Les SRC « requalifiés en société » par le FISC ? « La note peut monter très vite »

Avocate spécialiste  en droit fiscal, intervenant dans deux cabinets basés à Colmar et Sélestat, Me Céline Laurain offre un éclairage intéressant sur les soucis des SRC avec le fisc.
– Le club de football de Colmar fait actuellement l’objet d’un redressement fiscal, après avoir bénéficié du mécénat (*) pendant plusieurs années en tant qu’association. Pourquoi ?
– Le plus probable, selon moi, c’est que le club ait été requalifié en société. L’administration a sans doute estimé qu’il exerçait une activité à but lucratif, ce qui est logique si tous les joueurs sont salariés et si des produits dérivés comme des maillots sont vendus. Le club aurait dû tenir une comptabilité commerciale et payer l’impôt sur les sociétés, comme n’importe quelle entreprise qui fait des profits. S’il y a un redressement aujourd’hui, c’est que le club s’est enrichi, à un moment donné, grâce à l’utilisation du mécénat.
– Ce système a pris fin lorsque Colmar s’est constitué en SAS (société par actions simplifiée), en juin 2015..
C’est peut-être justement parce qu’il était dans le collimateur du fisc que le club a pris cette décision.
– Que risque-t-il aujourd’hui ?
– Son chiffre d’affaires va être redressé. L’administration va rechercher le profit réalisé, mais uniquement sur les trois dernières années, car elle ne peut pas remonter plus loin. Elle va établir le montant de l’impôt sur les sociétés qui aurait dû être payé, en y ajoutant les pénalités : 0,4% par mois de retard ainsi qu’une majoration de 40 % pour manquement délibéré. En général, quand une déclaration n’est pas faite correctement, le fisc considère que c’est volontaire...
Au final, la note peut monter très vite.
dna

M.I.B. a écrit:

Il n'y a pas assez de passion à Colmar pour construire un club professionnel, voilà tout. Et que voulez-vous faire avec une moyenne de 1 800 spectateurs au Stadium. Sans compter la concurrence du puissant voisin du nord. Le foot de haut niveau en Alsace, c'est le Racing (avec ses réussites et ses déboires) et ce ne sera jamais rien d'autre.

Tu as raison , et comme ça été déjà dit et redit, comment veut qu'un club qui n'a pas de supporteurs et le pire de gros problèmes pour des investisseurs, comment veux-tu qu'un jour ou l'autre tout dégringole

M.I.B. a écrit:

S'ils gagnent à Luçon, ils ont les moyens de se maintenir mais les vendéens ne doivent vraiment pas l'entendre de cette oreille.

M.I.B Luçon a l'ambition de monter cette année, alors je vois mal Colmar gagné, mais bon ne sait-on jamais, si Luçon prend Colmar a là légère il y une chance.

Les SR Colmar corrigés à Luçon 5-2

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Le cauchemar continue
Les Colmariens ont totalement perdu pied, hier à Luçon, au point d’encaisser leur plus lourde défaite de la saison. Derniers du National, les SRC filent un très mauvais coton.

Les journées défilent et Colmar se rapproche inexorablement d’une relégation en CFA. On ne parle pas du redressement fiscal qui plonge tout le club et ses suiveurs dans l’angoisse.
Ce problème-là peut, lui, engendrer un dépôt de bilan. Non, ce matin, on a désormais acquis la certitude que la crise qui touche les SRC est tout autant sportive que financière.
Sinon, comment expliquer ce premier quart d’heure horrible, durant lequel les Alsaciens ont encaissé deux buts sans manifester le moindre esprit de révolte ?
Les Verts n’ont, certes, rien à se reprocher, sur cette première inspiration lumineuse de Passalli, dont le coup franc aux 30 mètres est venu décrocher la toile d’araignée, sous les yeux hallucinés d’un public aux anges (1-0, 6e ).
Mais ces temps-ci, on a l’impression que le moindre coup du sort suffit à mettre à terre une équipe colmarienne au fond du trou mentalement.

Ollé-Nicolle expulsé !

Il y a huit jours, face à Marseille Consolat, les hommes de Didier Ollé-Nicolle avaient semblé résignés durant une bonne partie de la seconde période.
En Vendée, ils ont traversé la première mi-temps comme des fantômes. Rarement précis dans leurs centres et surtout dans leurs relances, les Colmariens ont bien trop souvent rendu des munitions à une formation de Luçon qui n’en demandait pas tant.
Une énième perte de balle, au milieu de terrain, a débouché sur un penalty provoqué et converti par Charrier (2-0, 14e ).
Les SRC auraient voulu se saborder qu’ils ne s’y seraient pas mieux pris…
Le suspense est presque réduit à néant lorsque Ruault, étonnamment libre de tout marquage, arme une frappe assassine au cœur de la surface (3-0, 37e ).
Humiliés, la tête dans le sac, les Haut-Rhinois s’offrent un tout petit peu de baume au cœur, à quatre minutes de la pause.
Au bon endroit au bon moment, à la retombée d’un corner, Karim catapulte sa tête dans la cage désertée par Martin, le portier local (3-1, 41e ).
Le jeune milieu récupérateur de 21 ans signe, là, son premier but en carrière en National.
La pause semble faire le plus grand bien aux Colmariens, qui présentent un tout autre visage au retour des vestiaires.
Mordants, incisifs, ils sont tout près de réduire encore la marque par Belvito. Las, l’avant-centre dribble le gardien et s’écroule dans la surface sans que l’arbitre ne bronche (50e )…
C’en est trop pour Didier Ollé-Nicolle qui, une fois n’est pas coutume, perd ses nerfs. L’homme en noir se montre sans pitié et lui indique le chemin de la tribune.
« Je me retrouve expulsé car je sors de la zone technique sans avoir dit un mot, peste l’entraîneur des SRC. Mais bon, je m’en fous, c’est un épiphénomène… »
Par chance, le coach peut continuer à haranguer ses joueurs, derrière la main courante toute proche de la pelouse. Cela n’empêche pas les Verts de sombrer corps et âme et d’encaisser deux nouveaux buts totalement identiques dans la conception.

« Encaisser cinq buts, c’est scandaleux »

Oubliés par une défense colmarienne aux abonnés absents, Pessalli (59e ) et Gbelle (87e ) ont tout le temps d’armer leur reprise, à la réception de centres pourtant anodins : 5-1, n’en jetez plus…
Et ce n’est pas cette ultime réduction du score de Touré, auteur d’une jolie frappe enroulée dans les arrêts de jeu (5-2, 90e +1), qui fera oublier la désastreuse prestation des SRC.
« Encaisser cinq buts, c’est scandaleux pour une équipe qui veut quitter la zone de relégation, admet le milieu Raphaël Gherardi. C’est inadmissible, impardonnable… On n’a pas affiché de solidarité et au final, on a vécu un naufrage. C’est bien beau de dire qu’on veut s’en sortir, mais c’est sur le terrain qu’il faut le montrer. »
Désormais lanterne rouge du National, Colmar voit son avenir s’assombrir encore un peu. Et l’hypothèse d’une relégation prend, chaque semaine, un peu plus d’épaisseur…
dna

Encaisser 5 buts quand on est parmi les derniers, c'est scandaleux dixit Ollé (Laurel?)?! Mais c'est parfois et même assez souvent le lot de ce genre d'équipes, il semble l'oublier. Surtout qu'en plus, c'était face à un probable promu en L2.

Colmar n'a surement pas fini de manger son pain noir.

En plus si les dettes ne sont pas épongées lors d'un prochain passage devant la DNCG, ils risquent de tomber beaucoup plus bas que le CFA.

La DH

La peur du vide

Laminés à Luçon vendredi soir, les SR Colmar ont enregistré une quatrième défaite consécutive en National. Doucement mais sûrement, le club se dirige vers les abîmes.

Colmar sera-t-il bientôt un club de Division Honneur ? Formulée ainsi, la question peut paraître brutale, mais elle traduit une réelle inquiétude qui ronge, de plus en plus, les fans des Verts. D’aucuns sont persuadés d’une chose : si les SRC sont relégués sportivement en CFA, ils ne s’en relèveront pas. En cas de descente, la désertion massive des partenaires, conjuguée au redressement fiscal en cours, pourrait s’avérer fatale. Certains sponsors ayant déjà du mal à tenir leurs engagements pour le présent exercice (250 000 euros manquent toujours dans les caisses du club), on les voit mal en prendre d’autres pour l’année prochaine, à l’étage inférieur.

« On ne sait pas trop quoi

Autrement dit, soit Colmar se maintient en National, soit il plonge et dépose le bilan, comme tant d’autres écuries avant lui. Aux yeux de l’agent de joueurs Jeannot Werth, lui-même originaire de la cité de Bartholdi et fin connaisseur du milieu du football, ce sont les deux seules issues possibles (voir DNA de jeudi). Et malheureusement, à ce jour, c’est la seconde qui semble la plus plausible.
Dans leur déveine, vendredi à Luçon, les SRC ont au moins pu constater que l’écart avec le premier non relégable, Chambly, n’avait pas bougé. Les Verts pointent toujours à huit longueurs de la ligne de flottaison, avec un match en retard à disputer, le 26 février contre Boulogne-sur-Mer. Leur dynamique du moment, en revanche, laisse à penser que ce fossé n’est pas près d’être comblé.
Les Alsaciens ont enregistré, en Vendée, leur quatrième défaite consécutive, après avoir mordu la poussière à Béziers, Châteauroux et à domicile face à Marseille Consolat. Cette fois-ci, au regard de l’ampleur du score (5-2), on est en droit de se demander si l’équipe n’est pas en train de lâcher prise…
Après un quart d’heure, avant-hier, il n’y avait pratiquement plus de match. En deux temps, trois mouvements, Luçon avait déjà inscrit deux buts.
« On a réalisé une entame catastrophique », résume le milieu Raphaël Gherardi, titularisé au pied levé après la blessure à la cheville d’Hicham Benkaïd à l’échauffement. « On prend un coup franc venu d’ailleurs, avant de se faire contrer bêtement et de concéder un penalty. »
Ce n’était malheureusement pas terminé. Au coup de sifflet final, les SRC – qui affichent désormais l’avant-dernière défense du National (1,55 but encaissé par match) – avaient encaissé trois buts supplémentaires. « Dans le vestiaire, on ne sait pas trop quoi se dire après un match comme ça, reconnaît Raphaël Gherardi. Pourtant, toute la semaine à l’entraînement, on avait décidé de faire abstraction du contexte (les soucis financiers du club et le changement de président, ndlr) pour se préparer au mieux. »

« Quand on est dans la mouise… »

Il paraît même que Colmar était en « mission commando ». C’est du moins ce qu’avait déclaré le coach, Didier Ollé-Nicolle, à la veille de la rencontre. Expulsé après être sorti de ses gonds (un penalty a priori valable venait d’être refusé à Nicolas Belvito), le manager des Verts a visiblement été sonné par cette soirée cauchemardesque.
Il a d’abord refusé de commenter la déroute des siens, préférant se réfugier à l’avant du bus qui devait ramener le groupe colmarien à Niort, pour une courte nuit de sommeil. Puis ‘‘DON’’ a finalement descendu péniblement les quelques marches de l’autocar pour afficher, dans la nuit noire, un inquiétant sentiment d’impuissance.
« Les moments que l’on vit actuellement font forcément cogiter, lâche le technicien, le regard perdu. L’arbitre ne nous a pas accordé le penalty qu’on méritait, mais les buts qu’on a pris étaient parfaitement valables. Quand on est dans la mouise, tout s’enchaîne… Luçon attaque cinq fois dans la partie et marque cinq fois. Nous, quand on se projette, on se fait contrer. On est beaucoup trop fragile. »
En crise de confiance, les SRC attendent désespérément un électrochoc.
dna

Le message positif de Jaegli

Le nouveau président des SRC, Jean-Louis Jaegli, n’a pas voulu accabler le staff et les joueurs, après la correction encaissée en Vendée. « On a reçu une leçon de réalisme, mais on n’a pas non plus été inexistant, observe le patron du club colmarien. Dès le début du match, le scénario a été défavorable pour l’équipe. Luçon a marqué sur chacune de ses occasions. Si on rejouait cette partie, je ne suis pas sûr qu’elle se déroulerait de la même façon. Souvent, quand un groupe est dans une situation difficile, il y a un peu de malchance… Mais je pense que les joueurs ont essayé de faire le maximum. »
Jean-Louis Jaegli ne verse pas, pour autant, dans un optimisme béat. Ceux qui connaissent un peu le bonhomme savent que ce n’est pas son genre... « Ce qui m’inquiète le plus, c’est qu’on n’a pas gagné beaucoup de matches depuis le début de la saison, confie le dirigeant. Mais ça ne veut pas dire que ça ne peut pas tourner différemment. Je souhaite que tout le monde continue à se donner à fond à chaque rencontre. Il ne faut pas lâcher. »
dna

les échos des SRC
Les SR Colmar, ont sombré à Luçon et occupent la place de lanterne rouge.

u GHERARDI. – Initialement, il ne devait pas être titularisé, vendredi soir à Luçon. Mais la blessure à la cheville d’Hicham Benkaïd en a décidé autrement. Raphaël Gherardi a livré 69 minutes convaincantes, avant d’être remplacé par Henry Michel Gbizié. « J’ai essayé d’apporter ce que j’ai pu à l’équipe, commente le milieu des SRC. J’ai fait en sorte de jouer mon jeu : décrocher, distribuer, demander le ballon entre deux lignes, aller vers l’avant… »
Cela n’a pas empêché son équipe de sombrer dans les grandes largeurs et d’encaisser une lourde défaite (5-2). Dès le coup de sifflet final, Raphaël Gherardi n’a pas hésité à employer des mots forts, jugeant « inadmissible, impardonnable et scandaleux d’encaisser cinq buts » quand on joue sa survie en National. Une analyse sans concession de l’ancien Mulhousien, à qui on ne pourra pas donner tort.
u COMPASSION. – Il a donc fallu que Colmar se présente au stade Jean-de-Mouzon pour que Luçon retrouve des couleurs, après une série délicate en championnat (une victoire en six matches).
« Inscrire cinq buts, ça reste quelque chose d’extraordinaire, d’autant qu’on n’est pas forcément coutumiers du fait, apprécie Frédéric Reculeau, l’entraîneur vendéen. On a affronté une équipe qui manque à la fois de confiance et de chance. Dès le début, on marque grâce à un coup franc impossible à aller chercher. C’est malheureux pour Colmar, mais quand tu es en bas, tu as beau faire tout ce que tu veux, tout tourne en ta défaveur. Et quand tu es en haut, c’est l’inverse, le ballon va dans le bon sens… »
Pour Frédéric Reculeau, « les joueurs » des SRC « n’ont pas lâché », mais ne sont pas « à la hauteur de ce qu’ils sont capables de faire ». Un refrain que l’on a déjà entendu à maintes reprises, cette saison dans le Haut-Rhin.
u GASSER. – Victime d’une déchirure du quadriceps, l’ancien Colmarien Jordan Gasser, désormais à Luçon, pensait être éloigné des pelouses pendant plusieurs mois. Mais le latéral gauche a livré des informations rassurantes, en marge de la rencontre opposant son équipe aux SRC. « Apparemment, cette blessure était présente depuis une dizaine d’années sans que je le sache. Mon muscle s’est donc adapté », précise le joueur, qui a déjà recommencé à « courir depuis une semaine ». « Je serai opérationnel pour reprendre la compétition dans quinze jours », se réjouit l’Alsacien, qui rêve de rejoindre la Ligue 2 avec sa nouvelle équipe.
u OLLÉ-NICOLLE. – Expulsé à Luçon, après avoir exprimé son mécontentement envers le corps arbitral en début de seconde période, Didier Ollé-Nicolle pourra-t-il s’asseoir sur le banc de touche, dans quatre jours au Stadium, lors de la réception d’Avranches ? L’entraîneur colmarien devra « attendre la décision de la FFF, qui paraîtra normalement vendredi », souligne le président des SRC, Jean-Louis Jaegli, incollable sur le plan administratif. « Il peut très n’y avoir qu’un rappel à l’ordre », insiste le boss du club haut-rhinois. Si la Fédération pouvait, pour une fois, se montrer clémente avec Colmar…
u BENKAÏD. – Touché à la cheville, vendredi à l’échauffement, Hicham Benkaïd a dû renoncer à participer au match à Luçon. « Je me suis fait une entorse, a révélé ce week-end le milieu offensif. Je pense que j’en aurai pour trois bonnes semaines pour récupérer et me soigner. »
Le joueur est donc d’ores et déjà forfait pour les deux prochaines rencontres à domicile des SRC, face à Avranches vendredi et Boulogne-sur-Mer le 26 février.
  dna

Comme le révèle L'Alsace ce mercredi, les SRC ont fait signer Rémi Nassalan. Ce milieu offensif, international U20 sénégalais, révélé lors du mondial de la catégorie l'an dernier, a fait ses classes au pays, au Ndangane FC. Avant d'éclabousser le championnat de National de son talent ?

ils vont gagner ce match, et ça sera le début d'une longue série.

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« On s’en est toujours sorti »
Sa huitième saison aux SR Colmar n’est pas vraiment celle dont il rêvait. Abdel Moukhlil (33 ans) ne veut pas croire que son club de cœur puisse être relégué en CFA, voire plus bas, « après tant d’années d’efforts ». L’attaquant le clame haut et fort : il est encore temps de sauver l’essentiel.

V ous faites partie des meubles, maintenant, aux SRC. Comment l’équipe doit-elle procéder pour remonter la pente ?
– Des situations comme celles-là, j’en ai vécu à Colmar. Elles ne sont pas faciles à vivre car on se demande toujours quand ça va s’arrêter... Je me souviens d’une année où on avait encaissé six défaites de suite (entre le 9 février et le 19 mars 2013, ndlr). Ça nous avait fait très mal... Dans ces moments-là, le problème est juste psychologique. Il manque le mental et la confiance ou, comme dit le coach (Didier Ollé-Nicolle) , les dix centimes qui font cent euros.
Notre salut passe par de bons entraînements. À chacun d’être irréprochable dans son travail. Nous sommes les seuls à pouvoir stopper cette spirale.

« Après tout ce qu’on a vécu... »

On compte sur l’aide de tout le monde, notamment les supporters qui font un gros travail dans l’ombre. Ils sont toujours là pour nous, il faut les en remercier.
Les fans, justement, ont distribué un tract avant la dernière rencontre à domicile face à Marseille Consolat (1-2 le 5 février). Ils déplorent que « très peu de joueurs » viennent les «saluer à la fin » des matches...
– Oui, j’ai lu ce tract. On doit se mettre à leur place. Ils font beaucoup de choses pour nous soutenir. C’est à nous de leur rendre sur le terrain, mais aussi d’aller les remercier. Ça prend dix secondes et ils sont contents.
Il ne faut pas prendre les supporters à la légère. En début de saison, il y avait une grande ferveur de leur part. Et on aura besoin d’eux lors des trois derniers mois.
– Imaginez-vous une seule seconde les SRC être relégués en CFA, voire en Division d’Honneur si les soucis financiers du club n’étaient pas réglés ?
– Après tout ce qu’on a vécu, ça ne me passe même pas par la tête ! On s’en est toujours sorti ici, peu importe la difficulté. La DH ? Sincèrement, je ne peux pas concevoir que Colmar retombe aussi bas, après tant d’années d’efforts.
J’ai vu ce club grandir et à chaque fois, c’est la qualité des joueurs qui a fait la différence. Il faut faire abstraction de ce qui se passe administrativement et essayer de sauver les SRC. Notre seul but consiste à maintenir l’équipe en National. C’est notre sixième année à ce niveau. L’aventure doit continuer.
– Compte tenu des difficultés que rencontre Colmar cette saison, n’êtes-vous pas frustré d’être laissé sur la touche ?
– Je suis là pour aider et quand on fera appel à moi, je répondrai présent. Montrer mes qualités, je n’attends que ça. Si j’avais senti que je n’avais plus le niveau, je me serais mis en retrait tout seul. Mais là, j’ai des fourmis dans les jambes et je suis le premier à être déçu de ne pas jouer. Ce sont les choix de l’entraîneur et je les accepte. J’attends ma chance...
– Vendredi, Damien Ott (coach des SRC de 2008-2015) reviendra au Stadium sous les couleurs d’Avranches. Que vous inspirent ces retrouvailles ?
Vu tous les bons moments qu’on a passés ensemble, ça me fera forcément plaisir de le revoir. On a noué une amitié hors football lui et moi. Damien a vu grandir le club et il y est pour beaucoup.
Il a écrit une page à Colmar. Cette page est tournée, mais on n’oublie pas ce qu’il a fait. Il a réalisé un grand boulot et ça restera gravé à jamais. Par contre, s’il pouvait nous donner les trois points vendredi, ça nous ferait du bien (sourire).
– Les SRC n’ont remporté que deux rencontres à domicile cette saison. Désormais, on a du mal à croire que recevoir puisse constituer un avantage pour vous...
– J’ai encore en tête notre match contre Châteauroux (1-0 le 21 août 2015). Ce jour-là, on avait renversé une grosse équipe qui venait de tomber de Ligue 2, en développant un vrai style de jeu. Je sais qu’on peut reproduire ce genre de performance. C’est juste psychologique... On doit commencer quelque chose de nouveau pour les trois derniers mois de championnat. Il faut gagner pour tous ces gens qui sont derrière nous.
Cette saison, je suis entraîneur adjoint des U19 du club (le coach principal est Kerem Saydik, ndlr). Le week-end dernier, en cherchant une citation à transmettre aux jeunes, j’ai retrouvé cette phrase de Michael Jordan : « Les obstacles ne doivent pas t’arrêter. Si tu rencontres un mur, ne te retourne pas et n’abandonne pas. Tu dois comprendre comment escalader, traverser ou contourner le problème. » C’est exactement ce qu’on doit faire aux SRC.
(*) Abdel Moukhlil n’a joué que 22 minutes, cette saison en National (le 22 janvier dernier à Béziers). Le reste du temps, l’attaquant est mis à la disposition de l’équipe réserve (Division d’Honneur).
dna

Ott, l’exil gagnant
Congédié par les SR Colmar en mars 2015, Damien Ott (50 ans) revit à Avranches, en Normandie, pendant que son ancien club coule. À terme, l’ex-coach des Verts rêve de revenir dans sa région et d’y entraîner, un jour, une équipe professionnelle.

Son éviction de Colmar, il y a bientôt un an, aurait pu marquer un point final dans sa carrière d’entraîneur en National. Damien Ott s’est néanmoins relevé, comme toujours, grâce à une force de caractère au-dessus de la moyenne.
On lui promettait une traversée du désert ? Dès l’été suivant, il a trouvé une piste d’atterrissage à Avranches, en Normandie. Il y dirige aujourd’hui une équipe classée dixième de la troisième division française, avec le douzième budget.
« Le football est un combat perpétuel qui ne tolère aucune faiblesse. La pression est énorme, insiste l’ancien coach des Verts. On n’exerce pas un métier de tout confort, mais il est rempli de défis à relever. C’est l’aspect du travail qui me plaît le plus. À Avranches, j’ai découvert un club géré par un président (Gilbert Guérin) qui a beaucoup de réseaux, de connaissances et qui sent bien les coups. C’est un homme plein de bon sens. Quand il dit quelque chose, il le fait. Et quand il ne peut pas faire les choses, il ne les fait pas. Il n’y a rien de maquillé avec lui, les relations sont très simples et honnêtes. Ça me va bien. »

« Le football est tellement surprenant... »

En exil à « plus de 800 kilomètres » de sa terre d’origine, qu’il n’avait jamais quittée, Damien Ott s’est plutôt bien adapté à sa seconde vie. « J’ai vécu un déracinement important, avoue avec sincérité cet Alsacien amoureux de sa région. Mais je sais que c’est inhérent à mon travail. Un coach doit être mobile et capable de rebondir après un échec. Ça a été plus difficile pour ma famille. J’ai dû laisser ma grande fille et mes parents qui prennent de l’âge. Deux enfants sur trois m’ont suivi. Ils sont scolarisés au lycée du coin. Nous ne sommes pas malheureux. Ce sont les événements de la vie. »
Désireux de se focaliser sur sa seule mission professionnelle, le technicien a choisi une maison située à deux pas de son lieu de travail. « Je ne peux pas être plus proche du stade », sourit-il.
Pour l’heure, force est de constater que Damien Ott s’acquitte parfaitement de sa feuille de route. Mais le jeune quinquagénaire n’a pas la mémoire courte et ne se fie pas à son contrat qui lui assure, en théorie, une sécurité jusqu’en juin 2017. « Mon expérience colmarienne m’a appris qu’il ne faut jamais se projeter trop loin. Le football est tellement surprenant... Dans l’immédiat, je me concentre uniquement sur le maintien d’Avranches. Je veux œuvrer pour laisser ce club là où je l’ai trouvé. »
L’entraîneur pourrait dresser le parallèle avec Colmar, qu’il a conduit de CFA en National en 2010. Avant d’être mis à la porte en mars 2015 – alors que son équipe n’était pas relégable –, il avait systématiquement réussi à renouveler le bail du club haut-rhinois au troisième échelon hexagonal.
Mais on ne l’entendra pas se gargariser, onze mois plus tard. L’homme reste prudent dans sa communication, tout comme il l’était durant ses sept saisons aux SRC (2008-2015). « Je n’ai jamais émis de commentaire après mon éviction. Je ne me suis pas amusé à baver à droite, à gauche. Ce n’est pas pour le faire maintenant, en cours de saison, balaye-t-il. Je ne me sens pas légitime à donner mon avis. C’est le temps qui dira si les orientations prises par Colmar étaient les bonnes. Les seules réponses, ce sont les bilans. »

« Rentrer en Alsace et terminer ce que je n’ai pas fini à Colmar »

Damien Ott se veut avant tout lucide. Dans un championnat d’une homogénéité rarement vue, il serait osé de tirer des conclusions avant juin. Avranches, par exemple, ne possède que deux longueurs d’avance sur le premier relégable, malgré un bilan équilibré (5V, 11N, 5D). Pour mieux se concentrer sur ce strict aspect comptable, le coach entend donc « occulter le passé » et la charge émotionnelle que comportera inévitablement son grand retour, ce vendredi au Stadium.

À son ancien attaquant Abdel Moukhlil, qui lui a demandé de... perdre demain soir, histoire de rendre un dernier service aux SRC (voir DNA d’hier) , Damien Ott réplique gentiment : « Je ne suis pas convaincu que l’on ait moins besoin de points que Colmar. On reste sur une série de six matches (1V, 3N, 2D) qui ne nous a pas permis d’avancer rapidement. On n’a pas marqué depuis trois rencontres. Ce ralentissement nous oblige à réenclencher une vitesse. Dans une division aussi serrée, où toutes les équipes se tiennent, on peut très vite se retrouver dans une position difficile. Ce sont les efforts collectifs qui nous permettront de nous en sortir. »
Faute de pouvoir prédire l’avenir, le capitaine du navire normand reste donc fidèle à sa « logique de progrès », qui l’incite à viser simplement « la meilleure place possible ». Ses ambitions les plus folles, de toute façon, le renvoient invariablement à ses racines. Et paradoxalement, le manager haut-rhinois parvient mieux à exprimer ses objectifs maintenant qu’il est parti.
« Mon défi ultime, c’est de rentrer en Alsace et de terminer ce que je n’ai pas fini à Colmar, confie-t-il. L’année prochaine, je vais passer mon DEPF (diplôme d’entraîneur professionnel de football). Je veux faire flotter le drapeau alsacien sur un club professionnel. C’est mon souhait le plus profond. Mon départ à Avranches doit me permettre de me bonifier et d’apprendre des choses pour revenir plus fort. » Qu’on se le dise, cet homme-là ne lâchera rien.
dna

Colmar n’a plus le choix
En pleine descente aux enfers, après une série de quatre défaites consécutives, les SR Colmar doivent impérativement redresser la barre, ce soir à domicile, face à Avranches. Dans le contexte actuel, le retour de Damien Ott au Stadium, sous les couleurs normandes, passe nécessairement au second plan.

Il y a un mois, à l’aube d’un déplacement à Béziers de sinistre mémoire, Didier Ollé-Nicolle, l’entraîneur des SRC, avait lâché cette phrase : « Dans tout malheur, on peut trouver du positif ».
La bonne nouvelle aujourd’hui, c’est que Colmar ne peut pas tomber plus bas. En boxe, on dirait que le club haut-rhinois a pris un uppercut. La Fédération lui a retiré cinq points acquis sur le terrain pour des raisons administratives plus ou moins valables (voir nos précédentes éditions). Acculés par les critiques, les dirigeants des Verts ont également dû révéler l’existence d’un redressement fiscal, dont le montant et l’éventuel étalement sont toujours en cours de négociation.

« On ne devra pas commencer notre match à 20h10 comme la semaine dernière »

L’équipe, elle, a plongé, plombée par le contexte mais aussi par ses (in)suffisances. Quatre défaites plus tard, il n’est plus l’heure de se lamenter, ni de se réfugier derrière une quelconque excuse. Relégués à huit points du premier non relégable, les SRC ont deux matches à domicile, ce soir face à Avranches, et vendredi prochain contre Boulogne-sur-Mer, pour tenter de refaire surface.
Le carton plein est évidemment exigé, même si c’est beaucoup demander, a priori, à un groupe qui n’a gagné que deux fois, cette saison, devant son public. « Désormais, chaque rencontre comporte un gros enjeu sportif, acquiesce Didier Ollé-Nicolle. Avant, on avait le temps de la réflexion. Aujourd’hui, on doit uniquement lancer la mission sauvetage et sortir Colmar de ce mauvais pas. Pour cela, il nous faut de vrais hommes, des garçons qui ont envie de se faire mal et de produire l’effort pour le copain. Le tout, avec constance. Demain (lire ce soir) , on ne devra pas commencer notre match à 20h10 comme la semaine dernière (défaite 5-2 à Luçon, ndlr). »
Les SRC ne devront pas non plus se laisser endormir par les propos de leur ancien coach (2008-2015), Damien Ott, très élogieux à l’endroit des Verts à l’aube de son grand retour au Stadium, ce soir sous les couleurs d’Avranches. « Si je me fie aux vidéos que j’ai pu observer, Colmar reste une très bonne équipe qui a de grosses forces et n’est manifestement pas à sa place », souligne l’Alsacien, en pleine résurrection cette saison dans la Manche (voir DNA d’hier).
Tout juste consent-il à admettre que si les protégés de Didier Ollé-Nicolle « en sont là », c’est qu’ils ont « forcément », malgré tout, « quelques faiblesses ».
Depuis un mois, ces failles sont avant tout d’ordre mental. Le soutien des fans ne sera donc pas de trop pour redonner du souffle à un groupe en panne de confiance. « On a plus que jamais besoin de notre douzième homme, insiste “DON”. Mais les supporters ne joueront pleinement leur rôle que si les mecs se montrent généreux sur le terrain. Aujourd’hui, il y a plus de déçus que de gens contents et c’est l’inverse qui serait anormal. Un stade, c’est une arène. Certains sont d’accord, d’autres non, mais tout le monde se retrouvera derrière l’équipe si elle donne du plaisir dans le jeu et décroche des victoires. »

« Les clubs n’appartiennent à personne. Sinon, on signerait tous des CDI »

Dans le contexte actuel, l’accueil que recevra Damien Ott, de la part de son ancien public, relève presque de l’anecdote. Didier Ollé-Nicolle assure même qu’il n’y prêtera pas attention. « Avec tout le respect que j’ai pour lui, ce n’est pas un sujet auquel je pense. Les clubs n’appartiennent à personne. On est tous de passage, pour plus ou moins longtemps. C’est la réalité de ce métier. Sinon, on signerait tous des CDI. »
À quelques heures d’un rendez-vous absolument décisif, dans la course au maintien en National, l’entraîneur des SRC a un dernier message à délivrer, à l’attention de ses joueurs : « Qu’ils se régalent sur la pelouse ! Mardi, quand Verratti, le milieu du PSG, est entré sur le terrain avant un 8e de finale de Ligue des Champions, il rigolait à la sortie du tunnel. Il avait simplement envie de jouer, de défendre, de gagner des duels et d’arracher des ballons. On peut prendre du plaisir en allant au combat. »
Et le coach de conclure, d’un ton affirmatif : « Depuis deux ou trois semaines, on a perdu le fil, mais on va se maintenir ». Colmar n’a plus droit à l’erreur.
dna

Si Ott veut entraîner une équipe pro en Alsace, ce sera forcément le Racing.

Pourquoi pas ,mais seulement en L2.

Les SRC s’imposent face à Avranches (2-1)
Colmar relève la tête
Les SRC ont glané, dans la douleur, leur cinquième victoire de la saison aux dépens d’Avranches. Trois points qui font du bien mais qui ne leur permettent pas de quitter la dernière place du National.
Dans un contexte moins morose, le retour sur ses terres colmariennes de Damien Ott à la tête d’Avranches aurait été l’attraction de cette rencontre au Stadium. Mais hier soir, et malgré quelques banderoles pleines de sympathie envers l’Alsacien exilé dans la Manche, les Verts avaient déjà suffisamment de quoi s’occuper pour ne pas mêler une charge affective à un enjeu sportif déjà majeur.
Car avec quatre défaites de rang, qui les ont fait couler jusqu’à la dernière place du National, les SRC étaient devant l’impérieuse nécessité de relancer une machine qui s’était disloquée une semaine plus tôt à Luçon.
Pour éviter de subir la même mésaventure, Didier Ollé-Nicolle avait opté pour le retour à son traditionnel 4-1-4-1, plus sécurisant pour ses joueurs que le 4-4-2 essayé en Vendée, avec le retour de Beynié dans l’axe, la descente de Karim dans la charnière centrale qui entraînait le décalage sur le flanc gauche de Varsovie en lieu et place de Pierre-Charles.
« On a musclé l’équipe pour être présent dans l’entrejeu sur un terrain difficile. J’ai dit à mes joueurs qu’on repartait sur quatorze pages blanches à écrire avec de l’intelligence tactique et de la détermination, dira après-coup le technicien maison. Il faut tout donner pour reprendre du plaisir. »

Le stress du temps additionnel

Les Colmariens sont apparus bien plus tranchants dès le coup d’envoi en prenant l’initiative comme il est de coutume à domicile. Décidés à emballer la rencontre, ils ont d’abord été confrontés à leurs insuffisances techniques dans le dernier ou l’avant-dernier geste. La crainte d’un scénario du type Marseille Consolat, nourri par les contres normands, a cependant rapidement été dissipée par Karim, jaillissant fort à propos au premier poteau sur un coup franc signé Soubervie, pour déflorer la marque (1-0, 24e ).
Venus pour attendre et saisir la bonne occasion, les visiteurs ont été contrariés dans leur plan de jeu. Et Colmar en a profité pour se laisser porter par la dynamique naissante. Sans un Beuve inspiré sur une lourde frappe de Touré (29e ) ou une tête de Burel (45e +1) et la maladresse de Gbizié pourtant dans un fauteuil (35e ), le match aurait dû être plié dès la pause.
Un mauvais présage ? Sur un coup de canon de 30 bons mètres, Touré s’est chargé de faire taire les mauvais augures lorsque le ballon a terminé sa course en lucarne (2-0, 47e ).
Les Verts ont alors reculé pour cueillir leur adversaire obligé de se livrer. Une stratégie qui n’a pas été payante, bien au contraire. Sans être dangereux, Avranches est revenu dans la rencontre, laissé en vie par des contres haut-rhinois mal menés.
« Colmar a reculé après son deuxième but. Nous avons poussé mais de manière trop brouillonne, regrettait Damien Ott, l’entraîneur avranchinais. Pour gagner, ce que nous avons produit n’était pas suffisant. »
Les Manchois, malgré un service minimum, n’ont pourtant été qu’à un coup franc indirect dans la surface de réparation de prendre finalement un point. Beziouen avait au préalable réduit le score sur un penalty évitable (2-1, 83e ) alors que l’arrière-garde alsacienne avait plutôt été épargnée jusque-là malgré une tête sur le poteau de Lekhal suivie d’une parade de Mensah (73e ).
La frappe de Derrien dans le temps additionnel n’a donc pas trouvé le cadre (90e +2), et c’est tant mieux pour les SRC qui se relancent, enfin, en championnat.
Toujours derniers du National, les Verts ont réduit d’un quart leur retard sur Béziers, le premier non-relégable. La prochaine venue de Boulogne, pour un match en retard, doit leur permettre de grignoter davantage de terrain encore.
dna

Une bouffée d’oxygène
En remportant le match à ne pas perdre, les SRC se sont offert une petite bouffée d’oxygène. Mais pour prendre un bon bol d’air et quitter la dernière place du National, le chemin est encore long. .

«Ça fait plaisir de gagner après toutes ces péripéties. Mais rien n’est encore acquis. » C’est à la manière d’un sage que le jeune Mohamed Karim, 21 ans, est venu tempérer la joie légitime des SR Colmar, vendredi soir, à l’issue de leur premier succès au Stadium en 2016.

« On reste en mission commando »

Le soulagement de stopper une série noire de quatre revers consécutifs n’a pu masquer l’ampleur du chantier qui attend encore la lanterne rouge du National si elle veut laisser quatre équipes derrière elle début juin. La victoire face à Avranches, un concurrent direct pour le maintien, ressemblait même à une obligation eu égard aux résultats de cette 22e journée de championnat.
Car hormis les Normands, donc, et Béziers, les autres mal classés ont tous engrangé un voire des points précieux.
« Il y a des sourires ce soir (vendredi) même si on n’a pas fini de panser nos plaies, a réagi dans la même veine l’attaquant Nicolas Belvito. Il nous fallait déjà une victoire pour positiver même si ce n’est pas une fin en soi. Prendre des points reste une obligation. On reste en mission commando. »
Depuis un mois, les joueurs, de l’aveu même du staff, semblaient accuser le coup, minés par les résultats sportifs et les déboires extra-sportifs. La rencontre face à Avranches ne les a pas ressuscités. Mais ce cinquième succès de la saison, obtenu plus dans le combat et la solidarité que par un jeu léché sur une pelouse lourde, doit servir de pivot pour relancer durablement la quête du maintien.
En faisant preuve de caractère dans un match couperet, les SRC ont peut-être retrouvé un début de confiance qui leur a tant fait défaut lors de leurs dernières sorties.
« Depuis Amiens (victoire 3-1 le 8 janvier) , beaucoup de choses se sont passées. Ce n’est pas facile de relancer chaque lundi la semaine d’entraînement avec des garçons malheureux qui ont le sentiment de ne pas faire les choses bien, détaille l’entraîneur Didier Ollé-Nicolle. C’est une saison compliquée et bizarre depuis le début. Humainement, c’est difficile. Jusqu’à la semaine dernière, les gars avaient la tête baissée, n’étaient pas dans l’opiniâtreté. La situation a évolué. Je suis content que cette victoire vienne les récompenser. »
Même si les SRC auraient pu s’éviter une fin de match crispante, dans le contexte actuel, l’heure n’est pas à faire la fine bouche. Le résultat prime sur la manière. Comme l’a rappelé Romain Beynié, titularisé au milieu de terrain en l’absence de Hicham Benkaïd. « Dans cette période compliquée, on attendait ce moment avec impatience. Il y a des points à améliorer, on analysera ça après-coup, mais il faut savoir se satisfaire de cette victoire. On relève la tête. Un premier test a été passé avec succès. Il va falloir livrer un autre combat face à Boulogne. Dans notre situation, tous les matches à venir seront importants. »
C’est un groupe rasséréné, en dépit d’un maintien distant de sept points après la victoire hier de Sedan face à Belfort, que Didier Ollé-Nicolle devrait retrouver demain sur les pelouses annexes du Stadium. Pour préparer l’importante réception de Boulogne-sur-Mer, les SRC auraient bien tort de ne pas respirer à plein poumon cette bouffée d’oxygène qu’ils se sont offert face à Avranches.
dna

L’un respire, l’autre cale
Derniers du National, les SR Colmar se sont accordé un sursis en battant Avranches, vendredi au Stadium.

Le traditionnel édito dans le programme d’avant-match des SRC est revenu sur les récents événements qui ont émaillé la vie du club. Daniel Sissler, l’ancien président des Verts de 1995 à 2000 et actuel membre du comité, s’est livré à une certaine forme d’introspection mélangée à quelques piques. « Des erreurs ont été faites et nous savons que les joueurs ne sont pas coupables du retrait des points administratifs. Les donneurs de leçons sont souvent ceux qui voulaient professionnaliser notre club à tout prix. Ne reprochez pas à notre ex-président (Christophe Gryczka) de ne pas l’avoir accompli et d’avoir été trop ambitieux pour une montée en Ligue 2. Le recrutement devait nous le permettre. »
Derrière cet acte de contrition, les SRC ont néanmoins repris les paroles du coach Didier Ollé-Nicolle en précisant que « jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas le rôle du président de marquer et bien défendre son but ». Les plaies sont encore à vif du côté du Stadium. Il n’y a guère qu’un redressement… sportif qui permettra de retrouver le sourire.

Hommage à Damien Ott

PENSÉE. – Ravi par la victoire de ses protégés, Didier Ollé-Nicolle a néanmoins eu une pensée pour le désormais ex-président des Verts, Christophe Gryczka. « Dans le milieu du foot, on oublie vite les personnes, même dans l’environnement proche du club. Le président a fait son taf, il a tenté des choses. »
Muet depuis son départ du club, le 6 février, l’ancien dirigeant a toutefois réagi par SMS vendredi soir pour, notamment, soutenir l’entraîneur colmarien après le succès contre Avranches.
GENTLEMAN. – Crédité par erreur du premier but colmarien à Luçon, Mohamed Karim a rendu à Nicolas Belvito ce qui lui appartenait, vendredi soir, alors que l’attaquant, un sourire aux lèvres, l’écoutait répondre à la presse. C’est donc son premier but en carrière en National que le polyvalent Colmarien a inscrit au Stadium. « Marquer pour la première fois ici, là où j’ai été formé, c’est forcément spécial. »
MISSILE. – Youssouf Touré et Damien Ott ont brièvement échangé à l’issue de la rencontre avant de se quitter amicalement. « Ça fait dix ans que je le connais et je ne l’avais jamais vu faire ça. Il m’a dit qu’il ne l’avait même pas fait exprès en plus », a souri l’entraîneur d’Avranches, beau joueur, en évoquant le missile envoyé par son ancien joueur dans la lucarne de Beuve.
Dna

EDIT: j'ai arrangé un peu la présentation de l'article.

Merci pour la présentation .

Avant CA Bastia – SR Colmar, vendredi (20h)
 L’exemple et son contraire
La réception de Bastia, en septembre, a coïncidé avec le match le plus pauvre des SRC cette saison. Depuis, la dynamique des deux équipes s’est inversée.
Un exemple et un contre-exemple. La réception du CA Bastia, le 18 septembre dernier, est paradoxale.
Il y a cinq mois et demi, malgré un début de saison poussif en termes comptables mais prometteur dans le jeu, les SRC semblaient être en mesure de batailler pour s’octroyer une place au soleil. Les Corses, bons derniers, devaient connaître un nouvel exercice compliqué pour sauver leur peau autrement que par un repêchage administratif.

« Recevoir la lanterne rouge c’est toujours à double tranchant »

Mais la victoire insulaire dans le Haut-Rhin, à l’issue d’une partie au niveau de jeu bien faible, a été la première impulsion sur laquelle le CAB s’est appuyé pour rebondir. « Bastia, c’est l’exemple même de l’homogénéité du championnat. Quand tout s’enchaîne bien (6V, 4N pour les Corses) , on peut vite gratter des places et remonter », témoigne Romain Beynié.
En plein doute, les professionnels étaient venus « bétonner » au Stadium. Une prise de risque minimale dans le jeu qui s’était avérée payante, les Verts ne sachant pas trop quoi faire du ballon.
« Ils avaient tout verrouillé pour jouer le contre à fond. Ils avaient un jeu direct et une équipe très athlétique. On n’avait pas trouvé la faille, se souvient Mahamadou Diawara qui avait dû se contenter d’expédients en attaque. C’était un moment où on ne marquait plus. Aujourd’hui, ça va mieux de ce côté-là (1,8 but par match en 2016, NDLR). »
La médiocre prestation livrée à domicile juste avant l’automne ressemble à un accident de parcours même si les résultats sportifs des Colmariens restent souffreteux. À écouter Thibault Jaques, ce n’était que la vérité d’un match.
« Nous n’avions rien montré ce soir-là, admet le défenseur central. Les buts que l’on prend étaient évitables, mais la défaite logique. Recevoir la lanterne rouge, c’est toujours à double tranchant. On pense que ça va être un match facile alors que c’était tout le contraire. Nous avons une revanche à prendre sur nous-mêmes. »
Sur l’Île de Beauté, les Verts n’auront pas de mal à faire mieux qu’à l’aller. Dans la peau de l’outsider cette fois-ci, ils peuvent tirer avantage de cette inversion des rôles. Même s’il paraît difficilement envisageable de les voir se contenter de défendre en espérant réussir un hold-up.
« Notre philosophie, ce n’est pas de balancer, avance Mahamadou Diawara. On aime jouer au ballon, repartir au sol de derrière. Même en touchant le fond, on ne s’est pas renié. Quand ça va passer, ça va faire mal. On n’est pas rincés dans nos têtes, on sait de quoi on est capables. »

« Juste un match à jouer et à gagner »

Enchaîner un second succès consécutif permettrait à la fois d’effacer un mauvais souvenir, mais surtout de se relancer dans la quête du maintien en une journée qui verra la grande majorité des concurrents directs se déplacer également. Si désormais le CAB lutte pour retrouver la Ligue 2, les SRC, qui ont remplacé leur hôte dans les tréfonds du National, se verraient bien lui rendre la monnaie de sa pièce. Ils n’ont, de toute façon, plus de temps à perdre.
« Le contexte est différent aujourd’hui et je ne pense pas que ressasser la défaite (0-2) de l’aller serve à quelque chose. Pour nous, c’est juste un match à jouer et à gagner, explique Romain Beynié. Je pense que nos qualités ne sont pas à démontrer. Mais on doit avoir conscience qu’il faut sortir le bleu de chauffe, qu’un esprit commando doit régner. »
En déposant son cœur sur la pelouse du Stadium, Bastia leur a montré la voie à suivre…
dna

Avant CA Bastia – SR Colmar, demain (20h)
Bastia, le miracle permanent
Repêché en National en juin 2015, le CA Bastia semblait promis à une nouvelle saison calvaire, après un début de championnat calamiteux. Aujourd’hui, le club de l’ancien Colmarien Abdoulaye Diawara navigue à trois points du podium et peut rêver d’un retour en Ligue 2.

En 2013, déjà, le CA Bastia avait déjoué les pronostics. Au terme d’un rush époustouflant, la petite équipe corse avait arraché la troisième place du National et s’était invitée à la table des grands, en Ligue 2.
Trois ans plus tard, les « Cabistes », comme on les appelle sur l’Île de Beauté, sont-ils en train de refaire le coup ? L’histoire serait belle, voire même complètement dingue.

Le retour du sorcier

Et pour cause, fin mai 2015, après avoir été relégué sportivement en CFA, le club insulaire a vu le précipice de près. Mais les soucis financiers du Poiré-sur-Vie, reparti deux étages plus bas, lui ont permis de sauver sa peau. Temporairement ? C’est ce que l’on croyait, après un début de championnat à nouveau cauchemardesque pour les Bastiais, bons derniers à l’issue des douze premières journées.
C’est à cette période, au cœur d’un mois de novembre déprimant, que Stéphane Rossi, l’ancien coach historique du CAB (2003-2015), a effectué son grand come-back sur le banc, en lieu et place de Christian Bracconi. Son bilan, en dix rencontres ? Six victoires, quatre nuls et une remontée spectaculaire de l’écurie corse, désormais à trois longueurs du podium ! À ce rythme, on ne va plus tarder à parler de sorcier ou de faiseur de miracles...
« Il connaît la maison par cœur », témoigne l’ancien Colmarien Abdoulaye Diawara, pas du tout rancunier alors qu’il a quasiment été écarté du groupe pendant près de trois mois, victime des « choix forts » de son nouvel entraîneur. « Il a voulu essayer d’autres joueurs et j’en ai payé le prix. Il a aussi changé de système en optant pour un 3-4-2-1 que je n’avais jamais expérimenté de ma vie. Mais les résultats lui ont donné raison. On n’encaisse pas beaucoup de buts (0,5 par match depuis le retour du messie). Et on a retrouvé la réussite qui nous fuyait sous l’ère Bracconi. »

Le président ? « Les joueurs sont comme ses enfants »

‘‘ Abdou ’’, lui, a vu sa persévérance « récompensée ». L’ex-milieu des SRC (2013-2015) a été titularisé lors de la dernière journée, le 19 février à Épinal (1-1). « J’ai continué à travailler et je n’ai jamais baissé les bras, dit-il. De toute façon, ce n’est pas à mon âge (33 ans) que je vais rouspéter si je ne joue pas. Ma carrière est presque finie. J’essaye juste de prendre un maximum de plaisir... »
Du bonheur, le Franco-Malien en ressent également au contact de son président, Antoine Emmanuelli, l’autre homme providentiel du CA Bastia, dont l’investissement se compte en décennies. Quatre ou cinq ? Même là-bas, on ne sait plus très bien. Mais ce dont on est sûr, en revanche, c’est que le patron est impliqué au plus profond de sa chair. « Pour lui, les joueurs sont comme ses enfants. Il est toujours prêt à leur donner un coup de main pour qu’ils se sentent le mieux possible, rapporte Abdoulaye Diawara. Il est constamment là, dans les bons comme dans les mauvais moments. Franchement, il m’épate. C’est quelqu’un d’assez extraordinaire. Il s’asseoit sur le banc avec nous et vit les matches à fond. Un vrai passionné... »
Il paraît même qu’Antoine Emmanuelli a « lâché quelques larmes, le jour où il s’est séparé de Christian Bracconi ». « Il était sincèrement triste pour lui, mais dans son esprit, il était hors de question que le club tombe en CFA, explique ‘‘ Abdou ’’. Même avec peu de moyens, il veut toujours aller plus haut. C’est grâce à cette mentalité que le CAB est monté en Ligue 2 en 2013, sans pour autant être riche. »
Cela n’empêche pas les dirigeants bastiais de « répéter chaque semaine », à l’ensemble du groupe, que « l’objectif premier reste le maintien ». Quand on est passé tout près du précipice, on sait aussi garder le sens des réalités.
dna

Amplement mérité
Les SRC ont attendu, hier, les derniers instants pour s’offrir une victoire logique sur la pelouse d’une équipe bastiaise invaincue depuis dix matches. Ils remontent de deux rangs au classement du National.

Une délivrance. Comment définir autrement ce but marqué par le remplaçant Henry Michel Gbizié au bout du temps additionnel ? Plus personne n’imaginait voir le score évoluer, sans doute les SRC eux-mêmes, lorsque le lutin colmarien s’est retrouvé à la sortie d’un jeu en triangle pour enfin faire entendre raison au gardien corse, Pichot (0-1, 90e+3). Un juste retour des choses tant la rencontre a été à sens unique.

« Pour une fois récompensé sur la fin »

« Marquer dans les arrêts de jeu, ce sont toujours les plus belles victoires, savoure l’entraîneur colmarien Didier Ollé-Nicolle, qui a coaché depuis les tribunes puisqu’il a été suspendu deux matches par la commission de discipline suite à un rapport en sa défaveur après la rencontre perdue à Luçon. On a les plus belles occasions, je pense que c’est mérité. On doit même plier le match avant. »
Et c’est peu dire tant les SRC ont d’abord été rattrapés par leur manque de réalisme offensif. Bien assis dans leur système de jeu (4-1-4-1), bien compacts et athlétiques pour contrarier les milieux de terrain excentrés bastiais, Santelli et Lemaire, les Alsaciens ont rapidement posé leur patte sur la rencontre. Un jeu propre, malgré quelques approximations dans les transmissions durant la première demi-heure, des passes courtes et au sol pour mettre hors de position le bloc corse ainsi qu’une solidité défensive retrouvée leur ont permis de faire douter une équipe qui a pourtant fière allure depuis trois mois.
Excepté une frayeur sur un face-à-face que Mensah a remporté devant Mendes (16e), les Verts n’ont jamais entrevu le pire durant 90 minutes. Et c’est même le meilleur qui s’est d’abord refusé à eux. Belvito a manqué de lucidité devant Pichot (3e) qui s’est encore illustré sur une frappe de Chéré (27e) puis une tête de Burel (28e).
Venus entamer une série à Porto-Vecchio, après un succès déjà décisif contre Avranches deux semaines plus tôt, les Haut-Rhinois ont fait preuve, hier, autant de maîtrise que de caractère. « Ce n’était pas un grand match mais on s’est créé pas mal de situations. On a trouvé le bon équilibre, résume le capitaine Sébastien Chéré. On ne voulait pas casser la dynamique naissante. Un nul aurait déjà été une bonne affaire. Mais on a su persévérer et on a pour une fois été récompensé sur la fin. »
L’esprit commando exigé par Didier Ollé-Nicolle, parti le matin même avec ses protégés pour la Corse afin de ramener quelque chose en Alsace, a fonctionné à plein. Même si une nouvelle occasion gâchée par maladresse et par malchance a pu faire croire que ce succès si important ne verrait jamais le jour (68e).
Cette seconde victoire consécutive, performance inédite cette saison, fait un bien fou. Au classement, Colmar gagne deux places, passant Fréjus/Saint-Raphaël et Epinal, et vient souffler dans la nuque des premiers non-relégables.
Si les SRC parviennent à allier jusqu’en juin ce mélange de détermination et d’efficacité collective entrevu sur la pelouse de Claude-Papi, ils ne devraient pas être loin d’avoir sauvé leur saison. Ce qui ne sera néanmoins pas une mince affaire. « Nous sommes devenus pragmatiques », assure « DON ». Pourvu qu’ils le restent…

La rencontre entre Colmar et Boulogne-sur-Mer se jouera le 25 mars à 18h30

dna

http://www.foot-national.com/foot-bastia-ca-colmar-but-et-resume-du-match-81661.html

Merci candy

Le président colmarien Jean-Louis Jaegli évoque les différents sujets qui touchent les SRC « Il fallait bien que quelqu’un y aille »
À trois jours de son premier derby en tant que président, Jean-Louis Jaegli balaie l’actualité des SR Colmar, tant sportive qu’extra-sportive. S’il se veut rassurant, l’avenir du club dépend avant tout, selon lui, d’un maintien acquis sur le terrain.

Il doit maintenant s’y faire. Jean-Louis Jaegli n’est pas un homme de médias mais sa nouvelle fonction de président l’y contraint désormais. À la tête des SRC depuis le 9 février, à la suite de la démission de Christophe Gryczka, le directeur adjoint des résidences médicalisées du Canton Vert aspire à ce que le club qu’il a rejoint en 2003 retrouve un semblant de sérénité.

À 62 ans, celui qui a une « pensée émue » pour les dirigeants aujourd’hui disparus – tels Jean-Paul Schaeffer, Sam Aisani, Gilbert Meyer ou encore Brahim Bouzahzah, dit Bouzid – s’apprête à vivre son premier derby face au Racing dans la peau du patron. Au-delà de cette affiche, le nouveau président souhaite que les SRC se maintiennent sportivement, condition sine qua non selon lui pour trouver des solutions aux problèmes financiers qui plombent l’institution.

Combatif et mesuré, Jean-Louis Jaegli ne verse pas dans le catastrophisme. Et se dit prêt à écouter toutes les personnes souhaitant aider les SRC. Si l’homme n’a pas changé, ses nouvelles prérogatives ont considérablement accru ses responsabilités.

– Passer de vice-président à président des SRC a-t-il changé votre quotidien ?
– Il y a une différence par rapport aux gens qui vous interpellent ou vous croisent. Au quotidien, il y a plus de responsabilités qu’auparavant. Dans le fonctionnement courant, comme j’étais informé de tout ce qui se passait, il n’y a pas eu de grands changements.

« Les SRC n’avaient pas l’habitude de défrayer la chronique »

– Votre présence au club depuis 2003 a sans doute favorisé cette transition…
– C’est certain. Le club a été pris de court par le départ de Christophe (Gryczka, l’ex-président) parce qu’on ne s’y attendait pas. Tout est allé très vite. L’intérêt de tous était d’éviter la chaise vide. Le fait que je connaisse le fonctionnement du club dans son ensemble, l’équipe ‘‘une’’ comme le reste, a facilité la transition.
Le club est-il à la recherche d’un nouvel homme fort ?
– Dans la situation dans laquelle est le club, aussi bien sportivement que dans d’autres domaines, il faut déjà travailler à court terme et essayer de terminer la saison dans les meilleures conditions. Avant de voir plus loin.
Aujourd’hui, tout le monde est bienvenu pour donner des coups de main à tous les niveaux. Je ne veux pas lancer d’appel mais si demain des sociétés ou des entreprises, même si la conjoncture économique est difficile, sont disposées à aider le club, elles sont les bienvenues. Nous avons encore besoin de ressources complémentaires, c’est indéniable.
– Avez-vous senti un soutien autour du club ?
– Il y a forcément du soutien mais il y a aussi vos détracteurs. Au sein du comité, tout le monde était d’accord pour l’union sacrée afin que le club puisse fêter dans quelques années ses 100 ans.
J’ai des contacts avec qui j’ai rendez-vous. Chacun a ses réseaux et ses amis qui vous soutiennent dans ces moments-là.
– Pour attirer d’éventuels sponsors, il faut leur donner envie de venir. Or, l’image du club a été écornée ces derniers temps…

– Les SRC n’avaient pas l’habitude de défrayer la chronique. La première chose que j’ai demandée, c’est qu’on se calme, qu’on ramène un peu de sérénité, qu’on parle de football et qu’on nous laisse travailler.
La situation est délicate. Je savais que ça ne serait pas simple. J’ai bon espoir que l’on puisse, pas seulement moi, que tous les dirigeants du club puissent trouver les solutions qu’il faut.
– Vous avez également évoqué vos détracteurs…
– Beaucoup de gens se retrouvent sur ma route quand ils espèrent avoir des avantages auxquels ils ne peuvent pas prétendre. Je suis quelqu’un qui sait dire non quand le club n’a pas les moyens. Forcément, dans ce cas-là, on n’a pas que des amis.


– À la présidence, êtes-vous dans une mission à court terme ?
– Il fallait bien que quelqu’un y aille car il faut éviter de mettre le club en péril. Dans un premier temps, il faut régler un problème après l’autre pour arriver à terminer cette saison difficile avec le moins de handicap possible. C’est dans l’intérêt du club de se pérenniser à un certain niveau.

« Il est primordial de se maintenir en National »

– Cela passe déjà par un maintien sportif…
– Aujourd’hui, il ne faut pas aller vers des conclusions hâtives. Il est déjà primordial de se maintenir en National. Et ce sera sûrement plus facile de régler les problèmes attenants en cas de maintien.
Les SRC sont toujours en proie à des soucis financiers. Où en est le club à ce niveau ?
– Je ne suis pas inquiet quant à l’argent à faire rentrer auprès de certains sponsors. Ce qui m’inquiète plus, c’est la partie financière qui manque, la partie du budget non financée.
Christophe (Gryczka) avait une ambition pour le club. Il avait le droit. C’était une bonne idée d’espérer viser plus haut. Il s’est dit qu’en cas de bons résultats sportifs, le club allait devenir attractif et pourrait s’appuyer sur des rentrées d’argent complémentaires. C’est une logique mais aujourd’hui, les résultats sportifs ne vont pas en ce sens.
– C’est une logique, certes, mais elle apparaît risquée en considérant l’aléa sportif…
– Je sais que le sport est aléatoire et qu’il faut rester humble. Chacun a son caractère, chacun fonctionne à sa manière. Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas mon principe de fonctionnement même s’il faut respecter l’avis de chacun.
Et en ce qui concerne le redressement fiscal…
– C’est un aspect qui m’inquiète depuis un certain temps. Mais la réglementation fiscale est si compliquée en France qu’il est difficile d’expliquer l’affaire en quelques mots. Il y a beaucoup de personnes qui s’investissent dans ce dossier, des gens compétents, des gens performants. Je dirai que le traitement de ce dossier est en bonne voie. Je pense que le résultat permettra au club de digérer ce problème, même si tout n’est pas encore réglé.
Quelle expérience les SRC pourront-ils retirer de cette saison ?
– Une accession ne se décrète pas. Ça se souhaite, ça s’espère mais il faut un peu de chance. Si la réussite permet d’accéder au niveau supérieur, le club doit être prêt au niveau structures et au niveau fonctionnement.
Ça doit nous servir d’expérience pour les années futures. Je suis quelqu’un qui garde les pieds sur terre. Après une victoire, je savoure mais je ne tombe pas dans l’euphorie. Je sais que huit jours plus tard, on repart d’une page blanche.
– Que représente pour vous ce derby que vous allez vivre dans la peau du président ?
– C’est une situation à laquelle je ne pensais pas être confronté. Pour moi, c’est un match important pour le football alsacien, important pour eux (le Racing) pour la montée et pour nous dans notre lutte pour le maintien. On n’a pas eu de réussite malgré notre bon match à Strasbourg. J’espère que la roue va tourner en notre faveur.
Un derby, ce n’est jamais un match comme un autre. Les joueurs vont se préparer dans les meilleures conditions. Et comme le match est télévisé, dans ce cas de figure, ils veulent toujours briller. J’ai toujours cru en nos joueurs. Après, c’est à eux de prouver sur le terrain. Je ne peux pas être à leur place.
– Vous serez aussi, vendredi, sous le feu des projecteurs. Vous accommodez-vous de votre nouvelle notoriété médiatique ?
– Ça ne me dérange pas sur le fond. Quand je suis dans un club, ce n’est pas pour recevoir des médailles ou des distinctions mais pour rendre des services avec les compétences que j’ai. Quand on est président, il y a d’autres fonctions à assumer et j’y ferai face.
Dans un club, ce n’est jamais le président qui fait tout, même si à l’extérieur, on voit les choses autrement. On a l’équipe ‘‘une’’ qui est la vitrine mais il ne faut pas oublier la ‘‘deux’’, la ‘‘trois’’, les dirigeants, les bénévoles, les éducateurs… Il ne faut pas occulter le reste du club, le négliger.
Si le club en est arrivé là aujourd’hui, c’est grâce aux bénévoles. Les partenaires sont aussi importants, tout comme les collectivités, chacun est important à son niveau.
dna

En cas de maintien sportif çà sent quand même un peu la rétrogradation administrative.