Vietnam: l'ex-Saïgon s'offre un match de retraités Bleus(AFP) Mercredi 9 avril 2008A l'extérieur du stade, des billets se vendent au noir au milieu du flot de motos. Le public s'est déplacé mardi pour Karembeu mais aussi ses aînés Rocheteau et Amoros, tous ces ex-Bleus venus disputer un match de football inédit dans l'ex-Saïgon au sud du Vietnam.
La dernière fois qu'une équipe française de football avait joué ici, c'était en 1973, l'équipe olympique des moins de 23 ans, se souvient Ho Thanh Cang, qui avait marqué l'unique but côté vietnamien.
A l'époque, la puissance colonisatrice française était déjà partie du Vietnam. Mais le pays était encore en guerre contre les Etats-Unis, divisé et Saïgon ne s'appelait pas encore Ho Chi Minh-Ville.
Ce mardi soir, Ho Thanh Cang espérait "revoir des amis du match d'avant". Mais "il n'y en avait pas", regrette-t-il, "heureux" tout de même que des Bleus rejouent ici.
C'est pourtant, toutes générations confondues, qu'une quinzaine d'ex-internationaux français qui ont fait le déplacement pour affronter, en match de gala, leurs homologues vietnamiens. Des Vietnamiens, tous aussi retraités, de la sélection nationale des années 90.
Entraînée par Michel Hidalgo Dans cette équipe de France recomposée, coachée par l'ancien entraîneur national Michel Hidalgo, une vingtaine d'années séparait les plus jeunes joueurs des plus anciens.
Aux stars des années 70 et 80 comme Dominique Rocheteau, qui vient de monter un centre de formation à Ho Chi Minh-Ville, ou Manuel Amoros, se mêlaient la génération des champions du monde de 98, Christian Karembeu et Bernard Diomède, mais aussi Franck Silvestre ou Martin Djetou.
"Jouer ici, c'est fantastique. On ne connaît pas trop le football vietnamien, on ne le voit pas trop à la télévision", a confié Manuel Amoros.
Les Vietnamiens ont certes concédé un 1 but à 2 aux Français. Mais "on sent moins l'âge chez eux que chez nous", a poursuivi cet ancien champion d'Europe 84, aujourd'hui âgé de 46 ans. "Ce sont des joueurs qui se battent, en veulent, veulent faire plaisir au public".
"Les Français ont une bonne défense, une bonne attaque", a répondu Nguyen Hong Pham, gardien vietnamien de 50 ans tout juste, pour qui Rocheteau, auteur du premier but, Amoros, capitaine d'un soir, et Karembeu surtout se sont démarqués.
"Le football français est attirant, il a beaucoup de stars, Zidane, Karembeu, Platini", a renchéri Do Huu Le Xuan Cuong, commentateur sportif pour la télévision locale qui se souvient même de l'ancien numéro d'Amoros, le 2.
Au passage, ce trentenaire demande si Jean Djorkaeff, présent en tant que président du club des internationaux de France, association de reconversion des ex-internationaux, est bien le père de Youri.
Spectacle pas que sur le terrain Sur le papier, l'adversaire n'était pas si difficile à battre pour les Français. Si le public vietnamien est passionné de foot, le pays est encore loin de briller sur la scène internationale.
Mais jouer à Ho Chi Minh-Ville n'a "pas été facile", a reconnu Martin Djetou, auteur du deuxième but. "Il faisait chaud et (les Vietnamiens) étaient très rapides".
Est-ce qu'il voit le pays communiste égaler un jour des équipes régionales phares comme le Japon ? Les joueurs ici "apprennent vite, l'avenir nous le dira".
Mardi, le spectacle était sur le terrain, mais pas seulement.
En bonne place aux côtés des officiels vietnamiens, une autre représentante de la famille Karembeu a attiré au moins autant d'attention que les joueurs. Sous le crépitement des flashs, c'est même la top model Adriana Karembeu qui a donné le coup d'envoi, d'un gracieux coup de pied.
Dans l'ordre , Mme Karembeu , Dominique Rocheteau , Mr Karembeu et Amara Simba.