« Dans le dur »
Le Racing a été éliminé au stade des 8es de finale de la Coupe de France par une équipe d’Avranches plus volontaire. Les Strasbourgeois, dépassés dans la Manche, doivent trouver un second souffle pour repartir de l’avant en Ligue 2.
La fête a été belle, mercredi soir, à Avranches, au stade René-Fenouillère. Pyramide de joueurs hilares, envahissement de pelouse et apéro prolongé dans le gymnase d’à côté… Les Normands ont savouré ce grand classique de Coupe de France, où “le petit” élimine “le gros”.
Et, cerise sur le gâteau, l’équipe de National a gagné le droit de « finir en beauté » (dixit Damien Ott, son entraîneur), puisqu’elle a hérité du Paris-SG en quart de finale (lire aussi encadré).
Bref, voilà une soirée plus que parfaite pour les Normands, qui continuent leur incroyable aventure en Coupe de France.
« On n’est pas bien entré dans le match »
La joie bon enfant des Avranchinais contrastait avec les mines sombres des Strasbourgeois. Après la défaite concédée face à Clermont à la Meinau la semaine passée (0-2), les hommes de Thierry Laurey se sont à nouveau inclinés. Et en montrant, qui plus est, un visage inquiétant.
La première mi-temps des Alsaciens a été d’une indigence rare pour une équipe habituellement volontaire et joueuse. Pertes de balle, mauvais contrôles et duels perdus… le Racing a tout fait à l’envers durant les 45 minutes initiales.
« En première mi-temps, Avranches nous a posé beaucoup de problèmes », reconnaissait Felipe Saad. « On n’est pas bien entré dans le match », concédait Anthony Gonçalves.
Et les Alsaciens ont encore mis vingt bonnes minutes, en deuxième période, pour se montrer entreprenants. Entre-temps, Mayulu avait (logiquement) ouvert la marque. Avec un peu de réussite, Avranches aurait même pu plier la rencontre dans la première heure. Hormis Saad et Mangane derrière, et Blayac devant, personne n’a tenu son rang côté strasbourgeois, excepté pendant le dernier quart d’heure du temps réglementaire où les Alsaciens ont poussé.
La pelouse de René-Fenouillère, très grasse, n’était pas le billard idéal pour produire du jeu. Damien Ott était d’ailleurs le premier à s’en excuser. Mais cela n’a pas empêché Avranches de montrer un profil séduisant, notamment sur les côtés, où le jeune Alsacien Jonathan Clauss et Fofana ont surclassé le duo Salmier/Dos Santos.
Au milieu (où il faut souligner la bonne entrée de Gragnic), le Racing a aussi été “bougé”. Offensivement, Blayac s’est procuré un wagon d’occasions et Guillaume – auteur d’une splendide panenka lors de la séance de tirs au but – a apporté de la fraîcheur en fin de rencontre, tout comme Sacko. Mais tous ont manqué de réalisme face à un Beuve inspiré…
Quelques minutes après la fin de la rencontre, Thierry Laurey ne voulait pas accabler ses joueurs, même s’il pointait du doigt quelques manquements.
« Il fallait en vouloir un peu plus. On s’est battu, mais de manière désordonnée. Il y a peut-être eu un manque de concentration, de vigilance… Or sur un tel terrain, on se doit d’être pro et ne pas laisser l’adversaire y croire », exposait l’entraîneur.
Balles de break et hold-up
« En ce moment, on est dans le dur, ajoutait-il aussi. En première partie de saison, même quand c’était compliqué, on s’en sortait. Là, on n’y arrive pas. Pourquoi ? Il y a peut-être un peu de fatigue… Mais il ne faut pas oublier non plus que ce n’était pas une DH en face ».
Au crédit des Alsaciens, on retiendra cette égalisation, arrachée par Gragnic dans les arrêts de jeu. « On a été costaud dans les dernières minutes, cela prouve encore une fois qu’on a un bon état d’esprit. On se bat jusqu’au bout », estimait Felipe Saad.
En prolongation, même si Avranches a eu des balles de break, le Racing aurait aussi pu tuer la rencontre. Tout comme il a eu l’opportunité de réaliser le hold-up parfait lors de la séance de tirs au but, Lavenant ayant relancé le Racing en butant sur Bonnefoi, après un échec inaugural de Lienard. Las, comme le soulignait Laurey, « on a eu des possibilités, mais ça n’a pas tourné en notre faveur ».
La page Coupe étant tournée, le Racing peut maintenant se concentrer sur « son pain quotidien », la Ligue 2. En espérant que les retours conjugués de Boutaïb, Seka et Ndour aident les Bleus à repartir de l’avant, dès lundi, sur le terrain de Valenciennes…
dna
Damien ott : «Le PSG, c’est incroyable !»
Damien Ott était très heureux après la victoire des siens. Et c’est un euphémisme. L’ancien entraîneur des SR Colmar, toujours aussi passionné et démonstratif a d’abord cru « que le ciel (lui) était tombé sur la tête » quand Gragnic a égalisé. Il a ensuite tremblé durant toute la prolongation et a finalement terminé le match… sans regarder les tirs au but.
« Je me suis caché dans le vestiaire, non, je ne pouvais pas regarder ça », a lancé le coach après coup.
Et après cette qualification historique pour les quarts de finale, le meilleur était encore à venir pour l’entraîneur alsacien, puisqu’il défiera le PSG ! « C’est incroyable, incroyable… On va jouer le PSG », n’en revenait pas l’Alsacien, ivre de joie devant l’écran géant installé dans le gymnase attenant au stade. Avant d’ajouter : « On va aller jouer à d’Ornano je pense (le stade de Caen, ndlr) … Finir cette aventure face au PSG, devant 20 000 spectateurs, c’est un rêve. »
« Et en plus, je n’ai pas besoin de préparer ce match, se marrait le coach. Je ne vais pas dire à mes défenseurs “attention, Cavani préfère partir à droite”… Ça servirait à quoi ? Non, je vais juste leur dire de se faire plaisir et de faire du mieux possible. »
dna