La carrière de Franck Ribéry en dix dates

Franck Ribéry, international français au 81 sélections, a annoncé sa retraite sportive ce vendredi à l’âge de 39 ans. De son explosion au haut-niveau avec l’OM à sa romance avec le Bayern Munich, en passant par son histoire contrariée avec l’équipe de France, tour d’horizon d'une carrière XXL.
2003-04 : La montée en Ligue 2 avec Brest après des années de galère
Le début de carrière de Franck Ribéry ne lui prédestinait pas une telle épopée. Et pour cause, l’attaquant français a galéré dans le football amateur pendant plusieurs années. Malgré un passage de 4 ans au centre de formation de Lille, Ribéry a débuté en senior en 2000 à l’US Boulogne, en CFA, puis a enchaîné à Alès, en National, avant que le club ne tombe en faillite à l’issue de la saison. Ribéry, qui a alors dû retourner travailler quelques temps sur les chantiers de son père à Boulogne, atterrit finalement à Brest en 2003. Il permet au club breton de monter en Ligue 2 et termine meilleur passeur du championnat avec 23 passes décisives.
2004-05 : Les premiers pas en Ligue 1 avec Metz
Finalement, Ribéry signe directement dans l’élite en 2004, au FC Metz. Il est l’une des révélations du début de championnat et est élu « joueur du mois » en août. Les comparaisons avec Robert Pirès, l’ancien joueur du FC Metz et champion du monde 1998, vont bon train. Mais après seulement six mois en Lorraine, l’attaquant file contre toute attente en Turquie, à Galatasaray. Il y devient le chouchou des supporters, qui le surnomme « Ferraribéry ». En 17 matches en Turquie, il marque un but et délivre 5 passes décisives.
Juin 2005 : Signature à l’OM, performances XXL et but de l’année face à Nantes
Suite à des problèmes de versement de salaires en Turquie, Ribéry rentre en France, où l’Olympique de Marseille l’attend. Il y fait ses premiers pas sur la scène européenne, en Coupe Intertoto, qu’il remporte avec les Phocéens et lors de laquelle il marque contre la Lazio Rome et La Corogne. Au terme de sa première saison à l’OM, il termine meilleur espoir de Ligue 1 et remporte le titre du but de l’année : son boulet de canon face à Nantes en novembre.
Juin 2006 : Ribéry crucifie l’Espagne lors du Mondial
Logiquement, l’attaquant tape dans l’œil de Raymond Domenech, alors sélectionneur de l’équipe de France. Ribéry fait ses débuts chez les Bleus face au Mexique en mai 2006, quelques semaines avant la Coupe du monde à laquelle il participe. Il marque son premier but en sélection lors du Mondial, permettant aux Tricolores d’égaliser face à l’Espagne et de l’emporter (3-1) pour se qualifier pour les quarts de finale. Une réalisation restée célèbre pour les commentaires de Thierry Gilardi, criant « Vas-y mon petit » alors que Ribéry perforait le dernier rideau ibérique et trompait Iker Casillas.
Juillet 2007 : Transfert record au Bayern Munich
Après une deuxième saison à l’OM, au terme de laquelle il termine vice-champion de France, Franck Ribéry est courtisé dans toute l’Europe. Il finit par s’engager avec le Bayern Munich, qui débourse 30 millions d’euros – alors un record en Allemagne – pour s’attacher les services du Français. S’il connaît quelques blessures lors de ses premières saisons outre-Rhin, son caractère décisif et son abnégation conquièrent le public bavarois. « Tout de suite, ce club m’a permis de m’exprimer du mieux possible. Le Bayern m’a pris comme j’étais, témoignait Ribéry dans L’Equipe en février 2019. J'ai vite compris que le Bayern était mon club. J'ai ressenti que tout était réuni pour moi ici, pour gagner des titres. Le contact avec les dirigeants et ma relation avec les supporters ont été instantanés. »

Août 2010 : Suspension après le fiasco de Knysna
La tempête du fiasco français lors du Mondial en Afrique du Sud est fatale à Franck Ribéry et marque le début d’une relation délicate entre le public français et l’attaquant du Bayern. Alors que les Bleus passent totalement au travers de leur Coupe du monde et que l’affaire Anelka éclate, Ribéry se présente sur le plateau de Téléfoot, fait son mea culpa aux Français et dément, lors d’une scène surréaliste, les rumeurs d’une brouille avec Yoann Gourcuff. La FFF décide de le suspendre pour 3 matches, quand Anelka est lui suspendu pour 18 matches, Evra pour 5 et Toulalan pour un match.
2011-12 : Saison au sommet avec le Bayern
Moins handicapé par les blessures qu’auparavant et de retour en équipe de France sous Laurent Blanc, Ribéry est dans la forme de sa vie lors de la saison 2011-12. Avec le Bayern, il termine la saison avec 20 buts et 20 passes décisives en 62 matches toutes compétitions confondues au compteur, malgré un titre de champion qui lui échappe au profit du Borussia Dortmund. Les années qui suivent marquent l’hégémonie des Bavarois en Allemagne. Au total, Ribéry remportera 9 titres de champion – le premier à réaliser cet exploit -, 6 Coupes d’Allemagne et une Ligue des champions, en 2013.

Janvier 2014 : Echec au Ballon d’Or
Mais ses performances stratosphériques avec le Bayern ne lui suffisent pas pour remporter le Ballon d’Or. En 2014, alors qu’il en est tout proche, il termine 3e derrière Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, ce que Ribéry ne digèrera jamais. « Plus qu’une déception, c’est la plus grosse injustice de ma carrière, dira-t-il dans L'Equipe en 2019. Pas seulement pour moi, pour beaucoup de monde. J’étais au-dessus et je finis troisième. Je n’avais rien à envier sur cette année-là à Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi. » Sur Canal+, il confesse que c’était « comme un vol ». A La Gazzetta dello Sport, il rumine : « Ils ont retardé l’attribution des votes, il s’est passé quelque chose d’étrange. Cela m’a paru une décision politique. » Comme un symbole, Ribéry enchaînera les blessures à la suite de cette désillusion.
Août 2014 : Fin d’une histoire contrariée avec l’équipe de France
L’épisode du Ballon d’Or renforce aussi la fracture avec son pays. L’attaquant du Bayern ne s’estime pas soutenu par les Français, encore moins lorsque, victime d’une pubalgie, il doit déclarer forfait pour le Mondial-2014. En août de la même année, il annonce la fin de sa carrière internationale. « J'aurais peut-être pu aller à cette Coupe du monde, faire semblant. Mais je ne voulais pas aller au Brésil pour être sur la photo, faire de la figuration, assurait-il dans les colonnes de L’Equipe en 2019. J'ai aussi senti de la méfiance chez certains. Un lien de confiance s'est cassé. Moi, j'ai assumé ma décision. D'autres n'ont pas assumé ce qui avait été décidé. Personne ne devait plus parler sur ma blessure après mon forfait. Certains l'ont fait. »

2019-22 : L'Italie au crépuscule de sa carrière
Après 425 matches avec le Bayern Munich et un jubilé en son honneur, Ribéry quitte la Bavière par la grande porte à la fin de la saison 2019. Il signe à la Fiorentina, en Italie, et enchaîne blessures et coups d’éclats, comme un sublime but en solo face à la Lazio Rome.
Après 51 matches en 2 ans à Florence, il rejoint l’US Salernitana en septembre 2021, jusqu’à l’annonce de sa retraite plus d’un après. Selon les informations de la presse italienne, Ribéry souhaiterait passer ses diplômes d'entraîneur et pourrait obtenir un poste dans l'encadrement technique du club.
dna

Franck Ribéry officialise la fin de sa carrière, à 39 ans
L'ex star de l'équipe de France et du Bayern Munich Franck Ribéry a officialisé ce vendredi la fin de sa carrière professionnelle, à 39 ans, en raison de douleurs persistantes à un genou.
Le dernier dribble de Franck Ribéry : à 39 ans, l'ex-attaquant supersonique du Bayern Munich et des Bleus a mis ce vendredi un terme à une carrière fructueuse en club mais décevante en sélection et ponctuée de controverses, symbole d'un ailier instinctif et déroutant.

En quittant la Salernitana, modeste 12e de Serie A qu'il avait rejoint l'année dernière, Ribéry a dit stop, rattrapé par des blessures à répétition, notamment aux genoux.
« La douleur à mon genou n’a fait qu’empirer et les médecins sont formels : je n'ai plus le choix, il faut que j'arrête de jouer. Je dois donc mettre un terme à ma carrière de joueur professionnel », a expliqué Ribéry dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
« Le ballon s'arrête mais pas mes sentiments pour lui », a-t-il ajouté, en quatre langues, sur son compte Instagram. 
Ribéry met fin à 22 années de carrière professionnelle, dont le sommet aura été la saison 2012-2013 avec le Bayern Munich, vainqueur cette année-là du triplé Championnat-Coupe-Ligue des champions.
« Ma meilleure saison a été 2013, ce qu'on a fait c'était fou, on ne peut pas oublier ça », avait-il résumé en 2019 au moment de quitter le Bayern, dont il est devenu une légende.
Marchant sur l'eau au printemps 2013, Ribéry avait remporté le trophée UEFA de meilleur joueur de la saison et de nombreux observateurs le jugeaient même digne du Ballon d'Or.
Mais, en pleine rivalité entre Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, le calendrier du prestigieux trophée avait été modifié en défaveur de Ribéry et c'est le Portugais qui l'avait emporté devant l'Argentin et le Français, un crève-coeur dont « Francky » a eu du mal à se remettre.
« Qu'est ce que j'aurais pu faire de plus que de tout gagner avec le Bayern ? », avait alors déploré l'attaquant.
Salières dévissées
L'autre grand regret de sa carrière, c'est l'absence de trophée avec les Bleus, dont l'ailier aux 81 sélections (16 buts) aura connu la face lumineuse (finale du Mondial-2006) comme les années sombres, jusqu'au cauchemar de Knysna à la Coupe du monde 2010.

À l'époque, on l'accuse d'être un meneur lors de la grève de l'équipe de France en plein Mondial sud-africain, ce qui lui vaudra de traîner l'étiquette de « caïd », qualificatif employé à l'époque par la ministre des Sports Roselyne Bachelot.

De là date son désamour avec le public hexagonal, renforcé la même année par l'affaire « Zahia », lorsque la justice lui reprocha des rapports tarifés avec une prostituée mineure. Il fut finalement relaxé en 2014.

L'Euro-2012, achevé en quarts, puis le Mondial-2014, que Ribéry ne peut disputer en raison d'une blessure, sonnent comme des rendez-vous manqués pour réconcilier le public français et l'attaquant, qui prend sa retraite internationale en 2014.

L'Allemagne, elle, aura su mieux apprécier le talent et la personnalité attachante de Ribéry, marié à Wahiba et père de cinq enfants.

Mais avant d'être rebaptisé « Kaiser Franck » en Allemagne, en référence à « Kaiser Franz » Beckenbauer, Ribéry aura d'abord été « Ti Franck », un gamin de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) à la trajectoire cabossée et au visage balafré - séquelle d'un accident de voiture quand il avait deux ans.

Exclu du centre de formation de Lille, il démarre sa carrière à Boulogne en troisième division, avant de passer d'un club à l'autre (Alès, Brest, Metz, Galatasaray) pour finalement se révéler à Marseille, et éclore en équipe de France juste avant le Mondial-2006, où il est vice-champion du monde dans l'équipe de Zinédine Zidane. 

À l'époque, la France du football découvre un gamin potache, entre salières dévissées, chaussettes découpées et seaux d'eau posés en haut des portes, un personnage rafraîchissant adoubé par « Zizou » et la vieille garde des Bleus.

Duo avec Robben
Il quitte alors Marseille pour le grand Bayern Munich, qui verse 30 millions d'euros pour s'attacher cet ailier de poche (1,70 m).

Ribéry restera douze ans en Bavière, un séjour marqué par des succès sportifs immenses et quelques dérapages plus ou moins burlesques, comme sa collision contre un mur alors qu'il avait voulu se mettre au volant du bus de l'équipe lors d'un stage à Dubaï !

Avec le « Rekordmeister », Ribéry empile les trophées jusqu'à cumuler neuf sacres en Bundesliga, un record à l'époque, effacé depuis par son ancien équipier Thomas Müller (11 titres).

En 2009, les dirigeants munichois lui adjoignent Arjen Robben, pour occuper l'autre aile. Ces deux battants, aux très fortes personnalités, forment un duo « Rib-Rob » qui met les défenses au supplice et régale l'Allianz-Arena pendant de nombreuses saisons.

Mais les deux quittent le club en 2019. Robben raccroche deux ans plus tard alors que Ribéry joue les prolongations, d'abord à la Fiorentina (2019-2021), puis à la Salernitana, où il contribue au maintien du club.

Mais son séjour italien, ponctué de blessures, aura été à l'image de sa carrière : entre moments de grâce et part d'ombre.
dna

Il aurait mérité le ballon d'or aussi. Dommage qu'avec de tels joueurs la France n'ait pas été championne du monde.

Oui,super joueur.

Mais les sélectionneurs d'après 1998 n'ont pas été au niveau d'Aimé Jacquet, qui avait mis en place un système infaillible basé sur la possession et le pressing. Il fut insulté par l'ensemble de la presse, notamment l'équipe.

Le bel hommage de Robben à Ribéry

Alors que Franck Ribéry a officiellement mis un terme à sa carrière, Arjen Robben, son ancien partenaire au Bayern Munich, lui a rendu un bel hommage.
Arjen Robben et Franck Ribéry ont été pendant toute une décennie la paire d'ailiers la plus redoutée du monde au sein du Bayern Munich. Les deux joueurs ont désormais mis un terme à leur parcours footballistique. Alors que Robben avait déjà raccroché les crampons à l'été 2021, le Français lui a emboité le pas cette semaine. Ribéry avait annoncé sa retraite définitive vendredi et le lendemain, avant la victoire 1-0 de son club, l'US Salernitana, contre Spezia Calcio, il a fait ses adieux en versant quelques larmes.
« Un honneur de faire partie de la Robbery »
Dimanche, Robben a écrit un message à son ancien coéquipier au Bayern et a même agrémenté ses phrases d'un emoji "baiser". "Ce fut toujours une grande joie avec toi, sur et en dehors du terrain ! Tu peux être vraiment fier de tout ce que tu as accompli ! Ce fut et ce sera toujours un honneur de faire partie de Robbery. Profite maintenant du temps avec ta famille et à bientôt" !

Le duo aura remporté ensemble une Ligue des Champions, sept championnats allemands et quatre coupes d'Allemagne sous le maillot avec la formation munichoise. A cela s'ajoutent cinq victoires en Supercoupe de la DFL, la Supercoupe de l'UEFA et la Coupe du Monde des clubs.
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