dna a écrit:
À la poursuite du “magique système”
Défense à quatre (contre Angers) ou cinq (à Paris et devant Troyes) : le Racing et ses deux systèmes de jeu n’ont pas offert de garanties lors des trois premières journées. Si l’attaque des Bleus séduit, à défaut d’être toujours efficace, l’arrière-garde inquiète.
Le débat, récurrent, embrase les chaumières alsaciennes dont le foyer et le cœur brûlent et se consument à petit feu pour le Racing : avec une défense incomplète et en attente de renforts, qui contraint Julien Stéphan à monter des attelages n’ayant pas, jusqu’ici, trouvé leur voie, le club strasbourgeois n’est-il pas engagé dans une course à handicaps ?
Le bilan comptable de son entame 2021-2022, avec un point sur neuf possibles et sept buts encaissés en trois journées, recèle une partie, sinon la totalité, de la réponse. L’entraîneur strasbourgeois ne montre néanmoins publiquement aucun signe d’impatience. Dimanche encore, au soir d’un nul domestique (1-1) contre le promu troyen qui venait de permettre à ses hommes d’engranger leur premier point, à défaut de décoller du dernier rang de la Ligue 1, il est resté stoïque.
« Je ne veux pas parler de ceux qui ne sont pas encore là »
Interrogé sur la nécessité de vite recruter sur la base arrière, en particulier dans l’axe, il a botté en touche. « Ça fait un petit moment qu’on en discute, mais je ne veux pas parler de ceux qui ne sont pas encore là. »
Logiquement, depuis le début de la préparation estivale, il tâtonne, tout en se donnant le temps de la réflexion. Entre autres parce qu’il voit un avenir en charnière centrale à Ibrahima Sissoko, malgré les carences, tactiques surtout, affichées par le milieu récupérateur dans un registre qui n’est pas le sien.
« Il y aura une alchimie à trouver avec ceux qui seront autour de lui et les complémentarités qu’on pourra en tirer, se projette-t-il. Il y a des choses à corriger, notamment dans la gestion de la profondeur, mais il y a déjà dans l’existant des choses intéressantes dont il est capable. »
En attendant de pouvoir compter sur « un effectif complètement construit » et de voir « exactement ce qui correspondra le mieux aux caractéristiques des joueurs », Julien Stéphan a testé deux schémas depuis les trois coups en L1.
« Important qu’on ait différentes alternatives »
À une défense à quatre contre Angers (défaite 0-2) en a succédé une à cinq à Paris (revers 4-2), reconduite dimanche devant Troyes.
« En termes d’équilibre, j’estimais que c’était la meilleure option pour nous, sur la faculté qu’on peut avoir à déséquilibrer l’adversaire lors de nos lancements de jeu. Mais c’est une réalité : ça ne nous a pas sécurisés davantage défensivement. Aurions-nous été plus costauds à quatre ? On ne sait pas. »
Aujourd’hui, les interrogations liées à l’arrière-garde tiennent moins au système et aux qualités individuelles des Racingmen qu’à leur complémentarité et à des automatismes toujours à peaufiner, malgré les expérimentations d’avant-saison. A fortiori parce que le puzzle a été éparpillé cet été – départs de Simakan, Mitrovic, Koné, Carole et Guilbert – et que les pièces pour le reconstruire n’ont pas encore été toutes rassemblées, encore moins assemblées.
Faute d’avoir toutes les cartes en main, la philosophie du technicien alsacien n’est d’ailleurs pas faite. « Tout dépendra de qui arrivera, avec quelles caractéristiques, de quelles complémentarités on pourra trouver, sur la charnière centrale, mais aussi dans les autres secteurs de jeu. Il est important qu’on ait différentes alternatives, à quatre ou à trois centraux. »
Dimanche (15h) contre Brest pour la seconde réception consécutive de ses troupes, le retour de suspension – après son expulsion à Paris – d’Alexander Djiku, important rouage axial, lui offrira une solution supplémentaire. Il va donc pouvoir phosphorer, avec, à l’esprit, une préoccupation majeure, destinée à solidifier son équipe : pour qu’un échafaudage soit stable, le préalable est toujours de bien serrer les boulons.