Il n'y aura ni vente du Racing, ni dépôt de bilan. Jafar Hilali met ainsi un terme aux rumeurs qui circulent dans le microcosme strasbourgeois depuis plusieurs jours, à travers une interview qu'il a accordé à notre site internet ce dimanche. Sa volonté est de s'inscrire durablement à la tête du Racing Club de Strasbourg et à remonter le club dans un premier temps en L2 et dans un second en L1. Il espère cependant que le risque de problèmes de trésorerie à court terme soit évité si les partenaires du club honorent leurs engagements dans les délais. Suite à la réunion du 6 octobre entre la direction du club (Hilali, Plessis et Krebs) et les associations de supporters du kop (UB90 et KCB), réunion qui s'était mal finie, nous étions ressortis bredouilles et insatisfaits des réponses obtenues. C'est à ce titre que nous avions co-signé le communiqué paru le jour du match face à Fréjus. Nous n'avons cependant pas rompu les liens avec Jafar Hilali, tant il était important pour nous d'obtenir des réponses aux questions cruciales sur l'avenir du Racing. Ainsi, les échanges par mails se sont intensifiés depuis 10 jours et nous nous sommes longuemment entretenus téléphoniquement avec lui ce jeudi soir. Au cours de cet échange, il a........
.......répondu de façon constructive et détaillée à toutes nos questions, interrogations et craintes. Ses propos étaient tout autres que ceux du 6 octobre: pas de bottage en touche, ni de réponse évasive ou floue. Une réponse claire et précise a été obtenue à toute nos questions.
Même si la sanction relative à la fermeture du Kop semble maintenue à ce jour, nous lui avons fait part de notre opinion à ce sujet et lui avons suggéré de ne pas tenir rigueur aux associations de supporters qui ont eu un comportement digne et exemplaire malgré cette descente aux enfers au cours des trois dernières années. Nous lui avons aussi garanti que ses craintes de violence de la part des supporters n'avaient pas lieu d'être.
Nous avons tout fait pour influer et pour pacifier la situation, tant il est inacceptable pour nous que l'avenir des UB90 soit menacé et tant nous souhaitons qu'une ambiance positive autour du club revienne enfin au goût du jour puisqu'il est important que les joueurs puissent sereinement nous sortir sportivement de cette galère et remonter en L2 dès cette saison.
Après cet échange téléphonique, nous lui avons demandé s'il acceptait de répondre à une interview (sa première) pour nous donner son regard sur l'actualité du club et sur ce qui s'est passé depuis 10 mois.
Vous retrouverez ainsi ici bas l'intégralité de ses réponses.
Bonne lecture. Jafar, les derniers résultats du club en championnat sont mi-figue, mi-raisin : êtes vous déçus ou encore confiant ?Nous avons une équipe techniquement au dessus des autres. Beaucoup de joueurs sont issus du centre. Ils ont pu bénéficier d'une excellente formation. Cette équipe est un peu jeune et il faut toujours un peu de temps pour trouver ses marques.
Un premier constat est de faire la différence entre les matchs à la Meinau où nous avons un public qui aide les joueurs à gagner les matchs quand l'équipe est au complet et le manque de réussite des matchs à l'extérieur. L'encadrement sportif travaille énormément sur ce point et je suis convaincu que tous leurs efforts finiront par payer.
L’objectif reste-t-il la montée ?Bien sûr et jusqu'au dernier jour. Laurent Fournier m'a prévenu dès le départ que le championnat en national serait très dur mais il reste 85 points à prendre. Le coach et les joueurs feront tout pour remonter
Allez-vous renforcer l’équipe ? Si oui, avec quels moyens financiers ?Nous avons déjà commencé avec l'arrivée de Bill Tchato qui va apporter par son expérience et fera beaucoup de bien dans les vestiaires pour encadrer avec les anciens nos jeunes joueurs. Il devrait notamment faire du bien lors des matchs où nous menons pour conserver la victoire.
Nous faisons également en sorte de ramener d'autres joueurs même si la masse salarial est encadrée par la DNCG. Nous avons demandé à des clubs amis (Monaco , PSG, Arles …) de nous prêter certains de leurs joueurs en équipe réserve avant même que le mercato hivernal ne commence. Ces choses là prennent toujours beaucoup de temps et nous sommes contraints d'être patients.
Avez-vous toujours confiance en Laurent Fournier ? J'ai confiance en Laurent Fournier et en Jacky Canosi qui le seconde.
Le premier a une grande expérience du National et fait le maximum pour mettre en confiance le groupe pour qu'il trouve son rythme de croisière. Il a parfaitement conscience des enjeux et a tout mon soutien.
Jacky connait tous les joueurs et les jeunes du centre. Ils font un très bon duo.
Jérôme Rothen a décliné l’offre du Racing : comment se sont déroulées les négociations et y avait-il vraiment une chance qu’il vienne ?J'ai contacté moi-même Jérôme pour lui demander de venir. Il a pris le temps de me rappeler à plusieurs reprises et n'a pas complètement fermé la porte. Il doit avant tout gérer avec le PSG sa situation pour pouvoir décider de la suite de sa carrière. Il a légitimement envie de continuer a évoluer en ligue 1. Il veut attendre de voir ce qui se passe pendant le prochain mercato et nous verrons d'ici la.
Concernant Brunel et Diawara, où en sont ces deux dossiers ?J'attends dans les prochains jours la réponse de Kaba Diawara et nous verrons avec le coach s’il décide de l'intégrer dans son effectif. Nous avons demandé a Arles Avignon de prendre l'intégralité de son salaire à sa charger en échange de l'abandon du suivi sur Franck Dja Dje Dje.
Concernant Brunel, nous ne pouvons pas malheureusement prendre en charge son salaire à cause des contraintes de la DNCG.
Avez-vous des contacts avec d’autres joueurs ?Oui notamment Albert Banning qui est en soin chez nous mais également d'autres joueurs.
Nous avons plusieurs dossiers en cours. Nous sommes à la recherche d'un milieu offensif et d'un attaquant.
Extra-sportif :De nombreuses rumeurs vous annoncent comme désireux de vendre le club. Qu’en est-il ?J'ai reçu des propositions mais nous ne sommes pas vendeurs. Alain Fontenla et moi même avons 50 % respectivement des parts de Fc Football ltd.
Si nous avions voulu vendre, nous n'aurions pas réinjecté 2,6 millions supplémentaires en juillet.
On parle également de dépôt de bilan : les supporters ont-ils tort ou raison de s’inquiéter ?Dépôt de Bilan non car nous avons assuré les besoins en trésorerie jusqu'à la fin de la saison an accord avec la DNCG.
Nous avons un budget de 9 millions pour cette année.
De ce montant, nous avons déjà mis environ 4 millions (2,6 en apport en compte courant + 0,95 millions de la vente de Magueye Gueye + 233 000 euros de la Ligue )
Il manque maintenant sur ces 9 millions, les subventions et le montant des prestations des collectivités ( 3 millions environ en raison d'un léger retard de paiement) , l'argent du sponsoring de Sportfive, un solde de 550 000 euros de Magaye Gueye en Janvier, 750 000 euros d'aide à la relégation de la ligue, de la billetterie … ce qui fait environ 5 millions d'euros.
Ces montants vont évidemment être honorés mais nous craignons un problème de trésorerie si cette attente devient trop longue. Ce point ne dépend plus de nous pour être honnête mais de nos différents partenaires.
Qu’avez-vous à dire pour rassurer les amoureux du club qui pensent que vous ne remettrez pas de l’argent dans les caisses du Racing si un jour sa survie en dépendait ?J'ai déjà prouvé à plusieurs reprises que je pouvais sauver le Racing.
Le problème que les amoureux du club doivent comprendre est que nous demandons également un climat apaisé pour ne pas avoir l'impression d'être les dindons de la farce et de devoir payer tous les trois mois les erreurs des autres.
Si les conditions sont trouvées nous ferons le nécessaire le moment venu.
Les supporters que vous avez rencontrés le 6 octobre à la Meinau se sont longuement exprimés sur cette réunion qui s’est mal terminée. Quel est votre résumé à vous de ces échanges et comment les avez-vous vécus ?Nous étions 7 personnes présent a cette rencontre :
Certains représentants de supporters : Julien pour le KCB et 3 personnes des UB90 (Greg, Lekost et une jeune fille). Nous regrettons qu'à cette réunion les autres représentants des supporters n’aient pas été présents.
Du côté du club, le président, Christophe Krebs et moi même.
La discussion a duré un peu plus d'une heure et demi et a dérapé les 5 dernières minutes.
Greg a monopolisé la parole quasiment toute la discussion. C'est un amoureux du club qui l'exprime à sa façon : un peu agressif tout en essayant d'être constructif. Ce que je retiens de ces interventions c’est un sentiment de tristesse profond en raison des péripéties du club depuis 5 ans.
Il a posé des questions dans tous les sens. Il donnait l'impression d'être dans la peau d'un juge qui demande à ce qu'on lui rende des comptes.
Du mieux que j'ai pu, et comprenant la déchirure qu'il vivait, je me suis efforce de répondre a ses invectives tout en lui disant de ne pas dépasser une certaine limite du respectable.
La moitié de ses questions n'avait aucun sens. Il a été jusqu'à me demander pourquoi nous avions payé ce club 1,6 millions.
J'ai cherché pendant toute la discussion à lui donner des réponses d'ensemble car on sentait bien qu'il ne maîtrisait pas le dossier de l'intérieur et que son analyse était approximative voir déformée par un certain ressenti.
Il n'a à mon avis pas compris non plus le sens de la réunion et s'est enfermé comme souvent dans une logique d'accusation. A la sortie de cette réunion, j ai comparé sa présence au tribunal de guantanamo.
Je pense tout de même qu'il y a eu du positif dans cette réunion malgré ses insultes à la fin de la réunion pour lesquelles je ne lui porte aucune rigueur. Il a été dépassé par ses émotions c'est évident.
Nous allons refaire des réunions de supporters mais cette fois ci avec toutes les familles de supporters que je dois normalement voir dans 2 semaines
Vous avez décidé de fermer le Kop pour 3 matchs : pourquoi avoir pris cette décision et est-elle maintenue après une semaine de réflexion ? Il est de ma responsabilité d'assurer la sécurite dans ce stade.
A la sortie du match contre Châteauroux, il y a tout juste 4 mois et suite a cette défaite, malheureusement une partie des supporters alsaciens ont a cassé dans la tribune visiteurs.
Châteauroux est encore sous le choc et n'avait jamais assisté a un tel spectacle dans l'enceinte de son stade.
Je comprends la déception de certaines personnes mais la violence ne mène à rien et il faut quelquefois être excessif et montrer ses muscles pour éviter que des drames ne se reproduisent.
Par ailleurs nous avons un groupe jeune et notre coach a du modifier la feuille de match en raison de ces banderoles. Je suis derrière mon groupe et je dois le protéger par tous les moyens. Je sais être juste mais je ne peux pas laisser faire les choses sans réagir.
Comment allez-vous sortir de ce litige avec les supporters ? On voit mal à ce jour quelle pourrait en être l’issue.
Il ne s'agit que d'une minorité des supporters. Je me suis depuis entretenu avec de nombreux autres qui adhèrent a mon initiative et qui refusent la violence a l’intérieur de la Meinau.
Les UB90 sont des passionnés qui ne souhaitent que la réussite de l'équipe mais certains d'entre eux sont plus virulents que d'autres.
Il faudra bien un jour que les choses rentrent dans l'ordre mais d'ici là il faudra être prudent.
Pour rester sur l’actualité des supporters, vous leurs aviez offert une place au conseil de surveillance : pourquoi cette ouverture, pourquoi Arnaud Szymanski et quel est votre regard sur les problèmes que ça a engendré ?J'ai voulu que les supporters puissent bénéficier eux-mêmes des informations du club sans passer par les approximations de la presse.
Arnaud SZYMANSKI n'a pas pu résister à la pression de certains ultras mais nous pourrons rouvrir le moment venu ce dossier en proposant cette place à des gens avec un peu plus d’expérience
La presse a fait état d’un divorce futur entre vous et Jean-Claude Plessis : est-ce justifié ?Divorce non car entre Jean-Claude et moi, il y a maintenant une véritable amitié.
Par contre, comme il le dit, nous ne pouvons pas être deux à gouverner.
J'ai un profond respect pour lui et je le remercie pour toute l'aide qu'il m a apportée.
Il m'a offert de me proposer d'être mon conseiller ce que je ne peux évidemment pas refuser.
Il a pris beaucoup de coups et a su rester un Gentleman.
N’avez-vous pas peur que la caution tant sportive qu’auprès du milieu (ligue, dncg, autres dirigeants) qu’est Jean-Claude Plessis laisse un vide en cas de départ ? Non
De la même façon, le journal l’Alsace de ce samedi fait état d’un probable départ de Jean-Luc Witzel à Aston Villa : qu’en est-il ?Jean-Luc ne compte absolument pas partir. Il s'agit encore des supputations et des approximations de ce journal.
Vous avez relancé l’espoir d’un nouveau stade pour l’Euro 2016 à Strasbourg ? Tant Proisy, que Keller et Ginestet ont échoué dans ce projet par le passé. Comment allez-vous faire pour le mener à bien ? Avez-vous déjà avancé et des partenaires pour le financer ?Je ne supporte pas le gâchis. Il s'agit pour l'Alsace d'une chance inouïe. Nous croyons évidemment à ce dossier tout en restant prudents.
Notre projet est de faire construire un stade de 40 000 places pour recevoir les quarts de finale de l'euro 2016 et accueillir le RCS entre temps.
C'est un projet simple qui repose sur un projet de stade plus une zone commerciale de 40/50 000 M2.
Evidemment il revient aux associations de commerçants de Strasbourg de décider s'ils acceptent ce nouveau projet.
La ville n'a pas mis son veto sur ce dossier si elle considère que son montage financier n'est pas handicapant pour les finances de Strasbourg.
La LAFA, la Région et le conseil General sont très attentifs à ce dossier et espèrent qu'ils puissent se réaliser.
Dans ce genre de dossier il faut toujours être très prudent surtout quand on voit que les projets précédents ont échoué.
Mais pour le résumer, le budget total sera de 120 millions d'euros dont une partie sera financée par la revente du foncier pour accueillir une zone commerciale où les locomotives peuvent être Auchan, Carrefour avec à leurs côtés des petits commerçants de la ville. Ces enseignes sont très intéressées par ce projet
Des personnes ont été licenciées puis réintégrées alors que Plessis avait garanti qu’il n’y aurait pas de licenciements : pourriez-vous nous raconter comment cela s’est passé s’il vous plaît ? Pourquoi ce retour en arrière ?Pour ne pas être langue de bois, il faut savoir que la structure actuelle du club a du mal à fonctionner avec autant de salariés. Nous sommes clairement en surnombre. Certains salariés nous ont quittés.
Il a fallu faire revenir certains salariés a cause du coup financier que représentait leur départ.
Nous devons faire avec la législation en place même si au final c'est la qualité de l'équipe pro qui en prend un coup.
Les salariés comprennent parfaitement la situation. Pour beaucoup ce sont des amoureux du club. Nous comprenons et respectons leurs positions.
Flash-back :
Après avoir parlé de l’actualité du club, revenons un peu en arrière pour analyser les 10 derniers mois. Pouvez-vous nous raconter en détail comment s’est passé le rachat du Racing ?L'achat s'est fait très simplement. Maitre Isenegger a proposé à ma société Carousel Finance SA ce dossier. Il est très rare de trouver une telle opportunité de développement et nous avons avec Alain Fontenla pris le risque de cet investissement.
L'idée initiale était de sauver ce club de la relégation et d'assainir ses comptes pour lui donner toute ses chances de remonter en ligue 1.
Nous n'avions pas imaginé une seule seconde le cirque qui allait arriver.
Vous vouliez en quelques sortes rester en retrait et être simples partenaires. Mais le retrait de Roman Loban vous a poussé à la lumière. Vous ne le souhaitiez pas ce qui expliquerait les problèmes de communication lors du rachat ?
L'acquisition du Racing s'est faite rapidement mais nous n'avons pas eu le temps de nous retourner pour la communication.
Dès le début, un malaise s’est installé : on doutait de l’origine des fonds : que pouvez-vous dire aux supporters pour les rassurer ?Ceux qui ont mis un doute dans la tête des gens avaient évidemment une idée derrière la tête. Ils voulaient récupérer le club sans mettre un sou et ont même reconnu avoir utilisé tous les moyens en leur possession pour récupérer ce club.
C'était évidemment du grand n'importe quoi mais d'après ce qu'ils me disent maintenant c'est comme ça dans leurs affaires…....
Comment avez-vous réussi à faire fortune ?Nos métiers consistent à réduire les risques des entreprises. Nous les protégeons des banquiers et des financiers qui cherchent à profiter de leur manque d'expertise. Nous aidons les caisses de retraites, les pays en voie de développement et certaines grandes fortunes a ne pas investir dans des produits comme Madoff. Evidemment comme les montants se chiffrent à plusieurs milliards et que nous sommes parvenus à éviter des pertes de plusieurs centaines de millions de dollars, nous sommes récompensés par des commissions sur cela.
L’accueil des actionnaires minoritaires a été violent : comment l’avez-vous vécu ?Sans affect, hallucinant mais sans affect.
Ils avaient un contentieux avec Philippe Ginestet et ont cristallisé leur haine sur nous.
Dans l'absolu ça n'avait aucune importance sur nous jusqu’au jour où ils ont perturbé le groupe de joueurs et nous ont conduit en national.
Vous, via Alain Fontenla, leur avez proposé de racheter le club: coup de bluff ou bien vraie proposition ?Vraie proposition mais on a compris à ce moment quelles étaient leurs véritables intentions.
Parallèlement, c’est la DNCG qui vous accueille violemment avec la demande de déposer 3 M€ en caisse : comment avez-vous vécu ce passage devant la DNCG ?Très mal comme une vraie injustice ...avec le temps ça va mieux. La DNCG a eu peur mais j'ai maintenant la certitude qu'ils ont voulu bien faire et j'ai confiance en leur indépendance. Ils ont eux même pu analyser la situation
Pendant ce temps, le mercato est un peu loupé et Pascal Janin n’obtient pas l’attaquant de pointe qu’il attendait : cela a-t-il pesé dans la relégation ?Pascal Janin a choisi les joueurs qu'ils voulaient pour le mercato ...il n'a peut être pas choisi les bons mais avec l'effectif qu'il avait il avait sans problème les moyens de rester en ligue 2.
Pour nous il a clairement participé au cirque de certains et a oublié de faire son travail ce qui est une erreur très grave. Les joueurs ont répété à plusieurs reprises la différence de niveau et de professionnalisme avec le nouveau coach.
Des banderoles violentes sont déployées à la Meinau à l’attention d’Alain Fontenla et de Ralph Isenegger : comment ont-elles été perçues ?Nous savions que les supporters se faisaient manipuler par un petit groupe de repreneurs.
Nous avons pour votre information attaqué Dominique Pignatelli qui est passé en jugement la semaine dernière pour les propos honteux et diffamatoires qu’il a tenu contre nous.
La personnalité de Ralph Isenegger a vraiment engendré un climat de suspicion : le comprenez-vous ? Quel a été son rôle lors du rachat et au cours des premiers mois ? Travaille-t-il encore pour le club ?Il ne fait plus partie de ce projet. Il est comme tous les agents, intéressé par les joueurs.
Il est également avocat et m’a présenté ce dossier. C’est un homme d’affaires.
Pour le bien du Racing il fallait qu'il parte.
Fournier et Dayan se sont succédé avant que Plessis ne prenne le relais : pourquoi cela n’a-t-il pas fonctionné avec les deux premiers ?Julien Fournier a subi trop de pression de certains repreneurs.
Luc Dayan n’a pas respecté les conditions de son contrat et nous l'avons attaqué pour cela.
Ces deux procès sont encore en cours : le Racing risque-t-il gros ?Non nous sommes confiants dans ces deux dossiers mais la décision finale revient au juge.
Julien Fournier a un contrat qui n'a à priori aucune valeur légale car il a éé signé par une personne non autorisée à le faire.
Concernant Luc Dayan, n'ayant rempli son contrat nous l'avons dénoncé et justifié par un courrier documenté.
La rumeur veut que Ginestet serait parti en ayant laissé des cadavres dans les placards : qu’avez-vous découvert à votre arrivée et dans quelle situation financière se trouvait le club ?Philippe Ginestet n'a rien caché.
Le Racing a deux commissaires aux comptes et il ne pouvait rien cacher.
Nous connaissions l'ensemble des dettes et des litiges. C'est la procédure classique lors du rachat d'une société.
En l’achetant 1,6 M€ avez-vous le sentiment de vous être fait avoir ou d’avoir fait une bonne affaire ?Lors de l'achat une très bonne affaire. Mais suite aux perturbations venue de l'extérieur un peu moins.
Quelles sont vos motivations pour mettre (ou garantir) une somme colossale de 7 M€ en 10 mois dans un club de foot de L2 puis de national ?La certitude que dans un environnement calme et serein nous pouvons aider ce club à remonter.
Refus de subventionner au début, puis achat du centre de formation à la fin : Comment se sont passé les relations avec la ville de décembre 2009 à juillet 2010 ?La ville a pris le temps d'étudier réellement les tenants et aboutissants du dossier.
Elle a compris nos intentions et, comme la Région et le Conseil General, a tout fait pour sauver le Racing avec nous.
Le Racing débute bien l’année 2010 puis s’écroule et est relégué en national : quelles sont selon vous les raisons de cet accident industriel ?L'instabilité permanente.....le sentiment d'impunité de certains...
Quelles sont selon vous les erreurs que vous avez commises tant sportivement qu’extra-sportivement de décembre 2009 à juin 2010 ?Le choix de certains dirigeants et le maintien de Pascal Janin.
Qui est responsable de cette relégation en national ?Tout le monde
Sitterlé vous tend la main et est prêt à ouvrir son carnet de chèque cet été pour éviter une relégation en CFA : pourquoi cela a-t-il capoté ?Sitterlé est un homme d'affaires et les hommes d'affaires ne tendent jamais la main....
Au début Alain Fontenla était seul maître à bord mais on sentait que quelqu’un tirait les ficelles (en l’occurrence vous). Pourquoi être resté caché et comment pouvez vous avoir tant d’influence alors que vous n’êtes qu’actionnaire minoritaire ?Au départ je suis en partie bailleur de fonds. Ensuite j'ai aidé mon ami et client Alain.
Nous sommes maintenant à 50/50 dans le Racing
Maintenant c’est vous qui êtes au volant du club. Pourquoi mettre les mains dans le cambouis et n’avez-vous pas peur de prendre des coups ?Je suis insensible aux coups car je crois dans la valeur travail.
Je suis dans le directoire car personne ne veut faire le travail ingrat mais il faut le faire pour sauver le Racing.
Ensuite je veux construire un projet dans la durée aussi bien sportif qu'extra sportif.
Il faut y aller par étapes ...national puis ligue2 ...ensuite nous verrons.
Nous pouvons nous appuyer sur de la compétence, sur le centre et sur nos directeurs sportif et général.
Il faut être patient et ambitieux
Allez-vous être plus présents dans les bureaux du Racing à l’avenir ? Allez-vous assister à des matchs à la Meinau ?Je suis déjà présent dans les bureaux. Je n'assisterai aux matchs que quand cesseront les insultes contre les actionnaires. J'ai des enfants, je ne supporte pas l'idée qu’ils entendent ces insultes.
Pouvez-vous nous en dire plus sur les raisons de vos négociations pour rompre le contrat avec Sportfive ?Maintenant que Jean Claude et moi avons trouvé un accord, tout va rentrer dans l'ordre avec Sportfive.
Quels sont vos rapports avec Jacky Kientz ?Très bons rapports. Il est bénévole, il aime son club et me donne de très bons conseils en s'impliquant dans les projets.
Beaucoup de gens m'appellent et tentent de me donner des conseils mais au final ils n'apportent rien.
On a le sentiment que beaucoup à Strasbourg souhaitent votre échec, voir même un dépôt de bilan du club : que cela vous inspire-t-il ?6 actionnaires en 13 ans c'est aussi ça la réalité du Racing. Certains tentent de faire croire qu'ils aiment le club mais ils aiment surtout ce que représente le club....
En essayant de tuer le Racing, ils vont tuer le centre de formation, mettre au chômage les salariés et effacer de la carte le football pro en Alsace.
La presse ne vous loupe pas et charge les repreneurs depuis près de 10 mois : pensez-vous que le rôle de la presse est néfaste pour le club ?Même si le club est une fierté alsacienne, il appartient aux actionnaires actuels.
Comme souvent les supporters et les journalisent sportifs nient cette réalité, d'où certains dérapages qui n'ont au final aucune importance s'ils n'engendrent pas de la violence.
Pensez-vous que les supporters sont manipulés par la presse et certains minoritaires ? Que souhaitez-vous leur dire pour les rassurer ?Tous les supporters ne sont pas manipulés. Les jeunes le sont toujours c'est bien connu.
Les anciens sont parfaitement conscients de la réalité.
Il vous est reproché de ne jamais avoir exposé votre projet sportif : pouvez-vous nous le détailler ?S'appuyer sur nos jeunes et nos joueurs d'expérience. Créer en esprit commando, un esprit groupe et alsacien pour remonter et stabiliser l'équipe en ligue 2. Recruter intelligemment ensuite sur une ou deux saisons pour remonter en ligue1.
Parallèlement je souhaite créer les conditions de réussite sportive grâce au nouveau stade et à la compétition de l’Euro2016 qui va favoriser la dynamique de la remontée.
Et votre projet financier pour le Racing : quel est-il ?Nous avons déjà investi ce que jamais personne n'a investi dans ce club. Si nous remontons en ligue 2 il faudra de nouveau remettre de l'argent sur la table.
Le centre de formation est un coût énorme pour un club de national : garantissez-vous son avenir et comment allez-vous le financer ?Nous sommes en train de créer un partenariat avec l'Inde pour leur faire bénéficier de notre expertise dans leur pays. Nous sommes sur le point de trouver des partenaires pour financer ce programme et par la même occasion financer notre centre de formation qui est classé 8ème de France. (KCB)