Janin remet le bleu de chauffePascal Janin, l’ancien entraîneur du Racing, s’est installé début octobre sur le banc d’Amnéville, avec une envie de transmettre toujours intacteUn an et demi après sa dernière expérience en Tunisie, l’ancien coach du Racing Pascal Janin a, à 63 ans, accepté fin septembre le défi que lui proposait en National 3 le CSO Amnéville, visiteur des Pierrots Vauban ce samedi (18h).
Il reste, à son corps défendant, l’entraîneur qui a “précipité” le Racing, professionnel depuis 1933, pour la première fois au troisième échelon hexagonal, le National. C’était en mai 2010.
« En Afrique, j’ai vécu de très belles expériences »On ne reviendra pas ici sur les conditions rocambolesques dans lesquelles Pascal Janin, adjoint, puis successeur d’un Gilbert Gress vite débarqué à l’été 2009, a tenté d’exercer son métier alors que la coque du club bas-rhinois prenait l’eau de toutes parts et que son naufrage, entériné par la liquidation judiciaire du 22 août 2011, était inéluctable.
« Plus que les soubresauts au club, j’ai en mémoire la blessure de Nicolas Fauvergue (l’avant-centre, auteur de 15 buts officiels, out lors du crucial mois de mai). Elle nous a coûté le maintien en Ligue 2. »
Celui qui a passé plus de dix ans à Strasbourg, en trois périodes étalées sur deux grosses décennies, a payé cher sa brève expérience de coach n°1 au Racing, lui qui avait précédemment dirigé Brest. « Après Strasbourg, je suis resté près de deux ans sans club. Je trouvais le temps long et je me suis dit qu’en France, ce serait difficile de retrouver. »
Mais ses malheurs en Alsace ont indirectement fait son bonheur ailleurs et lui ont ouvert d’autres horizons. Le Stade malien le sollicite.
« J’ai encore envie de transmettre »Il dit banco à Bamako, réussit le doublé Coupe-championnat en 2013 et est désigné entraîneur de l’année au Mali.
« En Afrique, j’ai vécu de très belles expériences (il a ensuite coaché Kaloum Star en Guinée et Kairouan en Tunisie, puis été directeur sportif à Bizerte, ndlr). À Bamako, je me suis régalé. J’ai découvert un pays, le Mali, un autre football aussi, où les moyens ne sont pas les mêmes qu’ici. Le peuple vit dans la pauvreté, mais ne s’en plaint pas plus que ça. Les gens gardent le sourire pour la plupart et savent t’accueillir de belle façon. J’y ai gardé plein d’amis et j’y retournerai volontiers. Les gens m’ont adoré, j’ai adoré les gens. J’ai aussi adoré la vie là-bas, pourtant pas facile. Ça fait voir autre chose, change sûrement un homme et remet un peu les pieds sur terre. »
À son retour en France, le technicien moustachu a regagné la Lorraine où il a vécu une grande partie de sa carrière. « J’étais à la maison depuis un an et demi quand Amnéville m’a approché. J’allais voir des matches. Je cherchais à retrouver quelque chose, mais près de chez moi à Thionville : au Luxembourg – ç’a d’ailleurs failli se faire – ou en Lorraine. Par l’intermédiaire de Bernard Zénier (l’ex-attaquant de Metz) qui est un ami du président, Amnéville m’a sollicité lorsque son coach (Cédric Léonard) a arrêté fin septembre. Je n’avais rien de précis en vue. Je me suis dit : “Pourquoi pas ?”. J’ai encore envie de transmettre. »
Le Paris FC en Coupe
« À 63 ans, j’aurais pu tourner la page, mais sincèrement, ça ne me coûte pas du tout. Quand je n’aurai plus cette passion, je passerai à autre chose. Ce n’est pas le cas. Je suis content d’être au CSOA. C’est un bon club amateur, avec beaucoup de jeunes et d’équipes, 600 licenciés. Il y a un bon travail à y faire, mais il faudra peut-être un peu de temps. »
Ses débuts le confirment : depuis sa nomination, le club mosellan a perdu ses deux matches de National 3 (2-0 à Molsheim contre la réserve du Racing et 1-3 à domicile face à celle de Troyes) et glissé au classement du groupe F. Il a tout de même franchi trois tours de Coupe de France. Il aura le privilège de recevoir le Paris FC (20e de Ligue 2) lors du 7e tour le 16 novembre.
Avant la visite de ce samedi (18h) à Vauban, lui aussi en difficulté, Pascal Janin s’efforce de garder le cap et son flegme légendaire. « L’an passé, Amnéville s’est sauvé à la dernière journée. Le président aimerait le faire beaucoup plus tôt. Il a l’ambition, dans les deux ou trois ans, de monter à l’étage supérieur. Mais à court terme, mon objectif est de grappiller le plus souvent des points pour que l’équipe se maintienne au milieu de tableau et ne soit pas menacée comme l’an dernier. »
L’opération sauvetage débutera peut-être vraiment ce mardi contre Vauban.
dna