dna a écrit :
Racing : “Kev”, la sève et la fève
En manque de réalisme depuis son premier but de la saison à Paris le 14 août, un Kévin Gameiro plein de jus a retrouvé le chemin des filets à la Mosson et posé, avec son égalisation, une jolie cerise sur le gâteau alsacien.
Ces derniers temps, il s’était toujours montré dangereux, mais avait, comme on dit dans le jargon, croqué la feuille comme rarement, lui dont la précision diabolique et le sens du but ne se sont pourtant jamais démentis depuis son éclosion à Strasbourg au mitan des années 2000.

Recrue phare de son club formateur cet été, Kévin Gameiro, arrivé avec un déficit de préparation, n’avait jusqu’ici frappé qu’une fois. C’était le 14 août à Paris où son but de la tête n’avait permis à un Racing battu 4-2 “que” de revenir à 3-1. Le week-end d’après, il s’était même montré très malheureux à la finition contre Troyes (1-1).

Julien Stéphan n’a cependant jamais accablé l’ex-international (13 capes, 3 buts), ce qui ne l’a pas empêché de le reléguer sur le banc lors du derby contre Metz le 17 septembre.

Le coach strasbourgeois en était convaincu. « Pour Kévin, il ne faut pas s’inquiéter. Ça va venir », disait-il il y a peu encore, même si l’expérience à trois attaquants le 22 septembre à Lens – Ludovic Ajorque, Habib Diallo, Kévin Gameiro – n’avait pas été pleinement concluante, malgré le succès 1-0.

Une première mi-temps brillante
Ce samedi à Montpellier, le technicien a relancé le duo Ajorque – Gameiro qu’il n’avait plus associé d’entrée de jeu, sinon dans le trio de Bollaert, depuis le revers 3-1 à Lyon le 12 septembre. Résultat : à la 28e , le premier, remplaçant une semaine plus tôt contre Lille, s’est mué en passeur pour le second.

Pour l’avant-centre de poche, le plus dur restait toutefois à faire : il a d’abord résisté à Ferri, puis a désarçonné Mamadou Sakho, son ancien partenaire au PSG, d’un crochet intérieur du gauche avant d’expédier une cacahuète du droit au ras du poteau gauche d’un Omlin battu.
Au-delà de ce superbe second but personnel, reflet brillant de ce que le peuple bleu attend de lui, “Kev” a retrouvé du peps dans tous les compartiments de son jeu.

Un jeu qu’on sait d’une intelligence supérieure quand il est dans un grand jour : les déplacements, les remises, les déviations, les feintes de corps et, donc, une conclusion aux petits oignons sur une action qu’il avait initiée.

Avant d’égaliser, il a d’ailleurs failli permettre à son compère Ajorque de le faire, mais Souquet est venu dégager son centre d’un tacle désespéré au nez et à la barbe du Réunionnais (22e ). Auparavant, il avait réglé la mire sur un premier essai trop enlevé, gêné par un Sakho qui ne lui avait pas ouvert la porte (11e ).

S’il n’en avait rien dit, Julien Stéphan avait décidé bien en amont d’aligner le tandem Ajorque – Gameiro à la Mosson. « C’était très clair dans mon esprit depuis au moins 48 heures qu’on débuterait avec “Ludo” et Kévin. »

Et même si le quadruple vainqueur de la Ligue Europa a fini par manquer d’essence et de lucidité en fin de rencontre, comme sur ce centre qu’il dévisse à la 87e alors qu’il était en bonne position, l’entraîneur du Racing se réjouit de la réussite retrouvée de son feu follet et de sa complémentarité exponentielle avec ses partenaires d’attaque.

« Kévin monte en puissance, note-t-il avec satisfaction. Il faut se souvenir que l’année dernière, il n’a quasiment jamais enchaîné trois matches. Là, il reprend du rythme, retrouve des jambes. On le trouve dans le jeu, à la profondeur, à la finition. Il est de plus en plus consistant, mais ce sont aussi des associations et des connexions qui se font de mieux en mieux entre les joueurs. C’est positif et de bon augure. »

Avec huit buts sur les treize inscrits par le Racing, le trident Ajorque (3) – Diallo (3) – Gameiro (2) offre en effet une variété de possibilités dont l’étendue n’est sans doute pas encore connue.

Kévin Gameiro, l’autre voyant au rouge
Expulsé dimanche contre Toulouse (1-2) pour la première fois à bientôt 36 ans, Kévin Gameiro symbolise malgré lui la mauvaise spirale dont le Racing tente péniblement de sortir. Mercredi à Rennes et, sans doute, dimanche à Montpellier, son équipe devra faire sans lui.
Ce lundi en fin de matinée à la Meinau, Kévin Gameiro a retrouvé le sourire. Expulsé à la 93e la veille contre Toulouse pour la première fois de sa carrière, l’avant-centre du Racing, auteur un peu plus d’une heure plus tôt de son septième but de la saison – celui de l’ouverture du score –, ne cherche surtout pas à minimiser ses responsabilités, encore moins à s’en dédouaner.

Mais à bientôt 36 ans (le 9 mai), l’attaquant de poche a trop bourlingué pour n’avoir pas appris à relativiser. Dimanche, il a disjoncté et envoyé valser, d’un “bon” coup de latte à l’ancienne, plus spectaculaire que dangereux, un Stijn Spierings qui lui échappait.

« C’était un geste d’énervement. J’ai tout de suite compris que j’avais fait une connerie »
« On est avant tout des hommes et parfois, on peut dérailler. J’ai déraillé à bientôt 36 ans, alors que ça ne m’était jamais arrivé. C’était un geste d’énervement. J’ai tout de suite compris que j’avais fait une connerie, fait-il amende honorable. Quand l’arbitre (Willy Delajod) a brandi le jaune, je me suis dit que je m’en sortais bien. Je me suis excusé et éloigné. Mais son assistant l’a alerté et il m’a rappelé pour sortir un rouge que la VAR a confirmé. »
Automatiquement suspendu ce mercredi (21h) à Rennes, l’ancien international (13 capes, 3 buts) espère que son casier disciplinaire, jusque-là vierge de toute exclusion en près de 700 matches officiels chez les pros, parlera pour lui. « Je ne suis pas coutumier du fait et j’espère bien que ce sera la dernière fois de ma carrière. J’espère aussi que mon passé plaidera pour moi et que je ne serai pas trop lourdement sanctionné. »

Pour une brutalité intentionnelle, la sentence est d’ordinaire de trois matches ferme. Le club tentera de l’alléger en présentant un dossier étayé mercredi devant la commission de discipline. Sportivement, son absence tombe mal, au moins à court terme, a fortiori après le transfert, mardi dernier, de son comparse Ludovic Ajorque à Mayence.

Ce lundi, Mathieu Le Scornet a échangé avec son joueur sur cet épisode malheureux. « Si j’ai engueulé Kévin ? Non, parce que son geste est à mon sens significatif de ce qui, plus globalement, nous arrive cette année. » Une manière de suggérer que ce dérapage inhabituel est le fruit d’un contexte déstabilisant, même pour un garçon aussi chevronné que Gameiro.
Un rôle hybride à compenser
L’entraîneur strasbourgeois, qui ne l’a évidemment pas félicité non plus, phosphore déjà pour le remplacer. « De toute façon, on n’a pas le choix. » Sa réflexion coule d’autant moins de source que “Kèv” tenait depuis un moment un rôle hybride énergivore, entre décrochages pour toucher le ballon et sprints à haute intensité pour le mettre au fond.

« Il jouait dans une double position, décrypte “MLS”. Il nous servait d’accélérateur de jeu, avec toutes les difficultés que ça entraînait pour lui, puisqu’il devait ensuite prendre plus de temps pour rallier les 16,50 mètres, la zone de vérité. »

Une chose est sûre : sa suspension va provisoirement redistribuer les cartes devant. Le coach les étale sur la table : « Elle renforce le rôle d’Habib Diallo sur le front de l’attaque. Elle ouvre aussi une fenêtre d’expression à Lebo Mothiba qui attend son heure depuis quelques semaines. Il y aura bientôt l’intégration de Yuito Suzuki (*). On va aussi s’appuyer sur le développement du jeune (international haïtien) Dany Jean qui est incorporé au groupe à partir d’aujourd’hui (lundi) pour la deuxième partie de saison. »
« Ce serait bien que l’heure de Lebo sonne »
L’heure de Lebo Mothiba, qui n’a cumulé que 182 minutes de jeu en dix apparitions en Ligue 1 cette saison, la plus longue n’ayant pas excédé une mi-temps – la deuxième – contre Marseille le 29 octobre (2-2), a peut-être sonné. L’international sud-africain, qui a inscrit deux buts coup sur coup à l’aller à Toulouse (2-2 le 23 octobre), puis face à l’OM six jours plus tard (2-2 également), attend une titularisation au Racing depuis un déplacement à Montpellier le 29 février 2020 (défaite 3-0), il y a presque trois ans.

Mathieu Le Scornet sait que le Bafana Bafana, longtemps blessé, piaffe d’impatience : « La première étape était qu’il soit épargné par les pépins, la deuxième, qu’il s’entraîne bien, et la troisième, d’aller chercher du temps de jeu. Combien ? Je ne sais pas, mais on sait qu’on peut aussi le changer en cours de partie. Ce serait bien que tous les signaux soient au vert pour que son heure sonne mercredi, mais on ne fera pas n’importe quoi. »

L’inopinée suspension de Gameiro ne l’en contraindra pas moins à parer au plus pressé.
dna

Ce carton est une honte, à côté de ça le but toulousain est hors-jeu, ils n'ont pas arrêté de simuler et à la fin il y a main dans leur surface et là pas de Var à la gomme.

Il a un gros salaire et ici les jambes ne suivent plus, on l'a vu hier à Lorient, encore une "équipe" d'une nullité abyssale.
Mais à 36 ans, parler de vétéran est insultant, ce torchon aurait-il osé dire ça de Messi ou de Ramos ?

Kevin Gameiro prolonge à Strasbourg
En fin de contrat, l'attaquant Kevin Gameiro (36 ans) va rempiler pour une saison supplémentaire à Strasbourg.
C'est une prolongation qui va faire plaisir aux supporters alsaciens. Auteur de 10 buts en L1 la saison dernière, pour un total de 97 dans cette compétition depuis le début de sa carrière, Kevin Gameiro était arrivé en fin de contrat, depuis la fin juin. L'attaquant de 36 ans, dont l'expérience intéressait Patrick Vieira, le nouvel entraîneur de Strasbourg, a trouvé un accord pour signer un nouveau bail avec le RCSA, son club formateur, jusqu'en 2024.
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