Thomas Martin vit sa plus belle saison à Chambly, lancé dans la bataille pour le maintien. Mais avant de fréquenter le petit club de National, l’ancien milieu de terrain du Racing a, un temps, évolué avec les plus grandes stars du foot hexagonal.
Une grosse déception peut précéder un spectaculaire rebond. L’aventure de Thomas Martin, au Racing, s’est plutôt mal terminée, comme les histoires d’amour en général.
L’élégant milieu de terrain avait débarqué dans l’urgence, en un été 2011 où le club strasbourgeois avait été relégué en CFA 2, ce qui correspondait à l’année zéro pour le Racing. François Keller avait activé ses réseaux, aux six coins de l’Hexagone. Martin, en fin de formation au Havre, trouvait à Strasbourg un joli lieu pour rebondir.
Une dizaine de minutes avec Zlatan !
« Il y a des images qui restent, évidemment, les derbies face au Sporting Schiltigheim la première saison, face au FC Mulhouse la seconde, cela avait été des moments forts, souligne-t-il. On avait battu des records d’affluence à chaque fois. J’ai marqué à la Meinau (en 45 matches, il avait trouvé sept fois le chemin des filets), c’était à chaque fois quelque chose de particulier. J’ai vécu les pires années de ce club mais on était au début de quelque chose. Après, c’est vrai, j’ai été déçu de ne pas être prolongé. »
Staff et dirigeants, à l’heure du retour en National, avaient décidé de renouveler une bonne partie de l’effectif. Thomas Martin en avait fait les frais.
Après une saison à se reconstruire à Quevilly, en CFA, le joueur de 26 ans va connaître une expérience assez incroyable pour un anonyme du monde amateur. Il est recruté pour encadrer la réserve du PSG, à l’instar de Franck Dufresne il y a quelques années.
Le voilà à faire le nombre lors de quelques trêves internationales. « Au début, je n’avais pas pensé y signer. Et puis tu as l’occasion de t’entraîner avec de grands joueurs, régulièrement, et même de faire un match amical, une dizaine de minutes, face à l’Inter Milan », apprécie-t-il un peu plus d’un an après.
À Marrakech, devant 20 000 spectateurs, le 30 décembre 2014, il a vécu un sommet personnel, remplaçant Marco Verratti pour un match sans autre enjeu que de redonner aux étoiles parisiennes le rythme de la compétition à venir.
Ibrahimovic, Lucas ou Rabiot sont sur le terrain et Thomas Martin peut se dire qu’il a bien fait de signer au PSG.
Rebond à Chambly
L’aventure ne dure qu’un an. Chambly lui donne la possibilité de gravir un échelon. Pour l’heure, le natif de Honfleur ne le regrette pas. « C’est sûr qu’en termes d’ambiance, ce n’est pas la même chose qu’à Paris, explique-t-il. Mais je réussis une saison régulière dans un championnat compliqué. C’est le plus haut niveau que j’ai connu jusqu’ici. Il n’y a jamais de matches tranquilles pour les équipes du haut ou du bas de tableau. »
Chambly n’a ainsi que trois points d’avance sur la zone rouge, vraiment pas assez pour aborder le match à la Meinau, vendredi, en touriste.
Cette saison, le club picard s’est offert une belle tranche de bonheur en Coupe de France, avec un exploit face à Reims (4-1) puis une jolie résistance en 16e de finale face à Lyon (0-2).
Il s’agit de ne pas la gâcher avec une descente. « On a vécu une belle campagne, importante pour le club puisqu’on a fait parler de lui, considère le milieu de terrain. Après, il faut gérer ce type d’événement. Inconsciemment, tu peux toujours jouer un peu avec le frein à main. Mais il faut se remettre dedans. »
Avec cinq points en trois matches, la bande de l’emblématique coach Bruno Luzi a repris un peu d’allant depuis un mois.
Même s’il y a des regrets par rapport à la dernière sortie, un nul face au CA Bastia. « On aurait dû gagner ce match pour vraiment bonifier le nul qu’on avait accroché à Avranches, souligne-t-il. Maintenant, on sait qu’il y a ce déplacement à Strasbourg où on veut bien figurer. Certains de l’équipe vont évoluer pour la première fois devant plus de 10 000 personnes. L’idée, c’est de faire un match sérieux avec de bonnes intentions. »
Et Thomas Martin pourra prodiguer quelques conseils. Sans aucun sentiment de revanche, il ne serait pas pour lui déplaire de briller en un théâtre où il s’est bien amusé.
dna
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