Le FC Mulhouse officiellement relégué en National 3
C’était la tendance, c’est désormais officiel. Le FC Mulhouse n’évoluera pas en National 2 cette saison, mais bien en National 3.
Le club alsacien a vu le CNOSF (Comité national olympique et sportif français) confirmer la décision de la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion) de reléguer le club en National 3 après l’audition effectuée mercredi dernier.
En cause ? Un déficit dans les comptes du club pour la saison 2019-2020. « Un élément de règlement, qui n’est même pas écrit, dit que les clubs ne sont pas autorisés à avoir un déficit », commente Eric Descombes, entraîneur et directeur sportif du FCM. « Or, notre déficit nous l’avons couvert deux jours après, pour l’exercice 2020-2021. Ce déficit qu’on avait était dû au Covid et se chiffrait à hauteur de 121 000 euros sur un budget de 1,3 million d’euros, mais sur l’exercice suivant il est couvert. On a fait un virement de 125 000 euros. C’est se moquer du monde. Ce règlement n’est pas écrit donc il ne peut pas être appliqué. Et à ce moment, la DNCG se dit libre d’interpréter les règles telle qu’elle le veut. Ils cherchent des excuses. »
Suite à ce revers devant le CNOSF, le FC Mulhouse n’ira donc même pas plaider sa cause devant le TAS (Tribunal arbitral du sport) comme cela était prévu initialement. Le club présidé par Gary Allen devra ainsi relancer son projet en N3, avec l'objectif de remonter en N2 dès la saison prochaine
dna

FC Mulhouse – FAIG (0-1) Le FCM tombe de haut
Après deux succès de rang en ouverture de la saison, le FC Mulhouse a subi hier sir son premier échec sur sa pelouse du stade de l’Ill, face à une joueuse équipe de la FAIG. Preuve que rien ne sera donné aux Mulhousiens à ce niveau de la hiérarchie.
Piqûre de rappel, avertissement, retour sur terre : les termes ne manquent pas pour qualifier ce qu’a vécu hier soir le FCM sur sa pelouse du stade de l’Ill pour son troisième match en N3. Après une entame de championnat réussie, marquée par deux succès aux dépens d’Épernay (1-0) et Saint-Louis (0-2), l’escadron mulhousien, présenté par certains comme le grand favori dans la course au titre, s’est pris les pieds dans le tapis, abandonnant les trois points à son rival bas-rhinois de la FAIG, candidate déclarée au… maintien.
« On est tous passé au travers »
Un premier accroc qui, écrivons-le tout de suite, ne tient rien du hasard et rappellera donc aux Mulhousiens qu’un statut de favori offre généralement beaucoup plus de galères que de garanties.
S’il veut se faire une place dans le premier peloton et retrouver un championnat de N2 qu’il n’aurait jamais dû quitter cet été, le FCM devra ajouter au blanc de son maillot une bonne dose de bleu de chauffe. Autrement dit, il devra montrer tout ce qu’il n’a pas su faire hier soir face à une équipe de la FAIG qui avait calqué pour l’occasion son système de jeu sur celui des Mulhousiens (3-5-2).
« Nous avons fait un non-match. Nous n’avons donc aucune excuse, résumait d’ailleurs un Eric Descombes lucide. On a tout mal fait. On a été lents ou alors on s’est précipité. Et puis on a été infichu de mettre une seule de nos nombreuses occasions au fond. On est tous passé au travers, moi le premier puisque mes hommes sont entrés sur le terrain sans le mordant nécessaire. C’est peut-être une bonne chose au final, ça va remettre certaines choses en place. »
Ce rendez-vous aurait pourtant pu prendre une belle tournure dès la 16e  lorsque Soumah s’échappait seul face au gardien bas-rhinois Schmitt, mais sa frappe prenait la direction du parking et donnait ainsi le la d’une soirée où rien n’allait fonctionner comme il faut. Alors que le FCM vendangeait par la suite une nouvelle occasion de prendre son envol, toujours par Soumah, la FAIG prenait doucement mais sûrement la bonne température du match.
« L’idée, c’était vraiment de faire le dos rond durant leur temps fort et de rester disciplinés tactiquement, résumait Amar Ferdjani, le coach bas-rhinois. Ensuite, on savait que quelques petits coups allaient se présenter et qu’il allait falloir ne pas les manquer. »

Un ballon relâché, c’est Palau

Il faut croire que l’entraîneur illkirchois avait vu le match avant même le coup d’envoi. Car sur une sortie aérienne de Ndoye, le gardien mulhousien retombait malencontreusement sur un attaquant adverse et relâchait le ballon. Une aubaine pour Palau qui passait par là (0-1, 65e ).
Désormais mené, le FCM continuait de se procurer quelques situations par Sadio (55e ) ou Essomba (83e ), mais ne touchait jamais au but. Enfin si, une seule fois, mais la frappe de Sadio heurtait la transversale (84e ). Pas de quoi assommer une équipe bas-rhinoise qui manquait de son côté le 2-0 sur une frappe de Bouzenna extirpée de la lucarne par Ndoye (78e ).
« On ne va pas faire la fine bouche, concluait Ferdjani. On est super contents de gagner ici. Écrivez bien que je suis fier de mes joueurs. » Voilà, c’est fait.
La fiche
FC MULHOUSE 0
FAIG 1
➤ Mi-temps 0-0. Stade de l’Ill. 250 spectateurs. Arbitre : M. Bidau assisté de MM. Ohlmann et Morcet.
➤ But : Palau (65e ).
➤ Avertissement : Godel (51e ) à la FAIG.
❏ FC MULHOUSE : Ndoye - Sané, Okan, Diouf - Kecha (cap.), Dardouri, Bouhabila (Delbos 46e ), Brahmia (Estrada, 79e ), Essomba - Sadio, Soumah (Bando, 46e ). Entraîneur : Eric Descombes.
❏ FAIG : Schmitt - Bahl, Godel, Herceg - Palau, Destenay (cap.), Ducaroy, Heiligenstein (Weiss, 75e ), Helfer - Soumah (Bouzenna, 61e ), Schall (Ntjam Manguele, 79e ). Entraîneur : Amar Ferdjani.
dna

National 3 : FC Mulhouse - SR Colmar (3-2) Le dernier mot à Mulhouse
Rejoint au score à un quart d’heure du terme alors qu’il menait 2-0, le FC Mulhouse a néanmoins trouvé les ressources pour arracher la victoire dans le derby de N3 qui l’opposait à un SR Colmar un poil trop naïf, ce samedi au stade de l’Ill (3-2).

Des buts, des très jolis même, des rebondissements, du rythme et des tribunes du stade de l’Ill bien plus animées qu’à l’accoutumée : le derby haut-rhinois du National 3 entre le FC Mulhouse et le SR Colmar a tenu toutes ses promesses. Du moins en termes de spectacle et d’ambiance.
Pour ce qui est du résultat, évidemment, il n’a contenté que les Mulhousiens, tout à leur joie de renouer enfin avec le succès après deux revers consécutifs. Et soulagés aussi d’avoir évité le pire dans un match qu’ils pensaient avoir pourtant plié en marquant le 2-0 en début de seconde période, mais qui fut totalement relancé à un quart d’heure de la fin lorsque les Colmariens revenaient à la marque (2-2).
Mais dans un match qui ressemblait alors plus à un combat de boxe, c’est le SRC qui finissait K.-O. À la plus grande incompréhension de son coach José Guerra. « On revient à la marque au prix d’une énorme débauche d’énergie et on prend le pion du 3-2 parce qu’on est encore en train de fêter le but. On oublie de se replacer comme des enfants ! Alors d’accord, on est jeune, mais quand même. C’est un truc que je ne veux plus jamais revoir. »
« Cette victoire nous fait le plus grand bien et je pense qu’elle est méritée sur l’ensemble du match, glissait le coach mulhousien Éric Descombes. On a pris deux buts bêtes et on se rattrape heureusement au meilleur moment. Dans l’ensemble, ce fut un beau derby. »
Le show Kourouma
La première mi-temps n’offre pourtant pas un grand spectacle et est essentiellement illuminée par une inspiration sublime de l’attaquant mulhousien Kourouma. Décalé par Dardouri sur le côté droit, l’ex-buteur de Fleury ne se pose aucune question et ajuste un lob génial sur Seyer (1-0, 39e ).
Étincelant juste avant la pause, Kourouma l’est également sitôt le retour sur la pelouse. Alors que l’on joue depuis quelques secondes seulement, il s’échappe sur le côté gauche, parvient à repiquer dans l’axe, à dribbler le gardien, puis à doubler la mise. Un but qu’il ne doit qu’à lui-même, tout comme sa blessure d’ailleurs, contractée… durant sa célébration.
On pense l’affaire bien emmanchée pour les Mulhousiens, mais à l’heure de jeu, sans qu’on le sente forcément venir, Colmar réduit le score grâce à Stoltz, auteur d’une reprise de volée impeccable après un centre de Woelfllin. Cette fois, le suspense est relancé, mais aussi les hommes de José Guerra, soudainement plus volontaires et conquérants.
Ce regain d’énergie a le mérite d’enflammer les débats. Et à la sortie d’un coup franc frappé depuis la ligne de corner, le Colmarien Adama remet tout ce petit monde sur un pied d’égalité (2-2, 76e ). Pas pour très longtemps, donc, puisque le FCM reprend l’avantage deux minutes plus tard sur une tête plongeante d’El Moussaid (3-2). Un geste sur lequel le jeune Mulhousien se blesse à l’épaule et oblige ainsi les Mulhousiens à terminer le match à dix.
Une mission qu’ils relèvent finalement grâce au concours du malheureux Colmarien Yebra dans les arrêts de jeu, lequel repousse involontairement, et sur la ligne de but, une frappe de son coéquipier Walter. « La cerise sur le gâteau », tempêtait José Guerra. « Un coup de chaud heureusement sans conséquence », selon Éric Descombes. Deux vestiaires, deux ambiances…
FC MULHOUSE 3
SR COLMAR 2
➤ Mi-temps : 1-0. Stade de l’Ill. Environ 500 spectateurs. Arbitres : M. Richard, assisté de MM. Richert et Cuvelier.
➤ Buts : Kourouma (39e , 47e ), El Moussaid (78e ) pour le FC Mulhouse ; Stoltz (59e ), Adama (76e ) pour le SR Colmar.
➤ Avertissements : Kourouma (5e ), El Moussaid (58e ), Brahmia (90e +4) au FC Mulhouse ; Woelfflin (21e ) au SR Colmar.
❏ FC MULHOUSE : Ndoye – Kecha (cap.), Sané, Estrada, Delbos – Shaïek, Dardouri – Essomba (Okan, 57e ), El Moussaid, Kourouma (Brahmia, 51e ) – Bando (Milazzo, 73e ). Entraîneur : Éric Descombes.
❏ SR COLMAR : Seyer – Jacquat G. (Walter, 67e ), Marbach, Diawara (cap.), Woelfflin – Ekwé Ebelé (Gisselbrecht, 35e ), Yebra – Adama, Gasmi, Valero – Stoltz. Entraîneur : José Guerra.
dna

Shaïek : « On se pose mille questions »
Contrat fédéral au sein du FC Mulhouse (N3), le milieu de terrain Adam Shaïek n’a plus touché le moindre ballon depuis le début du confinement. Et comme beaucoup, l’éventualité d’une reprise de la compétition au mois de février l’interroge grandement.
La reprise des sports collectifs ne pourra s’effectuer au mieux que le 20 janvier prochain. Que cela vous inspire-t-il ?
À titre personnel, je ne suis pas vraiment inquiet car j’ai appris, à mes dépens, à gérer ces longues coupures. Quand on se rompt deux fois les ligaments croisés du genou, on en tire au moins une petite expérience.
Je continue à bien m’entretenir physiquement pour être le plus compétitif possible quand viendra l’heure de la reprise. Mais je me pose en revanche beaucoup de questions sur la suite des compétitions. Qui dit reprise de l’entraînement fin janvier dit aussi reprise des matches pas avant la fin février. Nous n’avons disputé que six matches sur vingt-six en National 3, comment pourra-t-on espérer finir la saison en trois mois et demi à peine ?

« C’est inéquitable et illogique »

Les matches vont se disputer à une cadence infernale et il n’y aura pour ainsi dire plus aucun entraînement. Ce ne sera plus que du décrassage et des matches. Physiquement, ce serait très dangereux. On a déjà vu la casse qu’il y a eu un peu partout à la suite du premier confinement. Et celle-ci sera encore plus importante si on en vient à écourter davantage la préparation. Beaucoup de questions se posent…
Certaines réserves professionnelles, qui évoluent dans les championnats amateurs, ont été autorisées à poursuivre l’entraînement. Trouvez-vous cela injuste ?
Ils ont certainement de bonnes raisons de le faire, notamment vis-à-vis des jeunes joueurs en pleine formation, mais c’est parfaitement inéquitable et illogique par rapport aux autres qui se trouvent au repos forcé. À la base, ils s’entraînent déjà plus que nous. Là, on sera encore plus désavantagés à la reprise. Les résultats seront évidents entre des joueurs qui sont dans le rythme et d’autres qui auront l’air de revenir de blessure. Certaines réserves professionnelles sont actuellement relégables (Troyes II et le Racing II). Pour elles, ce serait évidemment une super occasion de refaire leur retard. C’est également illogique dans le sens où certains clubs comme le FC Mulhouse ont beaucoup de contrats fédéraux dans leurs rangs. Nous sommes aussi des travailleurs ! Et pourtant, nous, nous ne sommes pas autorisés à nous entraîner. Quelle différence y a-t-il avec des équipes professionnelles ? Actuellement, on est tous dans le flou. On se pose mille questions.
Comment êtes-vous payé actuellement ?
Je suis placé au chômage partiel, donc je perçois 84 % de mon salaire net. On ne touche évidemment plus aucune prime, donc il faut se serrer la ceinture, mais comme tout le monde ou presque. Nous ne sommes pas les plus à plaindre parmi les footballeurs. Je pense notamment à ceux qui ont des contrats amateurs, avec des défraiements. Eux perdent beaucoup chaque mois et se retrouvent dans la précarité. Certains sont vraiment dans la difficulté.
dna

Vague de départs au FC Mulhouse
Le grand ménage continue au FC Mulhouse (National 3). Après les arrivées des défenseurs Manassé Enza-Yamissi et Mamadou Camara, des milieux Massiré Kanté et David Viana et de l'attaquant brésilien Everton ainsi que la prolongation de plusieurs "anciens" (Ndoye, Essomba, Kourouma, N’Doye, Dardouri, Brahmia, Shaiek, Delbos...), les mouvements se poursuivent au FCM. Dans le sens des départs cette fois.

Le club mulhousien a ainsi annoncé ce mercredi le départ de six éléments.

Mouhameth Sané, Amaury Milazzo, Serge Bando, Assane Diouf, Mehdi Bouhabila ne feront plus partie de l'effectif la saison prochaine.
dna

Alsa'sports a écrit :
Le FC Mulhouse rétrogradé !
La crise continue au FC Mulhouse. Le club haut-rhinois passait ce lundi soir devant la DNCG afin de convaincre le gendarme financier de ne pas être rétrogradé en Régional 1. Selon les informations de l’Alsace, Mulhouse va être rétrogradé en Régional 1, une première depuis 1948. Selon plusieurs sources concordantes citées par le journal alsacien, le FCM aurait une dette estimée entre 500 000 et 700 000 euros. Plusieurs salaires n’ont pas été versés depuis deux mois, le président américain, Gary Allen, avait, lors de son entretien devant de la DNCG, demandé du temps pour présenter de nouveaux éléments. Temps qui n’a pas été accordé au dirigeant américain.

Situation lunaire au FC Mulhouse après la démission du président Gary Allen
Si un courrier de démission de Gary Allen a bien été reçu par le FC Mulhouse vendredi, le désormais ex-président n’a toujours pas communiqué à ce sujet. Tout comme le club, qui indique avoir fait appel de la décision de rétrogradation de la DNCG (*) , alors que la Ligue n’a eu de son côté aucune demande en ce sens.
La communication n’est pas le point fort du FC Mulhouse. Trois jours après la réception, ce vendredi 15 juillet, d’un courrier daté du 12 où le président Gary Allen annonçait sa démission, le club n’avait toujours pas communiqué à ce sujet ce lundi, jour de la reprise - théorique - de l’entraînement pour les joueurs.

Pourtant, le vice-président du club Francis Daverio, automatiquement propulsé à la tête du FCM et chargé d’assurer l’intérim, a bel et bien confirmé le départ de l’Américain. Ce dernier sera-t-il suivi par son directeur sportif Eric Descombes ? « Il faut le lui demander », répond un Daverio qui n’a pas grand-chose à dire de plus pour le moment, et demande « de la patience ».

S’il assure que « le FCM continue de travailler pour s’en sortir et essayer de trouver des solutions », avec « notamment un expert comptable pour le volet financier et Eric (Descombes) pour le sportif », il n’entend rien dévoiler de plus que la démission de Gary Allen tant qu’il n’y aura pas de date fixée par la DNCG (*) pour l’appel de la sanction prononcée mardi dernier.

Le FC Mulhouse doit, en théorie, repasser devant le gendarme financier de la Ligue du Grand Est de football (LGEF) pour contester sa rétrogradation en Régional 1. Sauf que pour cela, il faudrait déjà que les dirigeants aient réellement formulé un appel...

Ce lundi en fin d’après-midi, la LGEF a confirmé n’avoir reçu aucune demande en ce sens de la part du FCM. Etrange puisque jeudi dernier, après quasi un mois sans nouvelle actualité sur son site internet officiel, le club y avait indiqué avoir fait appel, via un communiqué laconique et lacunaire.

D’atermoiements pathétiques en silences assourdissants, le flou artistique qui règne au FC Mulhouse depuis plusieurs semaines ne semble donc pas près de se dissiper.

Personne à l’entraînement ce lundi
Un sentiment partagé par ceux qui se sont rendus aux abords du stade de l’Ill ce lundi et qui ont pu constater que la reprise de l’entraînement n’avait pas eu lieu comme prévu initialement.

Et quand bien même, avec quels joueurs et quel entraîneur ? À ce sujet - comme pour tous les autres -, Eric Descombes n’a, une fois de plus, pas donné suite à nos sollicitations. Le toujours directeur sportif du FCM plancherait en revanche sur la recherche de nouveaux investisseurs et sur de nouveaux partenariats susceptibles de combler le déficit abyssal du club (entre 500 000 et 700 000 euros).

S’il réussit là où son ex-président Gary Allen a échoué, peut-être parviendra-t-il à défendre la place du FC Mulhouse en National 3. Le club a jusqu’à ce mercredi après-midi pour faire appel.

(*) Direction nationale de contrôle de gestion.
dna

FC Mulhouse : redressé, libéré ?
Par un jugement rendu ce jeudi, la Première chambre civile du tribunal judiciaire de Mulhouse a prononcé le redressement judiciaire du Football Club de Mulhouse. Une décision salvatrice qui va permettre à l’association de poursuivre son activité et de peut-être trouver une solution de reprise.
Les supporters et autres amoureux du FC Mulhouse, à qui le président américain Gary Allen avait prédit un redressement fulgurant en Ligue 2 voire même en Ligue 1 lors de son arrivée à la tête du FC Mulhouse en janvier 2017, n’ont certainement pas dansé sur la table, ce jeudi, lorsqu’ils ont appris que leur club allait, au lieu de cela, vivre un redressement judiciaire près de cinq ans plus tard.

La liquidation évitée
Et pourtant, dans le contexte actuel, au cœur de ce feuilleton aussi triste que pathétique, le jugement rendu hier par la Première chambre civile du tribunal judiciaire de Mulhouse résonne presque comme une bénédiction, ou tout du moins un immense soulagement. Parce que ce matin, le FCM respire encore, ce qui n’était pas gagné d’avance compte tenu de la crise financière dans laquelle il a plongé tout seul la tête la première (Ndlr : on évoque un passif compris entre 500 000 et 700 000 €).

Oui, le deuxième club le plus ancien de l’Hexagone derrière Le Havre est toujours en vie et c’est bien grâce à ce redressement judiciaire, préparé dans la plus grande discrétion, qu’il le doit. Sans cette procédure, pour faire simple, le FCM aurait été contraint au dépôt de bilan, autrement dit rayé de la carte.

Pour le bonheur de ses plus de 500 licenciés, l’association va pouvoir poursuivre son activité, aussi bien chez les jeunes que chez les seniors. Ce redressement permettra aussi à tous les joueurs et autres salariés du club de percevoir enfin leurs salaires impayés depuis le mois de mai via l’AGS (assurance garantie des salaires).

Enfin, il offrira la possibilité à tous les potentiels repreneurs de sortir du bois et de déposer leur dossier de reprise aux deux représentants mandatés par le tribunal pour tenter de relancer le club : Céline Maschi, administratrice judiciaire, et Pierre Charlier, mandataire judiciaire, auront ainsi pour mission de s’occuper des créanciers du club, mais aussi de trouver une solution de reprise du club, par l’adoption d’un plan de cession.

Un plan de cession sans transfert de dettes
Terminé, donc, le petit jeu des rumeurs et des repreneurs masqués. Désormais, tout devra être transparent, posé sur la table et répondre à un cadre juridique strict. L’ensemble des opérations se fera sous le contrôle du tribunal et, forcément, sous l’œil très attentif de la Ville de Mulhouse, qui tient là enfin son occasion de remettre de l’ordre dans la maison ‘‘FCM’’.

À l’évidence, les projets ne devraient pas manquer, d’autant que le prix qui sera fixé par le tribunal pour le plan de cession ne comportera pas de transfert de dettes. Intéressant pour les candidats à la reprise du club, qui n’auront donc pas à débourser plus d’un demi-million d’euros pour combler le déficit avant même de songer à élaborer un budget prévisionnel ; beaucoup moins intéressant en revanche pour certains créanciers du club qui ne reverront plus jamais leur argent…

Mais le fait est que pour le FC Mulhouse, une situation ubuesque vient de prendre fin. Le club fondé en 1893 se trouve à nouveau face à une page blanche et à son destin, comme ses voisins du Racing Strasbourg ou du SR Colmar l’ont été après leurs liquidations, respectivement en 2011 et 2016. Ces deux clubs ont, depuis, repris de belles couleurs. Au FCM de saisir à son tour l’opportunité de faire table rase de son passé.

Frédéric Marquet se positionne
« Les circonstances sont historiques, le processus juridique désormais en place pose un cadre neutre et rassurant, c’est le moment de faire émerger un vrai nouveau projet », a lancé dès ce jeudi Frédéric Marquet, membre du bureau du FCM depuis l’ère Joseph Klifa et par ailleurs manager du commerce à la Ville de Mulhouse. « Je veux être plus que jamais utile à la renaissance du FCM. Je veux m’y engager avec passion et sérieux, avec toutes les bonnes volontés qui se manifestent ces dernières semaines pour un projet local, sain et ambitieux. »

Premier candidat déclaré depuis l’officialisation du redressement judiciaire, Frédéric Marquet devrait être rapidement mis en concurrence. Qui seront les prochains intéressés ? L’ancien président Alain Dreyfus ? L’homme d’affaires picard Bruno Fievet ? Un collectif de repreneurs ? Un autre match vient de commencer…
dna

FC Mulhouse, un mois pour survivre
Alors que les potentiels repreneurs du FC Mulhouse ont jusqu’au 22 août pour déposer leur dossier devant le tribunal et que l’éventuel plan de cession ne sera entériné que le 12 septembre, le club devra faire avec les moyens du bord pour préparer une saison en R1.
L’épais brouillard qui entoure le FC Mulhouse depuis de longues semaines ne s’est pas encore totalement dissipé, loin de là. Malgré son placement la semaine passée en redressement judiciaire, le club, désormais sous la tutelle de la justice, ne sait pas encore de quoi sera fait son avenir.

Un projet sérieux ou la liquidation
Il ne le saura d’ailleurs pas avant le 12 septembre, date à laquelle le tribunal actera le plan de cession… si plan de cession il y a. Pour cela, il faudra qu’un repreneur ait mis sur la table un projet et un prix suffisamment élevé – à même de recouvrir une partie des dettes et d’assurer la pérennité du club – pour que le tribunal ne donne son aval. L’autre possibilité sera un plan de redressement. Dans ce cas, le repreneur choisi aura dix ans maximum pour apurer le passif financier du club.

Dans le cas où la justice estimerait qu’aucun candidat n’est véritablement en mesure de répondre à ces exigences, une procédure de liquidation judiciaire serait engagée. Le FCM serait ainsi rayé de la carte.

D’ici au 22 août, les candidats les plus sérieux à une reprise du FCM auront accès aux comptes, aux contrats et aux bilans du club, histoire d’affiner au mieux leur projet.

D’ici la potentielle reprise en main du club, il apparaît très peu probable que des suppressions de postes soient engagées par les administrateurs judiciaires, les délais de telles procédures étant trop longs. Ainsi reviendra-t-il aux différents candidats de préciser lesquels des actuels salariés du club ils seront en mesure de conserver ou pas dans leur projet.

En attendant, le FC Mulhouse continuera d’honorer les salaires – même les plus importants – de ses quatre employés, et ce avec un budget très serré, issu uniquement des subventions allouées au club. Le prix des licences ne peut en aucun cas être utilisé, la prochaine saison sportive du club n’étant pas encore assurée.

Eric Descombes toujours aux manettes
Dans l’attente de l’homme providentiel qui saura remettre de l’ordre dans la maison, le FC Mulhouse va devoir apprendre à avancer à tâtons et à composer avec les moyens du bord sur le plan sportif.

Car avant même de connaître son nouveau président, le FC Mulhouse aura entamé les championnats de Régional 1 et de Régional 2 avec ses deux équipes seniors. Mais avec quels joueurs, la grande majorité d’entre eux ayant quitté le navire durant l’intersaison ? Avec quel entraîneur, sachant qu’aucune nouvelle n’a été donnée au précédent, Cédric Fauré ? Avec quels dirigeants, aussi ?

Ce jeudi matin, Eric Descombes, qui a œuvré ces cinq dernières années directement au côté du président démissionnaire Gary Allen et qui cristallise toutes les rancœurs auprès des supporters, est toujours officiellement le directeur sportif du club. Ce qui, en l’état, peut évidemment poser des questions de légitimité et de crédibilité.

Même si la Ligue du Grand Est pourrait accepter de repousser les premiers matchs de championnat des équipes du FCM du 28 août au 4 septembre, les délais s’annoncent plus que serrés pour mettre sur pied des équipes à même de défendre leurs chances à ces niveaux de compétition.

Une chose est certaine : le club mulhousien aura bien besoin de sa jeunesse pour renaître sportivement. Mais aussi et surtout d’un projet qui soit enfin cohérent…
Le FCM repartira en R1

Saisie en appel par le FC Mulhouse, la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) a confirmé mardi sa décision de rétrograder le club de N3 en Régional 1, compte tenu de l’absence d’éléments financiers de nature à rassurer les instances. Mais le gendarme financier du football français s’est simplement contenté de confirmer la décision rendue en première instance, autrement dit la descente en R1. Il a ainsi donné raison à l’administratrice judiciaire du FC Mulhouse, Céline Maschi, qui s’est elle-même rendue à Paris ce lundi pour expliquer que les raisons de la rétrogradation et celles du redressement judiciaire étaient les mêmes, qu’elles ne pouvaient juridiquement entraîner une double peine qui aurait renvoyé le FCM en Régional 2.

Il évoluera ainsi parmi l’élite régionaletandis que son équipe réserve conservera sa place en R2. Une bonne nouvelle sur le papier, mais un immense travail de reconstruction sportive en perspective.
dna

Eh oui, le FCM ne s'appelle pas Bordeaux !

Rayan Zaïen : « Le FCM va rompre avec le passé »
Comme attendu, le Tribunal de Mulhouse a acté ce mardi après-midi le plan de cession en faveur de Rayan Zaïen et Jérôme Hirtzlin, porteurs du projet “FCM Renouveau”. Le premier nommé, qui devient le nouveau président du club à 35 ans, s’est confié.
Rayan Zaïen, vous êtes aujourd’hui le nouveau président du FC Mulhouse. Comment vous sentez-vous ?
Je me sens soulagé car je suis persuadé que nous avons tout pour redonner au FCM ses lettres de noblesse. Aujourd’hui, je crois dur comme fer en notre projet, tout comme je crois en toutes les personnes qui font partie de l’aventure. Une émulation incroyable est née au sein d’une équipe dénuée d’intérêts personnels. On est tous guidé par l’esprit associatif, par notre passion du foot et par l’envie de sortir le FCM de la situation dans laquelle il se trouve depuis trop de temps. C’est là-dessus que je veux vraiment insister : je ne suis pas le patron du FCM. Il n’y a plus un seul homme qui décide de tout. Ce temps-là est révolu. Désormais, c’est une équipe jeune et dynamique, ayant l’habitude de gérer des projets, qui prendra les décisions.

« Une gestion ambitieuse et raisonnée »
Qu’est-ce qui a fait, selon vous, que le tribunal opte pour votre dossier ?
Ce n’est pas forcément à moi de répondre. Je ne sais pas ce qui a pu faire la différence dans l’esprit des magistrats. Mais je sais que notre dossier remplissait tous les critères. Il assurait la pérennité de l’association, il sauvait cinq emplois sur sept (seuls le coach Cédric Fauré et le directeur sportif Eric Descombes n’ont pas été conservés, ndlr) et il était aussi le seul à répondre aux exigences financières. Nous avons mis 250 000 euros sur la table, sans discuter. Tous les membres de l’équipe ont mis de leurs fonds propres. Nous avons été les seuls à faire cela.

Est-ce que ces 250 000 euros injectés à fonds perdu, puisqu’ils serviront à combler la dette, vous permettent d’avoir encore une marge de manœuvre pour la suite ?
Évidemment. Ces 250 000 euros, nous les avons mis pour sauver l’institution FCM. Mais c’est maintenant que la vraie partie commence. Nous avons beaucoup de promesses de sponsoring, nous avons de nombreuses personnes qui veulent nous rejoindre et nous aider, et nous avons d’ores et déjà un budget prévisionnel solide. On espère aussi un appui des collectivités car nous reprenons quand même un club où tout est à reconstruire ou presque.
Pouvez-vous en quelques mots résumer votre projet ?
Nous voulons déjà rompre avec le passé et redonner aux gens l’envie de suivre le FC Mulhouse. On veut que le club s’ouvre à tous : aux clubs du département, aux clubs mulhousiens, aux clubs des quartiers. Avec Jérôme (Hirtzlin) , Younesse (El Hariri) , Camille (Aïssaoui) et Hakim (Aibèche) , nous avons déjà des pistes pour cela. Nous voulons donner l’occasion aux jeunes footballeuses et footballeurs d’éclore sous le maillot du FCM. En gros, nous voulons fédérer et refaire de ce club une place centrale du foot alsacien. Nous ne ferons pas de grandes promesses. Notre gestion sera ambitieuse et raisonnée.

Avez-vous toujours suivi l’actualité du club ?
Forcément, je continuais de le suivre de près, même si, comme de très nombreux Mulhousiens, je ne me rendais plus au stade. Le FCM, j’y ai joué quasiment en continu de mes 5 ans à mes 23 ans. J’étais ramasseur de balle quand le club évoluait en Ligue 2 et en National. J’ai eu la chance de porter les couleurs de l’équipe première. Donc évidemment que le voir en Régional 1, mais surtout critiqué de toutes parts, me faisait mal au cœur. C’est toujours les mêmes mots qui me revenaient à l’esprit : ‘‘Mais quel gâchis.’’

Quand avez-vous eu l’idée de déposer un dossier de reprise ?
Assez tardivement car je n’avais franchement pas cette idée en tête. J’imaginais qu’un nouveau mécène allait arriver et prendre la succession du président Allen. On était un peu habitué à ce schéma-là depuis tout ce temps. Mais quand j’ai entendu parler de cette procédure judiciaire indépendante, je me suis dit que c’était le bon moment, qu’il était temps de se bouger pour ce club.

Le foot reste ma passion, j’étais d’ailleurs prêt à rechausser les crampons en Régional 2 avant de me lancer dans ce projet.

Vous l’avez en grande partie porté au côté de Jérôme Hirtzlin, un jeune entrepreneur mulhousien. Comment cela s’est-il passé ?
Des amis en commun nous ont réunis. On avait la même envie, on voyait les choses de la même manière. Ça a très vite ‘‘matché’’ entre nous. Peut-être parce qu’on est de la même génération, lui de 1986, moi de 1987. On est sur la même longueur d’onde.
« Des anciens joueurs du club m’ont sollicité pour filer un coup de main. C’est ça, l’esprit FCM »
Le plan de cession entre en vigueur avec effet immédiat. Quelle sera votre première mission ?
On va déjà attendre la décision écrite du tribunal. Et puis on se mettra très vite au travail pour mettre en place une structure stable. Je souhaite en tout premier lieu rassurer les joueurs et les salariés du club. Je veux leur donner la garantie qu’ils évoluent dans une structure désormais saine et solide.

Comptez-vous renforcer l’équipe première du FCM, laquelle va devoir ferrailler pour se maintenir en R1 ?
Aujourd’hui, la réalité est que le mercato est bouclé. Nous n’avons donc aucune marge de manœuvre. Nous nous appuierons sur le vivier mulhousien. Si nous sommes là aujourd’hui, c’est bien parce que nous croyons en lui. On veut faire confiance aux footballeuses et footballeurs du cru. Maintenant, pour ce qui est de l’équipe “une”, le nouveau coach Hakim Aibèche fera le point. S’il estime qu’il faut vraiment se renforcer pour garder notre place en R1, nous étudierons les opportunités qui se présentent. Aujourd’hui, des anciens joueurs du club m’ont sollicité pour filer un coup de main. C’est ça, l’esprit FCM.

Durant toute cette période difficile, deux joueurs – Samir Kecha et Farez Brahmia – se sont battus pour mettre sur pied une équipe et maintenir une activité. Allez-vous compter sur eux ?
Je connais Samir et Farez depuis très longtemps et je sais tout ce qu’ils ont donné au club, pas seulement ces derniers mois. Il faudrait être fou pour ne pas compter sur eux. Ils ont l’expérience du foot et l’amour de ce club en eux. On prendra le temps de bien discuter avec eux.
dna

Une grande première dans le football français

Il ne faut pas s’y tromper : c’est un petit miracle qui a permis au FC Mulhouse de trouver officiellement un repreneur ce mardi. Sans passer par la case « liquidation judiciaire », laquelle aurait été synonyme de disparition pure et simple de l’association, du nom ‘‘FCM’’, de toutes ses équipes et de ses sept emplois.

Pour la toute première fois, un club de football a en effet pu s’appuyer sur la procédure judiciaire du plan de cession pour éviter le pire et maintenir son activité. Dans son procès-verbal, le comité exécutif de la Fédération française de football, qui a acté la cession du numéro d’affiliation du club, a d’ailleurs bien indiqué que ce dossier constituait « une nouveauté en la matière ».

« Nous avons tout fait pour que le club reste en vie, pour que la plupart des emplois soient sauvegardés et pour qu’une partie des créanciers puissent être remboursés », a expliqué ce mardi Céline Maschi, l’administratrice judiciaire du club. « Nous avons heureusement pu compter sur des candidats sérieux qui ont su présenter en un temps très court des dossiers remarquables, avec des montants significatifs. C’est un soulagement pour tout le monde que de voir le FCM continuer sa route. »
dna