Ce n’est pas un enterrement
Face à Amiens, le Racing a enregistré un échec cruel par son scénario, dans l’antépénultième match de sa saison (0-1). Avec un joker dans sa manche, sa position demeure avantageuse. Il est dans un fauteuil pour décrocher son ticket pour la Ligue 2, qu’il peut valider dans deux semaines, à Belfort, lors du dernier déplacement de sa saison.
Et puis la Meinau s’est tue. C’est comme si la déviation d’un ballon en profondeur par le rusé Kamara, qui s’est faufilé dans un trou de souris, avait asséné 26 000 coups de bambou aux 26 000 spectateurs de la Meinau. Il ne s’agissait pas, comme les Italiens en 2000, de reboucher les bouteilles de champagne. Encore que.
« Le pire scénario qui pouvait nous arriver »
Le scénario du 32e match des Strasbourgeois a été d’une cruauté inouïe. Un point manquait avant-hier. Un point manque encore ce matin. Et quelques protégés de Jacky Duguépéroux se sont effondrés sous le poids du KO réussi par les Amiénois, au bout du bout des arrêts de jeu.
« C’est le pire scénario qui pouvait nous arriver, franchement, on ne pouvait pas imaginer pire, a indiqué Yoann Salmier, sorti du banc pour prendre la place de Felipe Saad expulsé et qui sera de la partie à Belfort, pour suppléer le Brésilien suspendu. À la fin du match, on s’est demandé si c’était un cauchemar, on était abattu, très abattu. » Il s’agit donc de se relever et deux semaines ne seront peut-être pas de trop pour panser les plaies.
Le Racing tend à laisser filer les points en quantité, ces temps-ci, à la Meinau, dans la dernière ligne droite de ses matches.
Début avril, Châteauroux avait égalisé dans le temps additionnel, à 9 contre 11 devant le public alsacien.
Il y a trois semaines, Luçon en avait fait de même à la 84e minute. Les Strasbourgeois ont bien du mal à conclure mais il n’est pas non plus question de s’alarmer plus que de raison.
Ernest Seka et ses coéquipiers ont encore de la marge, eux qui sont en quête d’un nul en deux matches.
Lors de la prochaine échéance, Belfort aura d’ailleurs le même objectif pour s’assurer du maintien. Tout au long de la saison, Jacky Duguépéroux, n’a jamais caché son scepticisme quant à une montée confortable. Les événements lui donnent raison et voilà le coach contraint de remettre sur le patron la grande ambition de début de saison. « Il va falloir remonter le moral des troupes, indique-t-il tout en constatant le paradoxe du moment. On est mieux dans le jeu mais on n’arrive pas à s’imposer. »
Marseille ne respire pas la santé
Le responsable sportif a choisi la manière douce pour envisager le travail de reconstruction en laissant quartier libre à ses protégés jusqu’à mardi. Il ne serait pas apparu opportun de les enfoncer ou de les gronder.
Il s’agit vite d’enterrer les regrets et d’apprécier de rester seul devant, en mesure de régler l’affaire dans deux semaines. Le Racing a toujours un joker dans sa manche, son matelas de quatre points sur son dauphin – Orléans désormais – de cinq sur le quatrième, Marseille Consolat qui ne respire pas la santé – un point en trois matches, deux défaites de rang – se révélant rassurant. Il reste juste un dernier coup de collier à donner.
S’ils n’ont pas démérité, vendredi, les Strasbourgeois se sont pris les pieds dans le tapis. Ils seraient inspirés de l’éviter, désormais, même si une défaite d’Orléans, d’Amiens ou de Marseille Consolat lui garantirait une place dans l’ascenseur pour l’étage du dessus.
D’un autre côté, il ne semble pas dans les intentions alsaciennes de compter sur les autres.
« On perd sur un vieux but dû à une erreur de communication, à trois secondes de la fin, a conclu Yoann Salmier. On est abattu ce soir, mais on va remettre les bouchées doubles à l’entraînement et si on doit chercher la montée à l’extérieur, on le fera. »
Au stade Roger-Serzian, quelques encouragements pro-Racing devraient encore retentir. Et, si ça veut sourire à Belfort, il sera temps de faire une fête, une vraie, pour exprimer sa joie de bientôt évoluer en Ligue 2. Et le désagrément amiénois ne sera plus qu’un vieux souvenir.
dna