Après la victoire du Racing à Épinal (0-1)
Le grand soulagement
En gagnant sans briller, le Racing a su faire fructifier une domination poussive, à Épinal. S’il y a encore beaucoup à redire sur leur niveau, les Strasbourgeois se contentent de trois points qui font du bien.
Tous les doutes, toutes les appréhensions, les imperfections et les approximations n’ont pas disparu d’un coup de patte, d’un seul. Celui de Belahmeur qui a permis de glaner à la Colombière, le stade d’Épinal, la deuxième victoire de la saison. Le Racing a retrouvé la voie du succès, à la faveur d’un court déplacement dans les Vosges et cela a suffi pour écarter quelques nuages.
La plus notable éclaircie vient des avantages comptables tirés en prenant le meilleur sur une pâle équipe du SAS. La bande à Laurent Bénier, lanterne rouge de la saison 2014-2015, repêchée pour des naufrages en cascade en National (Le Poiré/Vie, Colomiers, Istres, Arles-Avignon), sera assurément concernée par le maintien. Le Racing, lui, peut regarder vers le haut avec un peu plus de légitimité.
« On ne va pas dire qu’on a fait un grand match »
Ce n’est pas constamment flagrant. S’ils ont dominé dans l’ensemble, Seka et ses copains ont alterné entre le quelconque offensif, entrecoupé de quelques éclairs, et les grosses cagades.
Face à un adversaire très limité en attaque, les Bleus sont tout de même parvenus à ressentir une énorme frayeur, sur un ballon en profondeur, manqué par Seka et sauvé in extremis par Oyukidja, juste avant de marquer.
« On a gagné dans la douleur, sans avoir à payer cash nos erreurs, a admis Jacky Duguépéroux au terme des débats. On a essayé de jouer, mais c’était un match difficile, vraiment à la limite. On s’est repris par rapport à notre sortie à Sedan (0-0) , même si on ne va pas dire que l’on a fait une grande prestation. »
Néanmoins, la virée vosgienne rapporte gros, ramène les Strasbourgeois à un point du podium et devrait rendre l’atmosphère un peu moins irrespirable autour de la préparation de la grande confrontation régionale, face à Colmar.
Ce n’est pas que le derby était dans toutes les têtes avant-hier, mais les protégés de Duguépéroux ont pu envisager la suite avec gourmandise. Et elle passe par cette rencontre si particulière face à un voisin tout proche, qui remplira assurément la Meinau, étant donné que plus de 20 000 billets ont déjà trouvé preneur.
« Cette victoire face à Épinal fait du bien avant le derby, souriait Massiré Kante, première titularisation de la saison mais visiblement au diapason de quelques réalités d’ici. On a gagné un match où il y avait beaucoup d’intensité, beaucoup de duels. On a bataillé dur et on est vraiment soulagé. »
Abdelhak Belahmeur, l’homme qui a fait pencher la balance du bon côté, était à l’unisson. La victoire n’a pas été “jolie-jolie”, mais elle est d’importance.
« On a pu se précipiter dans le jeu, s’impatienter, mais on peut basculer à partir de lundi sur un match que tout le monde attend », a-t-il conclu.
Et le Racing peut s’y plonger avec quelques-uns de ses points forts en tête : une fébrilité défensive qui ne prête pas systématiquement à conséquence, un Blayac qui emmène tout le secteur offensif dans son brillant sillage et une série qui s’étire à six matches sans défaite, dont deux victoires. On a vu des convalescents moins fringants.
DNA