Religion résulte d'un enchevêtrement complexe de facteurs multiples, aussi bien religieux et politiques que sociaux. Il est la conséquence des déchirements militaires et civils de la noblesse française entre catholiques et protestants, notamment de la vendetta entre le clan des Guise et celui des Châtillon-Montmorency. Il est le résultat d'une sauvage réaction populaire, ultra-catholique et hostile à la politique royale d'apaisement. Il reflète également les tensions internationales entre les royaumes de France et d'Espagne, avivées par l'insurrection aux Pays Bas.
Pendant longtemps, la tradition historiographique a fait du roi Charles IX et de sa mère Catherine de Médicis les principaux responsables du massacre. Faute de sources, les historiens se partagent encore aujourd'hui sur le rôle exact de la couronne.
Une paix et un mariage impopulairesLa paix de Saint-Germain met fin à trois années de terribles guerres civiles entre catholiques et protestants. Cette paix est précaire car les catholiques les plus intransigeants ne l'acceptent pas. Le retour des protestants à la cour de France les choque, mais la reine-mère Catherine de Médicis et son fils le roi Charles IX sont décidés à ne pas laisser la guerre reprendre. Conscients des difficultés financières du royaume, ils défendent la paix et laissent Gaspard de Coligny, le chef des protestants, revenir dans le conseil royal. Pour concrétiser la paix entre les deux partis religieux, Catherine de Médicis projette de marier sa fille Marguerite de Valois avec le prince protestant Henri de Navarre, futur Henri IV. Le mariage princier est prévu le 18 août 1572. Il n'est accepté ni par les catholiques intransigeants, ni par le pape. Celui-ci et le roi d'Espagne, Philippe II, condamnent vigoureusement la politique de la reine-mère.
Une ville sous tensionLe Louvre d'Henri II
Le mariage occasionne la présence à Paris d'un très grand nombre de gentilshommes protestants venus escorter leur prince. Or, Paris est une ville farouchement anti-huguenote. Les Parisiens, catholiques à l'extrême, n'acceptent pas leur présence. Du fait du martèlement des prédicateurs, capucins au premier chef, le mariage d'une princesse de France avec un protestant leur est une horreur. Le Parlement de Paris lui-même décide de bouder la cérémonie du mariage. Le peuple parisien est très remonté. En outre, les récoltes ont été mauvaises. Les hausses des prix et le luxe déployé à l'occasion des noces royales accentuent la haine du peuple.
La cour est elle-même très tendue. Catherine de Médicis n'a pas obtenu l'accord du pape pour célébrer ce mariage exceptionnel. Par conséquent, les prélats français hésitent sur l'attitude à adopter. Il faut toute l'habileté de la reine-mère pour convaincre le cardinal de Bourbon à unir les époux. Par ailleurs, les rivalités entre les grandes familles réapparaissent. Les Guise ne sont pas prêts à laisser la place aux Montmorency. François duc de Montmorency, et gouverneur de Paris, ne parvient pas à contrôler les troubles urbains. Cédant face au danger parisien, il préfère quitter la ville quelques jours après le mariage.
La tentative d'assassinat de ColignyGravure représentant l'attentat perpétré contre Coligny.
Le 22 août 1572, un attentat par tir d'arquebuse est perpétré contre Gaspard de Coligny. Si aujourd'hui, il est impossible de connaître l'auteur exact de cet attentat, l'historiographie a retenu trois noms :
- Les Guise : ce sont les suspects les plus probables. Meneurs du parti catholique, ils veulent venger la mort de François de Guise, assassiné dix ans auparavant, sur l'ordre de Coligny, selon eux. Le coup de feu tiré sur l'amiral est tiré depuis une maison appartenant à un de leur familier. Le cardinal de Lorraine et le duc d'Aumale et la duchesse douairière de Guise Antoinette sont les membres de la famille les plus déterminés. Néanmoins, certains historiens pensent que les Guise étaint beaucoup trop soucieux de revenir en grâce auprès du roi pour ne pas commettre l'imprudence de l'irriter contre eux.
- Le duc d'Albe gouverneur des Pays-Bas au nom de Philippe II : Coligny projette d'intervenir militairement aux Pays-Bas pour les libérer du joug espagnol, suivant l'alliance qu'il avait contractée avec les Nassau. Au mois de juin, il a envoyé plusieurs troupes clandestines au secours des protestants de Mons, assiégés par le duc d'Albe. Coligny espère après le mariage ouvrir la guerre avec l'Espagne. Pour le duc d'Albe et les Espagnols, l'amiral était une menace. La lecture des courriers de l'ambassadeur espagnol a permis de prouver le contraire et de les disculper[1].
- Catherine de Médicis : selon la tradition, Coligny aurait acquis trop d'influence sur le roi. Inévitablement, la reine mère aurait conçu une vive crainte de voir son fils entraîner le royaume dans une guerre aux Pays-Bas contre la puissance espagnole. Cependant, la plupart des historiens contemporains trouvent difficile de croire en la culpabilité de Catherine de Médicis au vu de ses efforts accomplis pour la paix intérieure et la tranquillité de l'État. Par ailleurs, il est admis que Coligny n'exerçait aucune influence qui fut dangereuse pour la reine.
Enfin, il reste l'hypothèse d'un acte isolé, commandité par un personnage relativement peu important, proche du milieu guisard et pro-espagnol. Si les Guise, les Espagnols et Catherine de Médicis ne furent pas les auteurs de l'attentat, étaient-ils au courant de ce qui se préparait ?
Déroulement du massacreUne justice exceptionnelleLa tentative d'assassinat de Coligny est l'événement déclencheur de la crise qui va mener au massacre. Les protestants protestent contre cet attentat contre leur chef le plus respecté, et réclament vengeance. La capitale est au bord de la guerre civile entre les partisans des Guise et les huguenots. Pour rassurer Coligny et les protestants, le roi vient avec sa cour au chevet du blessé, et lui promet justice. Devant la reculade du roi face aux protestants, les Guise font mine de quitter la capitale laissant le roi et la reine mère dans le plus grand désarroi. Charles IX et Catherine de Médicis prennent peur de se retrouver seul avec les protestants. Depuis la surprise de Meaux en 1567, la reine mère a toujours eu la plus grande appréhension à l'égard des protestants. Pendant le repas de la reine-mère, des protestants viennent bruyamment lui réclamer justice.
Le soir même du 23 août, le roi aurait tenu une réunion avec ses conseillers pour décider de la conduite à suivre. Il s'y trouvaient la reine-mère, le duc d'Anjou, le garde des sceaux René de Birague, le maréchal de Tavannes, le baron de Retz, et le duc de Nevers. Il n'existe aucun document permettant d'affirmer avec certitude que la décision d'abattre les principaux chefs militaires protestants ait été prise lors de cette réunion. Vu les circonstances, le conseil décida de procéder à une justice extraordinaire et l'élimination des chefs protestants fut décidée. Il s'agissait de mettre hors d'état de nuire tous les capitaines de guerre protestants. Le conseil épargna les jeunes princes du sang, le roi Navarre et le prince de Condé.
La nuit de la Saint-BarthélemyLe massacre de la Saint-Barthélemy par Giorgio Vasari, 1572-1573
Peu de temps après cette décision, les autorités municipales de Paris furent convoquées. Il leur fut ordonné de fermer les portes de la ville et d'armer les bourgeois afin de prévenir toute tentative de soulèvement. Il est aujourd'hui difficile de déterminer la chronologie des évènements et de connaître le moment exact où commença la tuerie. Un signal fut donné, semble-t-il, par la sonnerie de matines (au sens strict, entre minuit et l'aube), à la cloche de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, proche du Louvre et paroisse des rois de France. Auparavant, les nobles protestants furent chassés du palais du Louvre puis massacrés dans les rues. L'amiral de Coligny fut tiré de son lit, achevé et défenestré. Les corps sont traînés dans les rues et rassemblés dans la cour du Louvre
[2].
Au petit matin, le peuple, découvrant le massacre, se mit à pourchasser les protestants dans toute la ville. Le massacre dura plusieurs jours, malgré les tentatives du roi pour le faire arrêter. Les étudiants étrangers, les libraires, les changeurs sont massacrés par le peuple, encouragé par les prêtres
[3] ; les cadavres sont jetés dans la Seine. Celui de Coligny, retrouvé par la foule, est émasculé, plongé dans la Seine, où il pourrit trois jours avant d’être pendu au gibet de Montfaucon (crime rituel selon Mandrou et Estèbe).
Au cimetière des Innocents, ce dimanche 24 août 1572 à midi, un buisson d'aubépine, desséché depuis des mois, se met à reverdir près d'une image de la Vierge. A la rumeur du prodige, les gavroches en transe accourent et des femmes sont hystériques, car ils l'interprètent comme un signe de la bénédiction divine à ces multiples meurtres.
[4]Le massacre des protestants ne fut pas général. Certains d'entre eux parvinrent à se cacher chez des amis catholiques et d'autres trouvèrent refuge à l'hôtel de l'ambassadeur d'Angleterre Francis Walsingham, protégé par les gardes du roi, ou encore à l’hôtel de Guise et l'hôtel de Nemours, où la duchesse de Ferrare Renée de France, princesse de sang protestante s’est réfugiée avec une partie de sa suite. Enfin, les familiers de la famille royale comme la duchesse d'Uzès, amie de Catherine de Médicis et les princes, les princesses de sang et quelques membres de leur suite, trouvèrent un abri sûr derrière les murs du Louvre.
Les chefs protestants présents à Paris le 24 août qui survécurent sont surtout ceux qui logeaient hors de la ville, dans le faubourg Saint-Germain.