dna a écrit :Dagba veut « retrouver le plaisir de jouer »
Deuxième recrue de l’intersaison du Racing, Colin Dagba (23 ans) vient à Strasbourg tenter de se relancer et essayer de retrouver du temps de jeu que le PSG, qui l’a prêté un an sans option d’achat, ne pouvait pas lui garantir.
Après avoir intégré le groupe du Racing en plein stage mercredi dernier à Divonne-les-Bains, Colin Dagba commence à découvrir un peu plus son nouvel environnement depuis que les Strasbourgeois ont retrouvé mardi leur vestiaire et les terrains d’entraînement à la Meinau.
Le latéral droit, natif de Béthune – qui a prolongé son contrat avec le Paris SG jusqu’en juin 2025 juste avant d’être prêté au Racing pour une saison sans option d’achat —, veut franchir une nouvelle étape dans sa progression à bientôt 24 ans (il les fêtera le 9 septembre) et espère pouvoir gagner à Strasbourg un temps de jeu qui ne lui était pas promis parmi la pléiade de stars parisiennes.
Rencontre avec un joueur déterminé, qui est de la même génération (1998) que Kylian Mbappé et Jeanricner Bellegarde et qui, physiquement, ne manquera pas de rappeler Kenny Lala aux supporters strasbourgeois.
« J’ai été assez tôt dans le monde senior »
Colin, pouvez-vous nous résumer votre parcours chez les jeunes avant d’intégrer le centre de formation du PSG ?
J’ai commencé un peu comme tout le monde dans un petit club à côté de chez moi, à Lillers. Après, j’ai fait un autre petit club et je suis arrivé à Lens un peu plus tard (en 2010, ndlr). J’ai fait trois ans là-bas en préformation mais je n’ai pas été conservé. Du coup, je suis parti à Boulogne-sur-Mer, où j’ai fait toutes mes années lycée en sport études. J’ai pu faire un match en National (*), un peu plus tôt j’avais joué en National 3. J’ai été assez tôt dans le monde senior. Juste avant mes 18 ans, j’ai intégré le centre de formation du PSG. J’ai joué une année en U19, une autre avec la réserve et après j’ai intégré les pros, juste avant mes vingt ans.
À cet âge-là, ça représente quoi d’intégrer un tel club, puis un tel vestiaire ?
Déjà quand le club m’a sollicité quand j’étais à Boulogne, c’était quelque chose d’exceptionnel pour moi. Je n’ai pas hésité, j’ai signé direct. Après, on arrive dans ce club mythique. C’est un peu compliqué au début parce que ça change de Boulogne-sur-Mer. Ce n’est pas le même niveau, mais on s’y habitue.
Au début, côtoyer les stars avec l’équipe première, c’est quelque chose d’exceptionnel. C’est impressionnant, ce sont des joueurs qu’on regarde à la télé. Il n’y a que des grands noms, mais après on se fait sa place sur le terrain.
Il y a aussi la barrière de la langue, parce qu’on n’est pas habitué en arrivant à avoir autant de joueurs qui parlent des langues différentes dans un vestiaire. Il faut s’y habituer. Ça dépend de qui parle avec qui, si ce sont des hispaniques entre eux. C’est assez multilingue en fait. L’espagnol, j’avais quelques bases, donc je comprenais un petit peu, mais j’ai dû me mettre à l’anglais. En français, pour moi c’est mieux (sourire).
« J’ai essayé de bosser à côté, mais ça ne vaut pas les matches et on perd un peu le rythme »
Quand on intègre l’équipe première, c’est forcément avec l’envie de jouer. Les places sont particulièrement dures à décrocher ...
Oui. À tous les postes il n’y a que des joueurs qui sont internationaux, qui ont fait des grands matches, Ligue des champions et cetera. Quand on arrive, on a envie de jouer et il faut donner le maximum de soi-même.
Après avoir joué 25 matches (19 titularisations) en 2020-2021, vous n’avez joué que trois matches en Ligue 1 la saison passée…
Ça a été compliqué, c’est sûr. Je n’ai joué que cinq matches (six en fait, avec les trois en Coupe de France, ndlr). Il n’y a plus de réserve au PSG, donc ce n’est pas évident. J’ai essayé de bosser à côté, mais ça ne vaut pas les matches et on perd un peu le rythme. Là, j’espère retrouver du temps de jeu à Strasbourg.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans le projet strasbourgeois ?
J’ai parlé avec le coach et les dirigeants. Ils ont montré qu’ils me voulaient dans le projet. Après, Strasbourg sort d’une très grande saison. J’ai aimé le projet de jeu du coach. La manière dont il joue m’a vraiment attiré. On a eu des échanges qui étaient très positifs et je n’ai pas hésité à venir.
Les Strasbourgeois vous ont-ils surpris la saison passée ?
Oui franchement. On ne les attendait pas forcément là, mais ils ont répondu présent dans tous les grands matches. Quand ils ont joué contre nous, on avait été en grande difficulté. Le 3-3 ici, je n’étais pas dans le groupe et je l’ai regardé à la télé. C’était un gros, gros match, c’était chaud jusqu’à la fin.
Vous aviez joué à la Meinau avec l’équipe de France espoirs. Vous en gardez quels souvenirs ?
Je me souvenais des vestiaires quand j’ai visité. Mais après, on fait beaucoup de stades avec les espoirs, donc je ne me souviens plus trop de ces matches.
La ferveur de la Meinau est reconnue. C’est un plus ?
Oui c’est sûr. Quand tu es dans le camp adverse, c’est un peu plus un moins, on va dire (sourire). Avec le PSG, chaque année c’était compliqué de venir ici. Il y a une grosse ambiance et c’est certain que ça doit pousser à aller chercher des résultats.
Vous êtes-vous fixé des objectifs pour cette saison ?
Déjà, je veux retrouver le plaisir de jouer et retrouver un peu mes jambes. Si tout va bien le reste suivra…
Juste après avoir signé, vous avez rejoint le groupe à Divonne. Avez-vous pu un peu découvrir Strasbourg ?
Un petit peu, parce que les tests étaient en ville. Et j’ai un peu de famille vers ici et ils m’en ont déjà parlé. Tout le monde m’a dit que c’est une ville extraordinaire. J’ai hâte de la découvrir un peu plus.
(*) Le 18 mars 2016, à 17 ans et demi, chez le CA Bastia. Dans la foulée, Boulogne allait jouer contre les SR Colmar puis recevoir le Racing, mais Colin Dagba n’était pas dans le groupe.
Sujet: Colin Dagba 
Jeu 14 Juil 2022 - 3:25
