Dimanche le 28/11 à 15h

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Racing : défense figée, le reste est ouvert
Ce vendredi après-midi, les joueurs du Racing ont eu droit à la traditionnelle séance vidéo d’avant-match pour décrypter les forces et les faiblesses de l’adversaire. Il y avait du boulot, car Julien Stéphan s’attend à affronter une AS Monaco du « niveau Ligue des champions », qualifiée depuis jeudi et son succès contre la Real Sociedad (2-1) pour les 8es de finale de l’Europa League.

En l’absence prolongée de Le Marchand (dos), le technicien du Racing n’a guère le choix en défense. Au milieu et en attaque, en revanche, différentes associations sont possibles, même s’il n’a pas l’intention de tout chambouler pour ce premier match d’une série de trois en une semaine.

Côté monégasque, l’état de santé du défenseur Badiashile, sorti en grimaçant jeudi, est jugé rassurant par son coach Niko Kovac, alors que le milieu Tchouaméni, préservé en raison d’un coup pris mercredi à l’entraînement, est déclaré apte pour la venue du Racing.
L’équipe possible : Sels - Guilbert, Perrin, Nyamsi, Djiku, Caci - Bellegarde, Sissoko, Thomasson - Ajorque, Gameiro

Monaco - Racing : dingueries au pied du Palais
Longtemps rudoyé par Monaco au stade Louis II, le Racing est entré en rébellion ces dernières saisons à travers deux coups d’éclats tonitruants et une défaite frustrante au terme d’un match échevelé. Retour sur ces trois dingueries en Principauté.
Julien Stéphan ne croit pas aux lois des séries. « Elles sont toutes faites pour s’arrêter et il n’y a pas de vérité dans le foot », constate le technicien. Les faits lui donnent raison.

Alors qu’historiquement, le club strasbourgeois est abonné aux gadins à Monaco – 33 défaites en 45 oppositions dans l’élite depuis 1953, avec une différence de buts affolante de moins 50 –, la litanie démoralisante a connu une fin.

Quarante ans, cinq mois et 17 jours après que Piasecki et Gemmrich eurent validé le dernier succès des Bleus en Principauté un jour d’été 1978 (2-0), Thomasson et les siens ont enfin pu pousser la chansonnette dans le vestiaire de Louis II.
Acte I, 19 janvier 2019 (1-5)
Le Racing a poliment pris le bouillon pour son retour à Monaco l’année de la remontée – 3-0 en septembre 2017 avec un doublé du “Tigre” Falcao. Mais il revient en janvier 2019 avec le vent dans le dos et près du double de points par rapport à un adversaire alors en perdition.

La leçon est magistrale. Benaglio ramasse à cinq reprises le ballon au fond de ses filets. Le gardien suisse voit notamment “Ibou” Sissoko nettoyer sa lucarne d’une frappe de loin – « Mon plus beau but en carrière », en sourit encore le milieu de terrain – puis est totalement impuissant sur le raid de 50 mètres d’Ajorque au milieu de quatre Monégasques qu’il conclut d’un tir croisé du gauche. Le Réunionnais signe là son premier doublé en Ligue 1.

Le néo-entraîneur Thierry Henry ne survit pas à cette humiliation et perd sa place dans la foulée.

Acte II, 25 janvier 2020 (1-3)
Un an plus tard, les Bleus ont encore faim et veulent se racheter après le triste derby perdu à Metz (1-0) deux semaines plus tôt.

L’incontournable Ajorque ouvre le score sur un débordement de Zohi, Sissoko trouve Thomasson qui double la mise et ce bon vieux Mitrovic vient placer la balle sous la transversale d’une tête rageuse à la suite d’un corner de Lala.

Si Jovetic adoucit la note, l’éphémère coach espagnol de l’ASM Robert Moreno est dépité. Thierry Laurey, lui, savoure avec modération.

Acte III, 27 sept. 2020 (3-2)
Le Racing sort marri et tout penaud de ce match décousu. Mené de deux buts à la pause après avoir été exagérément débordé par Aguilar et Ballo-Touré sur les côtés, Chahiri (prêté à Caen cette saison) réduit l’écart 17 secondes après le début de la seconde mi-temps, bien aidé par Ajorque. Mais la défense alsacienne est aux abois et Ben Yedder s’offre un doublé (3-1).

A onze contre neuf lors des 25 dernières minutes après les expulsions de Tchouaméni puis de Disasi, les Bleus recollent encore grâce à Ajorque qui provoque et transforme le penalty de l’espoir, inscrivant au passage son quatrième but en trois visites princières.

Face à des Monégasques « héroïques », selon leur coach Niko Kovac, le Racing ne revient pas. Plus que les deux exceptions précédentes, c’est d’ailleurs ce revers que retient Julien Stéphan, arrivé cet été sur le banc alsacien.

« Deux ou trois ans, dans le foot, c’est long, dit ainsi le Breton. La dernière fois, en revanche, ça s’est fini par une défaite malgré une double supériorité numérique. » Une manière comme une autre de rappeler qu’au pied du Palais, le Racing est souvent tombé de haut.
dna

L’adversaire du Racing : des Monégasques libérés d’un poids
Assurée de terminer à la première place de son groupe en Ligue Europa et donc de poursuivre son aventure européenne en mars, l’AS Monaco va pouvoir se concentrer sur les affaires domestiques pour combler son retard sur le podium de la Ligue 1.
Meilleure équipe du cycle retour la saison dernière, avec 45 points engrangés sur la seconde moitié du championnat (soit un de plus que Lille, le futur champion, et deux de plus que son dauphin, le Paris SG), l’AS Monaco était parvenue, dans le dernier quart du championnat, à se hisser sur la troisième marche du podium de la Ligue 1.

La “bascule”, les hommes de Niko Kovac l’avait réalisée lors d’une 31e journée qui a impacté beaucoup de choses en haut de tableau. Les Monégasques étrillaient le FC Metz à Louis II (4-0) et doublaient les Lyonnais, tenus en échec (1-1) à Lens, tandis que Lille s’imposait au Parc des Princes (0-1).

Pas plus que le Paris SG dans sa course au titre avec Lille, Lyon ne parvenait à reprendre la troisième place, qui ouvrait les portes des tours de qualification à la Ligue des Champions aux Monégasques.

Mais au cœur de l’été, cette campagne pour accéder à la phase de groupes de la C1 était peut-être un cadeau empoisonné. Elle n’est en tout pas sans rappeler celle du Racing, deux ans plus tôt à l’étage inférieur, en Ligue Europa.
Les Strasbourgeois avaient cru en leurs chances jusqu’au bout, passant deux premiers tours de qualification avant de s’incliner en barrage face à l’Eintracht Francfort (victoire 1-0 le 22 août 2019 à la Meinau, défaite 3-0 au retour une semaine plus tard). La débauche d’énergie avait eu des conséquences en championnat, le Racing n’y relevant la tête qu’après la 10e journée.

Cet été, les Monégasques ont été encore plus proches de passer le cut. Après une entrée en matière maîtrisée contre le Sparta Prague, ils ont buté en barrage contre le Shaktar Donetsk. Battus 1-0 à domicile à l’aller, ils s’imposent 2-1 dans le temps réglementaire en Ukraine. Mais comme les buts à l’extérieur ne comptent plus double, ils n’ont pu qu’arracher une prolongation qui leur a été fatale.

« Trois mois pour grimper au classement en championnat »
Reversés en Ligue Europa, Youssouf Fofana – qui avait participé à la moitié de la campagne du Racing en Ligue Europa (*) – et ses coéquipiers ont eu du retard à l’allumage en Ligue 1, ne faisant leur entrée dans la première moitié du classement que fin septembre à l’issue de la 8e journée.

Ce début de saison timoré sur la scène hexagonale ne change pas beaucoup la donne aux yeux de Julien Stéphan. « Il y a beaucoup de matches où ça ne s’est pas joué à grand-chose pour eux. Mais je suis convaincu qu’en fin de saison, ils seront tout en haut, estimait vendredi le coach du Racing. Et ce n’est pas le match d’hier (jeudi) qui va me faire dire le contraire. »

En effet, l’ASM a verrouillé la première place de son groupe en prenant le meilleur sur la Real Sociedad (2-1), Youssouf Fofana inscrivant le second but, son premier sous le maillot monégasque. « C’est bien pour lui, ça faisait longtemps qu’il n’avait pas marqué », se réjouit Ibrahima Sissoko pour son ancien coéquipier, muet devant un but adverse depuis le 30 novembre 2019 (contre Lyon, à la Meinau).
Assurés à une journée de la fin de la phase de groupes de jouer les 8es de finale de la Ligue Europa en mars, les Monégasques vont pouvoir se concentrer davantage sur les affaires domestiques. « Nous avons fait le travail en terminant premier de notre groupe. Nous avons maintenant trois mois avec uniquement la Ligue 1 et la Coupe de France au programme, donc nous devons mettre toute notre énergie dans ces deux compétitions, notamment pour grimper au classement en championnat », prévient d’ailleurs Niko Kovac.

Libérés d’un poids, les Monégasques ne voudront pas attendre pour grignoter leur retard.

(*) Youssouf Fofana a joué les premiers matches avant de se blesser en championnat contre Metz le 11 août. Il a été transféré à Monaco le 29 janvier 2020
dna

Sommet européen en Principauté pour le Racing
Ce dimanche (15h) dans l’indifférence de la Principauté, le Racing va tenter de lancer sur de bonnes bases sa semaine à trois matches. Avant de penser à Bordeaux puis Nice, il s’agira de se hisser au niveau européen de l’AS Monaco. Toujours plus haut…
Si Paris est une fête, à en croire Ernest Hemingway – les usagers réguliers du RER partageront moins cet avis… – Monaco est une profusion. Sur ce petit bout de Rocher planté en face de la Grande Bleue, Albert II ne sait plus où donner de la tête.

Rien que dans les vingt-quatre prochaines heures, son altesse sérénissime devra montrer le bout de son nez au gala international de gym Princesse Grace (du nom de sa mère), tendre une oreille au philharmonique de Monte-Carlo dirigé par Kazuki Yamada puis l’autre au Jazz Festival où se produit Gregory Porter.

Stéphan : « On a déjà pris beaucoup de points. Mais on y va pour en prendre d’autres ! »
Et lundi soir, dans les salons cossus de l’Hôtel Fairmont – 519 euros la nuitée, mais avec vue sur la mer, le côté jardin est un poil moins cher – le prince présidera les 19es Golden Foot Award, sorte de Ballon d’Or princier au retentissement assez limité.

Benzema, Salah, Lewandowski, Lukaku ou Messi, entre autres, sont en compétition pour laisser les empreintes dorées de leurs pieds à côté de celles de Maradona ou Zidane, sur la “Champions Promenade” en face de la plage du Larvotto. Et comme le lauréat fait chaque année le déplacement, on imagine assez aisément que les arguments du Palais sont en or massif.

De fait, le match dominical entre l’AS Monaco et le Racing ne constitue qu’un micro-événement au milieu de cette luxuriance. Mais Albert II aura quand même le temps de se présenter au stade Louis II (du nom de son grand-père), comme pour chaque match à domicile.

Il y a d’ailleurs manifesté sa joie contenue jeudi soir quand l’équipe de Niko Kovac est venue à bout des vaillants Basques de la Real Sociedad (2-1), une victoire synonyme de qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue Europa alors qu’il reste encore une journée de phase de groupe à disputer.

Quand on sait que l’affiche n’a pas passionné grand monde – 3 834 spectateurs, dont 25 ultras du kop enfiévré –, la venue du Racing va assurément laisser la Principauté de marbre.

C’est dommage. L’opposition alsaco-monégasque offre une garantie de spectacle depuis quelques années. Les buts tombent à foison – 15 sur les trois derniers matches – même si les Bleus ont pris leurs aises dans un jardin qui leur était longtemps hostile, avec deux succès tonitruants.

« Mais le match le plus proche dans le temps s’est terminé par une défaite (3-2 en septembre 2020, NDLR) en double supériorité numérique », tempère Julien Stéphan, qui a « conscience de la difficulté de la tâche face à une équipe qui est passée tout près de la Ligue des champions ».
Comme toujours, le technicien du Racing convaincra ses hommes qu’il y a la place pour gagner, peu importe les forces de l’adversaire. Certes, à l’extérieur, c’est bien plus compliqué qu’à la Meinau. Jusque-là, seul Lens s’est laissé prendre entre les griffes strasbourgeoises (0-1, 7e journée).

Mais la dynamique actuelle – 9 points glanés sur les 18 derniers mis en jeu contre des « adversaires de [leur] championnat (*)», selon Stéphan – est plutôt porteuse.

« Je suis quelqu’un de très positif, développe le quadragénaire breton. On a déjà pris beaucoup de points. En avoir dix-neuf à ce stade de la saison, être ex aequo avec Monaco, ça contente tout le monde, je pense. Mais on y va pour en prendre d’autres ! »

Comment procéder face à une ASM à la densité athlétique forte au milieu de terrain et qui aime presser son adversaire bien haut ? « Il faudra déjà bien sortir les ballons et prendre les bonnes options pour les mettre en difficulté, dit Julien Stéphan. Il ne s’agira pas d’attendre dans notre moitié de terrain. On doit aussi être en capacité de leur mettre la pression. On aime le faire, même si c’est nouveau pour nous. Parfois, c’est plus difficile car l’adversaire a la qualité technique pour s’en sortir. »

Ajorque, le retour de l’attaquant providentiel
Le Racing pourra s’appuyer sur sa fraîcheur physique par rapport à un adversaire qui a laissé beaucoup de jus jeudi et surtout compter sur le retour de trois joueurs dont Ludovic Ajorque, suspendu dimanche dernier contre Reims (1-1) .

« Ludo a faim, sourit son entraîneur. J’espère qu’il aura autant de réussite qu’Adrien (Thomasson) quand il était revenu de suspension. Il a été ultra-décisif derrière (deux buts et une passe entre Lorient et Nantes). »

Comme le grand Ajorque a pris l’habitude de briller à Louis II, avec ses quatre réalisations en trois visites, tous les espoirs sont permis. Pour les Bleus, Monaco peut redevenir une fête.

(*) Montpellier, Saint-Etienne, Rennes, Lorient, Nantes, Reims
dna

la composition des deux équipes
Du côté du Racing, elle est conforme à celle que nous annoncions en amont de la rencontre:
Sels - Guilbert, Perrin, Nyamsi, Djiku (cap.), Caci - Sissoko, Bellegarde, Thomasson - Diallo, Ajorque.
Les remplaçants:
Kawashima (g), Fila, Aholou, Liénard, Prcic, Kandil, Waris, Gameiro, Sahi

Le onze de départ monégasque:
Nübel - Aguilar, Disasi, Maripan, Caio Henrique - Jean Lucas, Volland, Fofana - Golovin, Ben Yedder, Diop
Les remplaçants:
Majecki (g), Sidibé, Matsima, G. Martins, Tchouaméni, Jakobs, Lemaréchal, Matazo, Boadu.

A noter que dans l'organisation de l'entrejeu strasbourgeois, Sissoko est placé à gauche du trident tandis que Thomasson a glissé à droite. Bellegarde est à la récupération dans l'axe

Ibrahima Sissoko reçoit le premier carton jaune du match après avoir retenu par le haut du corps Ruben Aguilar.

Penalty pour Monaco !
Sur une ouverture lumineuse de l'extérieur du droit de Golovine pour Volland dans la surface, sur la droite, Djiku retient l'attaquant monégasque par le bras gauche. Volland tombe et l'arbitre désigne le point de penalty.

But 1-0

Ben Yedder s'élance... il frappe vers le poteau droit de Sels, qui saute du bon côté mais n'a pas la détente suffisamment longue pour sortir le ballon. C'est dur, mais ça fait 1-0 pour Monaco
.

Penalty pour Strasbourg !
après 22 secondes de jeu dans cette deuxième période, penalty pour le Racing pour cette faute de Fofana dans la surface sur Ajorque

But 1-1 Ajorque

Carton jaune pour Youssouf Fofana

Jean Lucas cède sa place à Tchouaméni

Et Sofiane Diop est remplacé par Myron Boadu.

Caio Henrique est remplacé par Ismail Jakobs.

Avertissement à Volland pour cette faute avec beaucoup de retard sur Sissoko

Wissam Ben Yedder est remplacé par Gelson Martins.

Et Youssouf Fofana est remplacé par Eliot Matazo.

Ludovic Ajorque, auteur de son 6e but de la saison en Ligue 1, est remplacé par Kévin Gameiro.

Petit frayeur pour Kévin Gameiro, qui se prend les pieds dans une bâche publicitaire après la ligne de sortie de but, avant de tomber sur le panneau derrière. Petite douleur au poignée droit, mais ça semble aller pour l'ancien attaquant de Séville.

Ibrahima Sissoko cède sa place à Dimitri Liénard.

Il y aura cinq minutes minimum de temps additionnel

C'est Fini 1-1

.

les forces du progrès
C’est un bon point que les Strasbourgeois sont venus chercher ce dimanche à Monaco, équipe européenne contre laquelle les Bleus ont fait jeu égal (1-1). Le compteur continue à tourner, la confiance va crescendo. C’est le moment de capitaliser, dès mercredi (19h) contre Bordeaux.
À peine étaient-ils assis dans les vestiaires de Louis II à délacer leurs chaussures et à retrouver leur souffle après un match plein que les Strasbourgeois n’avaient déjà plus qu’une idée en tête : le match de mercredi à la Meinau contre Bordeaux.

« Les joueurs ont passé le message d’eux-mêmes, ils veulent être ambitieux dans le jeu et faire plaisir à nos supporters, confie Julien Stéphan. Tout le monde prend du plaisir dans les points que l’on prend. »

« Toujours envie de faire plus et mieux »
Cette attitude résolument positive en dit suffisamment long sur l’état d’esprit qui anime les âmes bleues cette saison. Non, plus personne ne se contente d’un match nul à Monaco, gros bras du championnat qui vient de se qualifier pour les huitièmes de finale de la Ligue Europa en dominant jeudi la Real Sociedad (2-1).

« Les gars ont cette ambition de progrès avec l’humilité de savoir que la compétition est difficile, apprécie le technicien du Racing. Ils ne s’enflamment pas après des bons matches et ont toujours envie de faire plus et mieux. C’est un climat très intéressant au quotidien. »
Dans la douceur monégasque de cette fin novembre qui tranche singulièrement avec la froidure alsacienne, il a fallu se retrousser les manches pour bousculer la hiérarchie. D’autant que le Racing a vécu le scénario le plus frustrant qu’il soit en fin de première période : se créer des occasions et rentrer aux vestiaires avec un but dans la musette.

Sur la lancée de leur succès européen, les Monégasques bousculent la défense alsacienne, à l’image de cette frappe de Ben Yedder renvoyée par le poteau de Sels (9e). Mais à partir de la demi-heure de jeu, ils commencent à piquer du nez, bien étouffés par la pression exercée aux quatre coins du terrain.

« On était tous persuadés que l’on serait récompensés à la fin »
Jusque-là incapables d’inquiéter Nübel, les Strasbourgeois se montrent même menaçants devant le but du gardien allemand. Mais leurs situations favorables ne donnent rien.

L’indispensable Ajorque fait un mauvais choix en privilégiant le tir à la passe (33e). La sentinelle Bellegarde s’applique sur sa frappe à l’approche de la surface mais n’y met pas suffisamment de force (36e). La gâchette Diallo manque d’adresse quand Sissoko la décale après un festival où le milieu élimine Disasi d’un petit pont (42e).

La belle séquence est donc gâchée juste avant la pause par une faute plutôt inutile et globalement stupide de Djiku, qui accroche Volland dans la surface. Jeu de main, jeu de vilain. M. Gautier siffle fort logiquement un penalty que le capitaine Ben Yedder se charge de transformer (1-0, 45e +1).

« Je n’ai pas revu l’action, mais c’est sûr que Volland, excentré, n’est pas en position de pouvoir tirer ni de marquer, concède Julien Stéphan qui n’accable pas son défenseur. Voilà, c’est un coup du sort. C’était difficile d’être menés vu la qualité de notre première période. »

Durant le quart d’heure de pause, le coach va s’évertuer à chasser le doute dans les esprits, si tant est que celui-ci y a prise. « Je leur ai dit de continuer, de rester unis et d’être courageux par rapport au plan de jeu, aux intentions, à la volonté de presser. Il fallait poursuivre. On était tous persuadés que l’on serait récompensés à la fin. »

La récompense intervient bien plus vite que prévu. Vingt-deux secondes seulement après la reprise, l’ex-Strasbourgeois Fofana – déjà expulsé jeudi contre les Basques – ceinture Ajorque dans la surface sur une passe lumineuse de Thomasson. Le Réunionnais se charge d’exécuter la sanction et inscrit son cinquième but en quatre visites à Louis II (1-1, 46e ) !
Le plus dur est alors fait. Les Alsaciens, joueurs et volontaires, maintiennent leur idée directrice essentiellement portée par l’intenable Thomasson avant de reculer lors des dix dernières minutes et de trembler un peu dans les arrêts de jeu quand Golovine et surtout Boadou tentent d’arracher la victoire.

Avec ce vingtième point en quinze journées, le Racing (8e ) – invaincu depuis quatre matches – continue d’avancer. Le voilà donc prêt à accélérer dès mercredi (19h) contre une équipe de Bordeaux tombée à domicile contre Brest et aux portes de la zone de relégation.

Les forces du progrès sont en marche. La Meinau veut les sublimer.
dna

Ajorque - Thomasson, liaison dangereuse
Sur un penalty qu’il avait obtenu après une passe lumineuse de son pote Adrien Thomasson, bête noire des Monégasques, Ludovic Ajorque a inscrit son sixième but de la saison, le cinquième en quatre visites dans un stade Louis II où il a systématiquement trouvé la faille.
Ce n’est pas une charade, mais ça y ressemble. Mon premier mesure 1,97m et a toujours marqué à Monaco depuis son arrivée à Strasbourg en 2018. Mon second est plus râblé, mais a fait de l’armada princière sa proie favorite en Ligue 1 : il lui a planté cinq buts durant sa carrière.

Mon tout fait du duo l’une des associations les plus complémentaires du championnat de France. Un tandem qui, ce dimanche, a encore fait mal au club monégasque et permis au Racing de récolter son 20e point sur les bords de la Méditerranée.

Après 22 secondes en deuxième période, alors que l’équipe de Julien Stéphan avait concédé l’ouverture du score sur un penalty dans le temps additionnel de la première, les compères Ludovic Ajorque et Adrien Thomasson ont de nouveau frappé. La passe presque aveugle du Savoyard a poussé leur ancien coéquipier strasbourgeois, Youssouf Fofana, à commettre l’irréparable sur le Réunionnais dans la surface de réparation, sur un mouvement de bras comparable à celui d’Alexander Djiku sur Kevin Volland juste avant le repos.

Ajorque : « Non, Louis II n’est pas mon jardin »
Comme le 27 septembre 2020 où il avait lui-même transformé le penalty qu’il avait obtenu pour une faute de Disasi, ramenant son équipe dans le sillage de l’AS Monaco sans parvenir à éviter une défaite 3-2, “Ludo” Ajorque ne s’est pas fait prier. D’une frappe croisée du gauche pleine de sang-froid, il s’est offert, pour son 100e match en Ligue 1, son 39e but, le 6e cette saison, mais aussi le 5e (plus une passe décisive) en quatre excursions en territoire princier. Il y a systématiquement trouvé la cible.

« Tout le monde me parle de ma réussite à Monaco. Mais ce n’est pas pour autant mon jardin, relativise-t-il. J’y ai simplement des occasions et je les concrétise. C’est surtout un beau stade et une belle équipe et je suis content de marquer contre des bons clubs comme ça. Je le suis aussi de ce 39e but pour mon 100e match en Ligue 1, car il permet de rapporter un résultat. »

Une nouvelle fois, la complicité Thomasson – Ajorque a joué des tours à l’AS Monaco. Elle a fait d’autres victimes et en fera encore. Leur entraîneur Julien Stéphan en est persuadé.
Stéphan : « Leur connexion est une force pour nous »
« Au-delà de l’endroit qui leur réussit, ils jouent ensemble depuis longtemps, sont connectés depuis un moment, s’apprécient humainement, ressentent le même football et prennent énormément de plaisir à fonctionner ensemble. Ça se ressent dans le jeu, analyse-t-il. C’est aussi une force pour nous, quelque chose sur quoi on s’appuie dans les animations, les circuits. »

Dans le passé, les deux hommes ont souvent évoqué leur connivence, sur et hors du terrain. Dans les entrailles de Louis II, un Adrien Thomasson pressé ne s’est pas arrêté pour en discourir à nouveau. Sans doute parce qu’elle est pour lui aussi naturelle que pour son comparse. « Adri et moi, on se connaît depuis un petit moment. On a l’habitude de jouer ensemble. Donc, forcément, des connexions se créent, appuie le buteur. Aujourd’hui, ces connexions ont ramené un penalty. »

Elles sont aussi l’un des ciments sur lesquels construit leur coach, bien conscient que cette gémellité footballistique est un atout maître. « On connaît le volume et la disponibilité d’Adri, la générosité et le sens du collectif de Ludo. Tout ça nous permet d’être impactants offensivement. Ils ne sont pas les seuls, mais c’est vrai que cette connexion fonctionne très bien. Quand deux bons joueurs de foot jouent ensemble, ça donne souvent de bonnes choses. »

Ce ne sont pas les Monégasques qui diront le contraire.
dna