dna a écrit:
Abdelhak est d’attaque
Même si son aventure roumaine a tourné en eau de boudin, Abdelhak Belahmeur assure avoir pleinement profité de sa première expérience à l’étranger. De retour en Alsace, où était restée sa famille, il a décidé d’accompagner le projet du SR Colmar, promu en National 3.
Abdelhak Belahmeur aurait pu passer le confinement en Roumanie, dans la banlieue de Bucarest, au sein d’une résidence qui donnait à son séjour des faux airs de vacances.
« Les conditions de vie étaient parfaites, souligne-t-il. On était plusieurs coéquipiers à vivre au même endroit. Il y avait aussi des joueurs du Dinamo (Bucarest) et de l’Astria (Giurgiu). On avait cinq piscines, les commerces à proximité, c’était comme un petit village. »
Au lieu de cela, le meneur de jeu a vécu l’épisode du Covid-19 à Strasbourg, entouré des siens. Non pas que cela lui ait déplu de retrouver sa compagne et ses deux enfants qui ne l’avaient pas rejoint en Roumanie, mais son retour en Alsace au début de l’année lui a laissé comme un goût d’inachevé.
Car sa deuxième saison au FC Voluntari, club de première division, a tourné court. Deux mois de salaires impayés l’ont incité à résilier son contrat en novembre dernier. Et une blessure au ménisque du genou gauche survenue sur un « petit jump » à l’entraînement – blessure qu’il a soignée avec les conseils du médecin du Racing François Pietra, car « là-bas on ne me faisait que des injections » – ne lui a pas permis de répondre aux appels du pied des clubs du Golfe. « Les Émirats ou l’Arabie Saoudite, financièrement, c’est attrayant. Je connais pas mal de joueurs qui y sont passés, indique le Bas-Rhinois. J’avais aussi des contacts en Roumanie, mais le club n’a pas fourni les papiers à temps pour me libérer de mon contrat. »
Un goût de Ligue 2
Malgré ce rapatriement précipité en Alsace, où il s’est entretenu ces derniers mois dans la salle de fitness d’un ami pour récupérer la totalité de ses moyens, Abdelhak Belahmeur ne regrette pas sa première expérience à l’étranger. Tant au niveau football que culturel.
« Après ma saison complète à Avranches (National) , je voulais découvrir autre chose. Bucarest est une ville magnifique, mais dès qu’on s’en éloigne, on découvre un pays rural, avec des chevaux sur la route par exemple. On voit bien les différentes classes sociales, décrit le milieu de 28 ans qui a trouvé sur place un club structuré. Les conditions de travail étaient celles d’un club de Ligue 2. J’ai aussi été agréablement surpris par le niveau du championnat. Il y a quelques clubs qui ont le niveau de la Ligue 1 comme Cluj ou le Steaua (Bucarest) , sinon c’est de la Ligue 2. »
Sa première année au FC Voluntari, l’un des nombreux clubs de la capitale, s’est, elle, bien passée sur le terrain avec un rendement correct de l’ordre d’une « dizaine de passes décisives et trois ou quatre buts ».
L’ancien du Racing a néanmoins été confronté d’emblée à une certaine instabilité. Pas moins de trois entraîneurs se sont succédé sur le banc pour un maintien obtenu en play-down lors de la saison inaugurale. Les problèmes d’argent – des salaires en retard en cas de défaites en série, des primes envolées – avaient aussi commencé à se faire jour.
Abdelhak Belahmeur n’en estime pas moins avoir « progressé » durant son exil écourté. « À l’entraînement, il fallait être à 200% alors que moi je suis un peu nonchalant. Durant les séances, je me suis étoffé. »
Le retour au bercail n’a pas sonné comme une punition. Parti « depuis trois ans et demi », et une demi-saison à Créteil en 2017, avec une promotion en Ligue 2 à la clé, le père de deux garçons de quatre ans et un an et demi est heureux de se retrouver parmi les siens. Son choix de s’engager en faveur du Stadium Racing Colmar (voir encadré) est autant sportif que familial.
Le milieu à la délicieuse patte gauche pourrait néanmoins reprendre son baluchon dans les années à venir. Pour vivre le foot passionnément, Abdelhak sera toujours d’attaque…