LES TENDANCES DE L'HIVER
Il y a ce qui change : des poules plus serrées, un Top 16 un peu plus ouvert. Il y a ce qui demeure : le poids de l'Angleterre, l'Italie et l'Espagne, l'isolement de Lyon, la marginalité des équipes de l'Est. Bilan de la première phase.
UN PEU PLUS SERREE, UN PEU PLUS OUVERTE
Avec seulement deux équipes qualifiées au bout de quatre journées (Arsenal, Manchester United), contre quatre ou six les années passées, la première phase 2007 a prolongé le suspense un peu plus longtemps que d'habitude. Les deux écarts historiques de Liverpool contre le Besiktas (8-0) et Arsenal face au Slavia Prague (7-0) masquent la réalité d'une compétition un peu plus serrée, où seules trois équipes, avec 0 ou 1 point, ont été dépassées (Dynamo Kiev, CSKA Moscou, Steaua Bucarest). Avec neuf nations représentées en huitièmes de finale - dont, pour la première fois depuis 2003, la Turquie et la Grèce - c'est aussi le plateau le plus cosmopolite depuis le changement de formule, même si le chiffre record de cinq clubs britanniques est là, comme l'an passé. Il s'agit encore de Liverpool, Chelsea, Arsenal, MU et le Celtic Glasgow.
PHOTO DE FAMILLE COMPLETE
Pour la deuxième année consécutive, aucune grosse écurie n'a lâché en phase de poules, comme Manchester en 2005 ou l'Inter Milan en 2003. A l'exception d'Arsenal et de Liverpool, toutes ont fini en tête de leur groupe (Barcelone, Real Madrid, Manchester United, Inter Milan, AC Milan, Chelsea). La seule vraie surprise est le naufrage du FC Valence (finaliste en 2000 et 2001, quart de finaliste en 2007), quatrième de la poule B, battu deux fois par Rosenborg (0-2, 0-2). La troisième place du PSV Eindhoven est aussi une entorse aux habitudes. Liverpool, avec 1 point en trois journées, a magnifiquement redressé la barre. Les seules équipes neuves sont Fenerbahçe, le FC Séville, voire Olympiakos (quart de finaliste en 1999).
ILS ONT MONTRE LES CROCS
Non seulement les gros sont là, mais ils mordent déjà. C'est Manchester United qui a réalisé la meilleure première phase avec 16 points. L'Inter Milan et le FC Séville ont remporté cinq matches sur six. Barcelone et Chelsea n'ont perdu aucune rencontre. Le club londonien, pourtant poussif, possède la meilleure défense (2 buts contre). La meilleure attaque, c'est Liverpool, avec 18 buts, dont 16 (!!) lors des trois derniers matches, notamment un 4-1 contre Porto et un 4-0 à Marseille. Sur le plan du jeu, Barcelone, Arsenal et le Real Madrid ont gratifié de quelques séquences délicieuses. Quand Liverpool est à fond, la méthode reste difficile à contrer. Le FC Porto, Lyon et l'AS Roma ont un potentiel qui reste à explorer. Manchester et les deux clubs milanais semblent encore avoir de la marge.
LA FRANCE, C'EST LYON
L'OL qualifié pour les huitièmes de finale, c'est une habitude (cinquième fois consécutive). Mais, comme il y a deux ans, il ira seul. Ce n'est ni une bonne nouvelle, ni vraiment une coutume (Lille l'an passé, Monaco en 2003-2004 et 2004-2005, avaient accompagné le champion de L1). Déjà amputée de Toulouse lors du tour préliminaire, la France est passée près du zéro pointé (Lyon était virtuellement éliminé peu avant la mi-temps de la 5e journée). Avec 10 points marqués, mais aussi 10 buts encaissés, Lyon réalise statistiquement sa plus fragile première phase depuis cinq ans. Mais les chiffres bruts mentent face à la consistance et la dynamique de ses quatre derniers matches, notamment le 4-2 contre le Stuttgart et le 3-0 chez les Rangers. Le recul a révélé que les deux nuls poussifs réalisés l'an passé en fin de parcours, après une qualification large, portaient en eux l'échec des huitièmes de finale. Cette année, l'OL peut espérer faire l'inverse. Marseille y a cru après ses deux victoires en deux journées, mais la troisième place était la sienne. Prendre 4 points à domicile et 3 points seulement contre le dernier, c'est insuffisant pour franchir une première phase.
ANGLETERRE, ESPAGNE, ITALIE, L'AXE FORT
Le poids des trois grands championnats du continent écrasera le tirage au sort du 21 décembre, comme l'an passé : Angleterre (4 équipes), Espagne (3) et Italie (3) squattent dix places sur seize. La première phase a confirmé que l'Allemagne avait rejoint la France en D2 européenne, avec les échecs cinglants de Stuttgart (éliminé en quatre journées) et du Werder Brême, balayé deux fois par l'Olympiakos (1-3 , 0-3). Malgré la surface financière de certains clubs, le football de l'Est reste marginalisé : Kiev, le CSKA Moscou, le Steaua Bucarest, et dans une moindre mesure Donetsk et le Slavia Prague, n'ont guère existé.
Source: l'Equipe.